La Révolution française, de 1789 à 1799

Introduction :

La Révolution française est un évènement fondateur de l’histoire de France. Pourtant, les historiens se disputent encore au sujet de son interprétation. En effet, en à peine quinze ans, de 1789 à 1804, les changements politiques et sociaux furent tellement nombreux et tellement brutaux qu’il est parfois difficile de distinguer les événements les plus importants.

Ce cours permettra de traiter la Révolution à travers trois temps forts principaux. Les débuts de la Révolution, de 1789 à 1791, seront étudiés dans une première partie, puis la fin de l’absolutisme sera traitée en détail dans une deuxième partie. Enfin, une troisième partie permettra de présenter la période de la Terreur, qui marque un tournant dans l’histoire de la Révolution.

Les débuts de la Révolution : 1789-1791

Rappels du contexte

À la fin des années 1780, le royaume de France traverse une crise profonde qui s’exprime à tous les niveaux :

  • c’est d’abord une crise économique et financière car les caisses de l’État sont vides ;
  • cette crise prend aussi une dimension sociale avec les revendications de la bourgeoisie qui réclame une reconnaissance plus forte ;
  • c’est enfin et surtout une crise politique, puisque malgré ses nombreuses tentatives, le Roi se montre incapable de réformer.
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Rappel

Le roi Louis XVI est à la tête de la France depuis 1774 et la dirige à travers une monarchie absolue de droit divin.

La fin de la monarchie absolue

C’est dans ce contexte de crise que les états généraux s’ouvrent le 5 mai 1789 à Versailles.

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Définition

États généraux :

Les états généraux sont des assemblées qui réunissent des délégués en provenance de tout le royaume.

Ces derniers se divisent en trois groupes :

  • la noblesse ;
  • le clergé ;
  • le tiers état (représenté principalement par la bourgeoisie).

Les états généraux n’avaient pas été convoqués depuis 1614, soit plus de 170 ans en arrière.

  • Il s’agit donc là d’un évènement exceptionnel qui en dit long sur la crise que traverse alors la France.

Alt Ouverture des états généraux à Versailles, 5 mai 1789, Auguste Couder, 1839 Ouverture des états généraux à Versailles, 5 mai 1789, Auguste Couder, 1839

Pour préparer ce rassemblement, des cahiers de doléances avaient circulé de part et d’autre du territoire.

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Définition

Cahiers de doléances :

Cahiers qui ont été remplis des plaintes et des souhaits de chaque ordre, avant d’être remis aux représentants siégeant aux états généraux. Ils révèlent les problèmes auxquels l’assemblée doit répondre.

Mais dès l’ouverture des débats, la discorde éclate concernant la manière de voter.

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À retenir

Les députés du tiers état souhaitent un vote par tête et non pas un vote par ordre.

La noblesse et le clergé s’opposent à cette mesure qui favoriserait le nombre et, donc, le tiers état. Face à ce blocage, les élus du tiers état, rejoins par quelques députés de la noblesse et du clergé, se déclarent Assemblée constituante.

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À retenir

Ils se réunissent dans la salle du Jeu de paume où, le 20 juin, ils jurent de ne se séparer que lorsqu’ils auront donné au pays une nouvelle constitution : c’est le serment du Jeu de paume.

Alt Le Serment du Jeu de paume, David, 1791 Le Serment du Jeu de paume, David, 1791

La prise de la Bastille et ses conséquences

Dans les rues de Paris, l’agitation est à son comble.

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À retenir

Le peuple de Paris souhaite devenir un acteur concret des évolutions politiques et sociales.

Le 14 juillet 1789, il s’empare de la Bastille dans le but de s’armer. Face à la pression des Parisiens, le Roi est obligé de céder. Il reconnait l’Assemblée constituante.

  • La monarchie absolue disparait.

Mais alors que les parisiens célèbrent leur victoire, il court dans les campagnes françaises les rumeurs les plus folles. On raconte en effet que les aristocrates ont engagé des bandes armées pour massacrer ceux qui étaient favorables aux idées révolutionnaires. C’est la Grande Peur. On peut facilement comprendre pourquoi les rumeurs se diffusaient facilement dans une société sans radio, télé ou internet. Mais l’Assemblée constituante, elle, ne cède pas à la peur et continue son travail.

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À retenir

Dans la nuit du 4 août 1789, l’Assemblée constituante vote la fin des privilèges seigneuriaux.

Ce vote représente un point de rupture sans précédent puisqu’il met fin au système féodal hérité du Moyen Âge.

Véritable révolution, elle affirme l’idée de souveraineté nationale, autrement dit l’idée que le peuple est libre de choisir le régime qu’il souhaite. La Déclaration proclame officiellement l’égalité au niveau juridique des citoyens (en excluant tout de même les femmes, les pauvres et les étrangers). La liberté d’expression, la liberté religieuse ou encore la liberté de la presse sont également proclamées.

La fin de l’absolutisme

La fuite du Roi

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À retenir

Le Roi s’oppose largement à l’établissement d’une monarchie constitutionnelle.

Il décide donc de fuir Paris, dans la nuit du 20 au 21 juin 1791, pour rejoindre son armée près de la frontière avec le Luxembourg. Mais sa fuite est stoppée à Varennes où il est reconnu et arrêté avec toute sa famille.

Alt L’arrestation du Roi et de sa famille à Varennes, Thomas Falcon Marshall, 1854 L’arrestation du Roi et de sa famille à Varennes, Thomas Falcon Marshall, 1854

Face à cette trahison, le peuple de Paris remet en question l’utilité de la monarchie.

