Le Malade imaginaire

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Le Malade imaginaire, Molière : entre raison et déraison

Introduction :

Molière signe sa dernière pièce de théâtre en 1673, et ce n’est pas sans raison qu’il la nomme Le Malade imaginaire. Atteint depuis longtemps de difficultés respiratoires, il est fréquemment en contact avec des médecins qui ne parviennent pas à atténuer ses souffrances. Pire encore, il les soupçonne de les intensifier. L’ironie du sort veut que Molière meure à l’issue de la quatrième représentation, alors qu’il interprétait le rôle d’Argan, personnage principal qui se croit constamment malade.
Mais limiter la compréhension de la pièce à cette anecdote biographique ce serait passer à côté de la réflexion plus générale sur les connaissances et le savoir qui s’y trouvent. Davantage qu’une satire de la médecine, cette pièce montre, à travers les motifs de la maladie et du mariage, que la vérité est toujours incertaine. Ce n’est jamais qu’une autorité douteuse qui affirme que vous êtes souffrant ou que vous devez vous unir.

C’est pourquoi nous allons voir comment la pièce de Molière pousse l’hypocondrie et la complexité des relations familiales jusqu’aux frontières de la folie.
Dans un premier temps, nous allons indiquer en quoi la construction de la pièce oppose des personnages imparfaits et dissimulateurs à une mise en scène éclatante et ambitieuse. Dans un deuxième temps, nous montrerons en quoi le conflit apparaît comme la ressource comique majeure pour faire progresser l’action. Dans un dernier temps, nous verrons qu’entre la raillerie bonhomme et la lucidité malheureuse, c’est l’art théâtral qui apparaît comme ce qu’il y a de plus vrai ; et, en dernière instance, comme le plus efficace de tous les remèdes.

La comédie-ballet comme spectacle total

Alt texte Personnages du Malade imaginaire ©Wellcome Collection gallery

Le Malade imaginaire présente des personnages obsessionnels :

  • Argan est persuadé d’être tout le temps malade et il est décidé à marier sa fille Angélique à Thomas Diafoirus (un apprenti médecin qui ne pense qu’à ses études) ;
  • Angélique est éprise de Cléante qui est prêt à tout pour épouser celle qu’il est certain d’aimer pour toujours ;
  • Béline, la femme d’Argan, ne semble préoccupée que par la perspective de la mort de son époux et par l’héritage qui en résulterait.

Pourtant, la mise en scène est bien plus ouverte : elle propose une multitude de modes de représentation.

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À retenir

Le Malade imaginaire est une pièce chorale où se rencontrent le chant, la danse, la musique et la pantomime pour offrir aux spectateurs une comédie-ballet, un spectacle total.

Héritage littéraire et musique contemporaine de l’époque

Alt texte Salle de spectacle du palais de Versailles (1664)

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Définition

Comédie-ballet :

Comme son nom l’indique, une comédie-ballet est une comédie dans laquelle on intercale des scènes de danse et de musique. Bien qu’apprécié, ce type de représentation ne vivra qu’une dizaine d’années (1661-1672) et déclinera après la mort de Molière.

Pour que sa pièce soit directement accessible au plus grand nombre, Molière s’inscrit dans l’héritage de la commedia dell’arte, comme le prouve le premier intermède.

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Exemple

À la fin du prologue, les didascalies nous renseignent sur le joyeux charivari et l’improvisation possible tandis que les comédiens tournoient sur scène : « DERNIÈRE ET GRANDE ENTRÉE DE BALLET
Faunes, bergers et bergères, tous se mêlent, et il se fait entre eux des jeux de danses après quoi ils se vont préparer pour la comédie. »

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Rappel

La commedia dell’arte est une forme de théâtre basée sur l’improvisation, qui apparaît en Italie au XVIe siècle. À partir d’un canevas simple et de personnages stéréotypés, les comédiens proposent une succession de situations brèves et souvent drôles.

