Les différents types de marchés et d'échanges marchands
Introduction :
Les échanges de « produits », qu’il s’agisse de biens, de services ou de capitaux, constituent aujourd’hui le cœur de l’économie marchande : depuis le XIXe siècle, les échanges entre les différents pays du monde se sont intensifiés, et cette circulation atteint aujourd’hui un niveau sans précédent.
Les échanges se réalisent sur le marché où se confrontent l’offre et la demande.
Néanmoins, pour que ce marché fonctionne, il est nécessaire que les différents agents économiques qui produisent ou consomment interagissent et que des règles viennent encadrer les flux d’échanges.
Nous verrons donc dans un premier temps ce qu’est un marché et quels sont les agents économiques qui l’animent, avant d’analyser quels sont les différents types de marchés, leur mode de fonctionnement et la manière dont ils sont régulés.
La notion de marché et le rôle des agents économiques
La notion de marché et le rôle des agents économiques
Le marché
Le marché
Depuis la dernière phase d’accélération de la mondialisation dans les années 1990, les échanges sont inédits par leur ampleur et s’opèrent sur un lieu désigné sous le nom de marché.
Marché économique :
Le marché d’un bien ou d’un service est le lieu, physique ou dématérialisé, où se confrontent l’offre (vendeurs) ou la demande (acheteurs). Il existe autant de marchés qu’il existe de biens ou de services.
Les mouvements d’échange entre vendeurs et acheteurs, que l’on nomme « flux », vont donc faire « vivre » ce marché.
Le marché est un lieu d’échange sur lequel les différents intervenants qui produisent, achètent ou consomment sont appelés agents économiques.
Les agents économiques
Les agents économiques
Avant d’examiner quels sont les différents types de marché et leur mode de fonctionnement, il nous faut déterminer quels sont les agents économiques qui participent à l’activité économique en produisant, échangeant ou consommant les biens et services disponibles sur le marché.
Agent économique :
Un agent économique désigne une personne physique ou morale (une entreprise publique ou privée) qui prend part à l’activité économique en réalisant des opérations (vente, consommation, épargne, etc.)
Les différents agents économiques s’organisent pour satisfaire leurs besoins respectifs, en produisant des biens, des services marchands, ou en consommant.
Chacun dispose de ressources tirées des biens ou des services qu’il offre (ou vend) et pour lesquels il reçoit une rétribution, qui lui permettra à son tour de consommer d’autres biens ou services présents sur le marché.
Les agents économiques intervenant sur le marché
MÉNAGES |
ENTREPRISES |
Personnes vivant sous le même toit. | Entreprises publiques ou privées. |
Consomment pour satisfaire leurs besoins. | Produisent des biens et services marchands. |
Ressources issues d'un salaire, de placements ou d’un patrimoine | Ressources issues de la vente de leur production. |
Ces différents agents économiques procèdent à des échanges au travers d’un circuit économique : ils dépendent les uns des autres, car leurs activités (production, consommation) permettent de répondre à leurs besoins respectifs.
- Dans le schéma ci-dessous, nous voyons quels sont les différents types de flux qui s’établissent entre les entreprises, les ménages et le marché.
On constate ainsi que tous les acteurs sont liés les uns aux autres par le biais des échanges qu’ils effectuent et qui constituent des flux économiques.
Flux réel :
Un flux réel est un échange de biens et ou de services.
Flux monétaire :
Par opposition au flux réel, un flux monétaire (ou flux financier) désigne un échange d’argent.
Les différentes formes de marchés
Les différentes formes de marchés
S’il existe autant de marchés qu’il y a de biens ou de services, il est néanmoins possible, de les ramener à trois grandes catégories de marchés en fonction de la nature des biens et services qui s’y échangent.
Le marché des biens et services
Le marché des biens et services
Le marché des biens et des services regroupe l’ensemble des produits destinés à la vente, à savoir :
- des biens (ou marchandises) tels que des produits manufacturés ou les produits destinés à la consommation ;
- des services marchands (services proposés par les entreprises) : c’est par exemple le cas des voyages en trains ou en avions.
Les marchés confrontent l’offre et la demande de biens ou services marchands. La production non marchande, qui est majoritairement fournie par les administrations publiques ou les associations, n’est pas destinée à être vendue sur un marché.
Le marché du travail
Le marché du travail
Le marché du travail désigne le marché sur lequel se rencontrent les offres et les demandes de travail.
Sur le marché du travail, l’offre correspond à la quantité de travail offerte par les travailleurs en contrepartie d’une rémunération. La demande provient des employeurs qui ont besoin de travailleurs.
C’est la confrontation entre l’offre et la demande de travail qui détermine le salaire (prix du travail).
Il est important de souligner que l’offre de travail vient des travailleurs et non des entreprises. Il ne faut pas confondre l’offre de travail et l’offre d’emploi qui, elle, est émise par l’entreprise en demande de travail.
Le marché des capitaux
Le marché des capitaux
Le marché des capitaux met en relation des agents disposant d’un capital, aussi appelés agents « à capacité de financement », et cherchant à le placer ou à le faire fructifier, avec d’autres agents qui, eux, cherchent à emprunter de l’argent. Ces derniers sont désignés sous le nom « agents à besoin de financement ».
La bourse est le marché où s’échangent les capitaux (actions et obligations).
Ainsi, quelles que soient leurs spécificités, tous ces marchés constituent un lieu de rencontre et d’échange entre une offre et une demande. C’est la confrontation entre cette offre et cette demande qui va déterminer à la fois la quantité échangée (qu’il s’agisse de biens et services de travail ou de capitaux) et le prix auquel s’effectuera cet échange, qu’il s’agisse d’un bien, d’un service ou d’un salaire.