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Attention

Avant la trahison du roi, les révolutionnaires souhaitaient mettre en place une monarchie constitutionnelle tout en conservant Louis XVI. Cependant, la fuite du roi a changé les choses.

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À retenir

La première Constitution, adoptée en septembre 1791, est une conséquence de cette suite d’évènements.

L’échec de la monarchie constitutionnelle

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À retenir

La fuite du roi a provoqué une rupture dans la Révolution.

Des manifestations ont lieu à Paris, le peuple exige la destitution du roi. La Fayette, le commandant de la garde nationale, fait tirer sur la foule, tuant près de cinquante personnes. Les tensions sont à leur comble, non seulement entre le roi et l’Assemblée, mais également entre l’Assemblée et le peuple. Ces tensions s’internationalisent car les monarchies européennes sont inquiètes pour le Roi et sa famille.

En avril 1792, la France déclare la guerre à l’Autriche. En juillet, les Prussiens menacent les révolutionnaires de représailles si la famille royale subit le moindre outrage : c’est le manifeste de Brunswick.

  • Malgré la menace, le roi est arrêté et jeté en prison.

Une nouvelle assemblée est élue. Elle est appelée la Convention. Elle met fin à la monarchie et institue la Première République. Nous sommes le 22 septembre 1792. Une nouvelle constitution est rédigée, la Constitution de 1793 qui affirme la souveraineté de la nation et l’égalité des citoyens.

Le Roi, quant à lui, est rapidement jugé, condamné à mort puis guillotiné le 21 janvier 1793.

Alt Exécution de Louis XVI, Georg Heinrich Sieveking, gravure allemande, 1793 Exécution de Louis XVI, Georg Heinrich Sieveking, gravure allemande, 1793

Les difficultés de la Première République

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À retenir

Comme prévu, la mise à mort du roi précipite la France dans une guerre contre les monarchies européennes.

Ces dernières se regroupent en une coalition menée par l’Autriche-Hongrie.

Aux périls de la guerre s’ajoutent les tensions internes au pays, car à l’intérieur du territoire, des mouvements contre-révolutionnaires, c’est-à-dire favorables à un retour de la monarchie, se développent. C’est le cas tout particulièrement en Vendée, où les citoyens se révoltent contre la République.

Même entre eux, les révolutionnaires semblent ne pas s’accorder. Des différences entre les groupes politiques apparaissent. C’est ainsi que les Montagnards (ils se nomment ainsi car ils siégeaient en hauteur à l’Assemblée) s’opposent aux Girondins. Les Montagnards veulent continuer les réformes, tandis que les Girondins prônent la modération.

La Terreur

Mise en place de la Terreur

Ces différentes et profondes crises provoquent une période connue sous le nom de Terreur. Tout commence en juin 1793 lorsque les députés Montagnards excluent les Girondins de la Convention grâce à l’aide des sans-culottes.

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Définition

Sans-culottes :

Ce sont des personnes issues du peuple, souvent pauvres, et qui souhaitent participer au mouvement révolutionnaire.

Leur nom provient du fait qu’ils ne portent pas la culotte du noble mais un simple pantalon.

Alt Sans-culottes, Émile Wattier, 1842 Sans-culottes, Émile Wattier, 1842

Les Montagnards qui prennent le pouvoir se réunissent alors autour d’une personnalité politique, Maximilien de Robespierre.

Alt Portrait de Maximilien de Robespierre, 1790 Portrait de Maximilien de Robespierre, 1790

Afin de lutter contre les menaces internes et externes, Robespierre et les Montagnards vont mettre en place des mesures exceptionnelles à la charge d’un organe de défense révolutionnaire : le Comité de salut public. C’est le début de la période appelée la Terreur.

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Définition

La Terreur :

Cette période est appelée ainsi car toute opposition aux réformes des Montagnards était violemment punie.

Des tribunaux révolutionnaires sont créés pour juger les ennemis de la République. On vote également la mise en place d’une Loi des suspects : n’importe qui peut être arrêté sur simple dénonciation.

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À retenir

Malgré une politique sociale et économique en faveur des citoyens les plus pauvres, la Terreur se distingue par une politique autoritaire qui suspend les libertés constitutionnelles.

La fin de la Terreur

Après avoir mené les armées françaises à la victoire face à la coalition et après avoir sauvé la République dans les régions antirévolutionnaires, certains Montagnards, à l’instar de Danton, appellent à la fin de la Terreur. Ces derniers sont pourchassés et guillotinés. La Terreur ne prendra fin que lorsque Robespierre, de plus en plus impopulaire, sera à son tour guillotiné, le 28 juillet 1794. Un nouveau régime se met alors en place en 1795. Il se nomme le Directoire.

Conclusion :

En à peine quelques années, la France a complètement changé de visage. Ce cours à permis de détailler trois temps forts de la Révolution : sa mise en place, la fuite du Roi et ses conséquences, puis la période de la Terreur.

Durant les débuts de la Révolution, le Roi est un personnage central et il n’est pas envisageable de le guillotiner. Ce n’est qu’après sa fuite, qui est vécue comme une trahison, et la menace d’une guerre contre la Révolution que le roi est mis à mort. La Révolution amorce alors un tournant.

Ce tournant est symbolisé par Robespierre, l’un des chefs de file des Montagnards. En prenant le pouvoir, il plonge le pays dans la Terreur. La Révolution est sauvée, mais à quel prix ? Au lendemain de la Terreur, un nouveau régime est mis en place, le Directoire. Il hérite d’un pays traumatisé par la guerre et les exécutions.