Le deuxième intermède s’inspire plutôt de l’orientalisme, très à la mode en France à cette époque.

Aidé de Pierre Beauchamp, danseur et chorégraphe, et de Marc-Antoine Charpentier, musicien et compositeur, Molière cherche à créer un spectacle agréable à regarder et divertissant.

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Astuce

Ce genre de spectacle est en quelque sorte l’ancêtre de la comédie musicale.

Les passages chantés et dansés se mêlent aux dialogues et au jeu des comédiens ; ils prennent alors une place importante dans l’économie de la pièce.
On a tendance à éluder ces passages quand on lit la pièce. Mais il ne faut jamais perdre de vue qu’un texte théâtral est d’abord écrit pour être joué !

Les intermèdes consacrés au ballet sont donc des moments à part entière de la représentation, et peuvent ouvrir l’intrigue à différentes interprétations, selon les propositions du metteur en scène.
Nous pouvons constater que Molière mêle une tradition théâtrale séculaire à l’actualité musicale : au mélange des genres s’ajoute le mélange des époques.

Maladie de l’homme, santé de la mise en scène

Si Molière cherche à construire un spectacle aussi grandiose, c’est bien sûr parce qu’il le destine à être joué devant le roi Louis XIV, et parce qu’il cherche à concurrencer les spectacles somptueux de l’hôtel de Bourgogne, ou ceux montés par la troupe du Marais.

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Rappel

Le XVIIe siècle est une période privilégiée pour le théâtre de troupe. Des comédiens s’associent entre eux pour jouer tous types de pièces. La troupe de Molière, fondée en 1643, s’appelle l’Illustre-Théâtre.

Mais le caractère spectaculaire de la pièce, est aussi justifié par le contrepoint, à l’ambiance souffreteuse qui règne dans la maison d’Argan, que génère la fusion de genres mêlant théâtre, carnaval et opéra.

Bien qu’il ne soit pas malade, Argan est constamment en train de se plaindre, de tousser, de râler. Sa femme est austère, sa fille aînée est malheureuse.

Alt texte Sur cette image, la mort est grimée en médecin. Jean Liermier propose une mise en scène à la fois sinistre et humoristique des tourments du personnage principal.

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À retenir

Bien que les personnages soient défaitistes et souvent malheureux, le spectacle de la mort est mis en scène d’une manière joyeuse. De cette façon, Molière suggère qu’il est vain d’avoir des idées noires.

La pièce de Molière est construite sur un principe de submersion des personnages dans le décor et dans la mise en scène, et sur un mélange des tons et des registres. Pour que le mouvement de la danse et de la musique, et donc de la vie, éclate face à l’immobilité mortifère du malade, il faut que tout progresse par le conflit.

Le conflit, ressort de la comédie

Nous avons rappelé comment les personnages principaux sont occupés à résoudre leurs problèmes, sans se préoccuper de ceux des autres. Pourtant, un personnage échappe à cette règle : Toinette. La servante (tout comme Béralde, le frère d’Argan) en prenant le parti des uns et en piégeant les autres, va faire avancer l’intrigue.
Ses tromperies s’appuient sur ce qui préoccupe le plus une famille bourgeoise du XVIIe siècle comme celle d’Argan : la question pécuniaire et celle des liens familiaux. En assistant ou en provoquant les conflits autour de ces sujets, elle va contribuer à élever le rire au même niveau d’importance que cette maladie qui préoccupe la maison.

Questions d’argent, questions de famille

La question de l’argent se situe au cœur des déboires familiaux mis-en-scène par la pièce. Dès la scène d’exposition, le spectateur découvre Argan en train de calculer combien lui coûtent ses soins. C’est d’ailleurs pour obtenir les biens de son mari que Béline souhaite le voir mourir. Enfin, un bon mariage au XVIIe siècle n’est pas un mariage d’amour, c’est d’abord un mariage d’intérêt. Il convient, pour le père (ici Argan), de marier sa fille (Angélique) à quelqu’un issu d’une famille riche (Thomas Diafoirus). Notons qu’au passage Argan se choisit un gendre qui sera capable de le soigner : c’est donc un calcul financier doublement intéressé.