Le mode de fonctionnement des marchés
Le mode de fonctionnement des marchés
Le marché est donc un lieu sur lequel interviennent différents agents qui constituent soit une offre (ils proposent un bien, un service ou un capital) soit une demande (ils souhaitent acquérir un bien, un service ou un capital).
Il nous faut alors examiner comment s’établissent les différents échanges (ou flux) sur ce marché et comment se fixe le « prix » auquel l’offre va finalement rencontrer la demande.
La concurrence, outil de régulation du marché
La concurrence, outil de régulation du marché
Dans une économie de marché, tous les biens ou services mis sur le marché (l’offre) vont trouver acquéreurs (la demande) à partir du moment où, après une confrontation entre l’offre et la demande, le prix est fixé. L’État n’a donc pas besoin d’intervenir, le marché s’autorégule.
Néanmoins, pour que le marché soit réellement efficace, il faut qu’il y ait une concurrence entre les différents agents, qui auront la liberté de produire, de vendre ou d’acquérir un bien, tout en respectant un certain nombre de règles essentielles.
Concurrence :
La concurrence désigne la rivalité existant entre les différents agents qui interviennent sur le marché pour obtenir le plus d’avantages possibles.
En économie, la notion de concurrence fait généralement référence à la concurrence pure et parfaite. Dans ce cas, il s’agit d’une situation de marché qui respecte cinq conditions :
- la concurrence est pure s’il y a atomicité du marché (plusieurs offreurs et demandeurs), homogénéité du produit (produit identique) et un accès au marché libre et gratuit ;
- elle est parfaite quand le marché est transparent (information parfaite) et que les facteurs de production sont mobiles (capital et travail transférables vers une autre activité).
Si ces règles ne sont pas respectées, la concurrence n’est plus « libre » et des dysfonctionnements apparaissent, réduisant l’efficacité du marché.
- C’est par exemple le cas lorsqu’une entreprise est la seule à pouvoir accéder à un marché ou si elle est la seule à disposer d’un produit qu’elle peut mettre en vente.
Pour réguler ce marché, il est donc nécessaire d’instaurer un certain nombre de règles, destinées à offrir à tous les agents les mêmes chances d’accéder au marché et à leur permettre d’y effectuer des échanges.
L’arbitrage des pouvoirs publics pour réguler la concurrence
L’arbitrage des pouvoirs publics pour réguler la concurrence
Les entreprises peuvent être tentées de se soustraire à la concurrence pour optimiser leurs profits, au détriment des autres entreprises présentes sur le marché.
Ainsi, une entreprise en situation de monopole sur un marché (par exemple, parce qu’elle est la seule présente sur un marché ou la seule à disposer d’un produit) peut décider seule des prix pratiqués, puisqu’aucun autre produit identique n’est disponible sur le marché. Cela se fait au détriment du consommateur : celui-ci est en effet contraint d’acheter le produit qu’il convoite au prix déterminé par l’entreprise, aucune autre offre n’étant disponible.
Monopole :
Le monopole désigne la situation d’un marché sur lequel il y a un vendeur unique pour une multitude d’acheteurs. Celui-ci pourra donc fixer librement les prix, puisqu’il n’y a aucune concurrence.
Outre le monopole, l’oligopole (marché sur lequel seul un nombre réduit d’offreurs sont présents face à de nombreux acheteurs), le monopsone (situation se caractérisant par la présence d’un acheteur unique sur le marché, qui pourra donc influencer directement le prix d’achat, face à un nombre important de vendeurs) ou encore l’oligopsone (situation dans laquelle les demandeurs sont très peu nombreux, quel que soit le nombre d’offreurs) peuvent constituer des structurations de marché présentant une situation de concurrence imparfaite.
De même, un nombre restreint d’entreprises proposant un même produit pourraient être tentées de passer un accord entre elles pour capter la totalité des consommateurs et empêcher d’autres entreprises d’entrer sur le marché. C’est la pratique de l’entente.
Pour faire face à ce genre de problème, il s’avère nécessaire de réguler la concurrence et de veiller à ce qu’une entreprise n’influence pas le marché.
Ainsi, les États se dotent d’un arsenal législatif pour garantir une concurrence loyale entre les entreprises.
À l’échelle nationale et européenne, le droit de la concurrence s’applique à interdire certaines pratiques, telles que les abus de position dominante ou les ententes, veillant ainsi aux intérêts du consommateur en lui assurant un choix tant en termes de qualité que de prix du produit.
De même, le droit de la concurrence vient encadrer les concentrations qui permettent aux entreprises de faire des économies et donc de proposer des prix plus bas aux consommateurs, mais peuvent réduire dans le même temps la concurrence.
L’arbitrage des pouvoirs publics pour réguler la concurrence permet ainsi d’assurer une plus grande équité entre les différentes entreprises et de défendre les droits du consommateur.
Conclusion :
Les agents économiques sont nombreux à intervenir sur les marchés soit en tant que demandeurs, soit en tant qu’offreurs : ils produisent, vendent et échangent des produits, contribuant ainsi à satisfaire leurs besoins respectifs.
Néanmoins, pour que ces échanges s’effectuent dans les meilleures conditions tant pour les vendeurs que pour les consommateurs, il est indispensable qu’une concurrence s’exerce entre les agents, sans pour autant que celle-ci aboutisse à privilégier une entreprise au détriment d’une autre.
En cas de dysfonctionnements du marché, ce sont les pouvoirs publics qui mettent en œuvre les mesures nécessaires pour réguler cette concurrence et veiller au bon fonctionnement du marché.