La vénalité est finalement le constant objet de la satire puisqu’elle apparaît en filigrane de toutes les autres questions : celle de la maladie, celle du mariage, celle de la mort.

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Définition

Vénalité :

La vénalité est le fait de privilégier l’argent aux dépens des valeurs morales.

À travers le thème de l’argent, c’est à la petite bourgeoisie que s’en prend Molière.

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Rappel

Le statut de bourgeois commence à s’établir solidement au XVIIe siècle. Dépourvue d’une noblesse de sang, la bourgeoisie n’en est pas moins pourvue d’un certain pouvoir, grâce notamment aux biens qu’elle possède.

Néanmoins, Argan refuse d’admettre que cette question pécuniaire entre en ligne de compte dans son choix d’un époux pour sa fille. Il ne propose qu’une justification médicale. En ramenant tout à ses difficultés de santé, Argan cherche maladroitement l’empathie de son entourage et empêche toute discussion raisonnable.

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Définition

Empathie :

L’empathie est la capacité à ressentir les émotions de quelqu’un d’autre, la faculté de se mettre à la place d’autrui.

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Exemple

Dans l’extrait qui suit, Argan vient de justifier sa volonté de marier sa fille à Thomas Diafoirus.

« Toinette. — Eh bien, voilà dire une raison, et il y a plaisir à se répondre doucement les uns aux autres. Mais, monsieur, mettez la main à la conscience. Est-ce que vous êtes malade ?

Argan. — Comment, coquine, si je suis malade ? Si je suis malade, impudente ?

Toinette. — Eh bien oui, monsieur, vous êtes malade, n’ayons point de querelle là-dessus. Oui, vous êtes fort malade, j’en demeure d’accord, et plus malade que vous ne pensez ; voilà qui est fait. […] »

Le Malade imaginaire, Acte I, scène 5

On observe que dans sa première réplique Toinette lui oppose l’évidence de sa bonne santé, mais Argan ne répond que par l’invective (« coquine », « impudente »). C’est pourquoi elle se dit d’accord avec lui dans sa seconde réplique, utilisant la figure de la concession par les répétitions de « vous êtes malade ». Autrement dit, elle lui reconnaît de bonne grâce son droit à passer pour un malade ; ce qui est extrêmement précieux pour Argan, qui cherche à être plaint.

Le recours au quiproquo

Focalisés sur des questions d’argent, d’amour ou de maladie, les personnages en viennent à ne plus parvenir à communiquer. Cette communication impossible est une des formes de la déraison dans Le Malade imaginaire. C’est d’ailleurs le cas dans la plupart des pièces de Molière. Par exemple, dans L’Avare, Harpagon pense que Valère lui parle de sa cassette pleine d’or, alors que celui-ci lui parle d’Élise, la fille d’Harpagon. On trouvera un malentendu similaire dans L’École des femmes : Horace confit sa fortune à Arnolphe parce qu’il le connaît sous un autre nom et qu’il ne sait pas qu’il est le tuteur d’Agnès.

  • Le procédé qui l’illustre le mieux est le quiproquo.
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Définition

Quiproquo :

Un quiproquo est une situation de malentendu dans laquelle une personne ou une chose sont prises pour une autre.

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À retenir

Il va de soi que la surenchère dans la méprise est un moteur efficace pour le rire et pour la conflictualité entre les personnages. La remise au clair qui en découle est un bon moyen pour chacun de rendre plus explicite son point de vue en le reformulant.

  • Ainsi, les adjuvants peuvent connaître les intentions des différents opposants.
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Rappel

  • Le schéma actanciel définit les rôles et les relations des différents actants d’un récit ou d’une pièce de théâtre.
  • Les rôles principaux sont : le destinateur, l’objet, le destinataire, l’adjuvant et l’opposant.
  • L’adjuvant est un allié du héros, l’opposant est son adversaire.
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Exemple

Dans l’extrait qui suit, Argan annonce à sa fille qu’on la demande en mariage. Angélique pense qu’il parle d’une demande faite par Cléante et ignore que son père ne connaît pas ce jeune homme.

« Argan. se met dans sa chaise — Ô ça, ma fille, je vais vous dire une nouvelle, où peut-être ne vous attendez-vous pas. On vous demande en mariage. Qu’est-ce que cela ? vous riez. Cela est plaisant, oui, ce mot de mariage. Il n’y a rien de plus drôle pour les jeunes filles. Ah ! nature, nature ! À ce que je puis voir, ma fille, je n’ai que faire de vous demander si vous voulez bien vous marier.

Angélique. — Je dois faire, mon père, tout ce qu’il vous plaira de m’ordonner.

Argan. — Je suis bien aise d’avoir une fille aussi obéissante, la chose est donc conclue, et je vous ai promise.

[…]

Angélique. — C’est, mon père, que je connais que vous avez parlé d’une personne, et que j’ai entendu une autre.

Toinette. — Quoi ! monsieur, vous auriez fait ce dessein burlesque ? Et, avec tout le bien que vous avez, vous voudriez marier votre fille avec un médecin ? »

Le Malade imaginaire, Acte I, scène 5

À son tour, Angélique a dû feindre d’être d’accord avec Argan. Mais son intelligence lui permet ensuite de dénouer le quiproquo. On constate que c’est finalement l’intervention de Toinette, spectatrice de la scène au même titre que le public, qui va déplacer la conversation vers le véritable problème.

Toinette et Béralde agissent comme des démystificateurs, cherchant à faire triompher la raison sur la déraison et l’égoïsme d’Argan.

Quand la déraison devient raison

Le paradoxe de la pièce réside dans le fait que c’est en poussant cette déraison à son paroxysme que la raison pourra l’emporter.
Le ridicule et l’omniprésence du faux et de la contrefaçon dans chaque scène servent à faire l’éloge de la comédie.

Un jeu de « qui perd gagne »

Béralde et Toinette vont convaincre Cléante d’accepter la lubie d’Argan : avoir un gendre médecin. Plus encore, ils vont inciter Argan à devenir médecin lui-même, alors qu’il ne possède aucune compétence, ou plutôt de fausses compétences. En quelque sorte, c’est celui qui devait échouer, parce qu’il était un père abusif, qui triomphe.

Toinette et Béralde sont des moralistes : ils opposent le bon sens au ridicule de celui qui est respectivement leur maître et leur frère. Ils le font à la place du spectateur, qui ne peut pas intervenir. Mais nous sommes forcés de constater que s’ils sont du côté de la vérité, ils ne la font triompher que de biais, car ils doivent composer avec les pédants que sont les médecins.

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Définition

Pédantisme :

Être pédant c’est étaler avec insistance un savoir imparfait, superficiel, fraîchement acquis.

Alt texte Argan ausculté par les Diafoirus père et fils. Sur la gauche de la gravure, un apothicaire apporte une énorme seringue

La plupart des médecins dans Le Malade imaginaire sont des médecins déguisés. Ils s’opposent aux vrais médecins qui ne sont pas affublés d’un drôle d’accoutrement.

  • Il est clair que pour Molière la médecine est une fausse science, dans le sens où il ne cesse de la caricaturer dans sa pièce.
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Exemple

Au moment de la cérémonie de candidature d’Argan, les connaissances de la médecine se résument à quatre thérapies : l’émétique, la saignée, la purge, le lavement.

Cette figuration schématique montre à quel point les savoirs des médecins sont limités, et par conséquent comment un simple serviteur peut facilement les imiter. Il faut bien garder à l’esprit que la médecine telle qu’on la connaît est née dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec notamment la découverte des microorganismes. Au XVIIe siècle, on trouve un nombre surprenant de charlatans se faisant passer pour médecins, aux connaissances extrêmement réduites, expérimentant des remèdes hasardeux sur les malades dont ils ont soin.

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À retenir

Pourtant la cérémonie qui clôt la pièce ne sert pas seulement à se moquer d’un personnage trop crédule. Comme le dit Béralde dans une de ses répliques, c’est aussi un moyen de rendre hommage à la fantaisie et à l’imagination. En quelque sorte, Argan est un rêveur qui laisse le carnaval et la fête s’introduire dans sa maison.

« Béralde. — Mais, ma nièce, ce n’est pas tant de le jouer, que s’accommoder à ses fantaisies. Tout ceci n’est qu’entre nous. Nous y pouvons aussi prendre chacun un personnage, et nous donner ainsi la comédie les uns aux autres. Le carnaval autorise cela. Allons vite préparer toutes choses. »

Le Malade imaginaire, Acte III, scène 14

Conjurer la mort par le jeu

Caricaturer le savoir et remettre en cause le statut de la vérité permet à Molière d’atteindre trois objectifs.

  • Une visée comique : la bizarrerie et l’absurdité des médecins créent le rire.
  • Une visée intellectuelle : le dramaturge s’emploie à une désacralisation de l’esprit de sérieux et de l’arrogance des savants.
  • Une visée théâtrale : comme le pédant est de mauvaise foi, et qu’il ne parle que pour s’écouter, cela conduit à des situations de dérèglements par le conflit, la bousculade, la dispute, etc. qui sont une mine de situations pour faire avancer la pièce.
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À retenir

La parodie, le jeu des masques, la feinte, et le travestissement, sont des moyens d’opposer la comédie à la triste avancée de la mort. Comme dans une mise en abyme, Le Malade imaginaire propose d’introduire du théâtre dans le théâtre. La fête a le dernier mot, et la mort n’est qu’une illusion.

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Définition

Mise en abyme :

La mise en abyme est un procédé dans lequel une œuvre est représentée à l’intérieur d’une œuvre identique.

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Exemple

Dans l’extrait suivant, Argan suit le conseil de Toinette et feint d’être mort pour comprendre quelles sont les véritables intentions de sa femme.

« Béline. — Le ciel soit loué. Me voilà délivrée d’un grand fardeau. Que tu es sotte, Toinette, de t’affliger de cette mort !

Toinette. — Je pensais, madame, qu’il fallût pleurer.

Béline. — Va, va, cela n’en vaut pas la peine. Quelle perte est-ce que la sienne, et de quoi servait-il sur la terre ? Un homme incommode à tout le monde, malpropre, dégoûtant, sans cesse un lavement, ou une médecine dans le ventre, mouchant, toussant, crachant toujours, sans esprit, ennuyeux, de mauvaise humeur, fatiguant sans cesse les gens, et grondant jour et nuit servantes et valets.

Toinette. — Voilà une belle oraison funèbre. »

Le Malade imaginaire, Acte III, scène 12

Le spectateur comprend ce que pense véritablement un des personnages du plus important des protagonistes. Une vérité éclate enfin du jeu de comédiens et de l’ironie d’Argan et de Toinette.

  • Derrière l’illusion théâtrale et le jeu, se cache toujours quelque chose de vrai et de juste chez les hommes ; c’est en tout cas toute l’ambition des pièces de Molière que de le révéler.

Conclusion :

Le Malade imaginaire pousse l’hypocondrie et la complexité des relations familiales aux frontières de la folie, en présentant une multitude de conflits qui sont autant de confrontations insolubles entre le bon sens et le pédantisme.
Mais Molière propose davantage qu’une satire des faux savants, des pères autoritaires et des bourgeois cupides au profit des honnêtes hommes et des jeunes gens amoureux. Par la caricature, l’irruption du théâtre dans le théâtre et l’invention d’une pièce tout en musique et en fantaisie, il rend hommage à la puissance de la comédie qui fait de la déraison volontaire une joie espiègle, et d’une saine folie la plus précieuse des vérités.