Crédit image : Molière, Pierre Mignard, 1658
Crédit photo : Jebulon, 2011
Jean-Baptiste Poquelin naît le 15 janvier 1622 à Paris. Il est issu d’une famille d’artisans-marchands. Il est envoyé au collège jésuite de Clermont (un des collèges de Paris). Enfant, son grand-père l’initie au théâtre. Il suit des études de droit mais, refusant de devenir avocat ou tapissier comme son père, il décide de se faire appeler Molière et fonde, avec les Béjart (célèbre famille de comédiens) notamment, la troupe de L’Illustre-Théâtre. Elle fait faillite en 1645, après seulement 2 ans d’existence. Molière s’est endetté et fait un rapide passage en prison.
Il intègre avec les Béjart une troupe itinérante en province, qui bénéficie de la protection du prince de Conti (Armand de Bourbon, frère du grand Condé) jusqu’à que ce dernier, devenu dévot (très religieux), retire son appui pour finalement lutter contre le théâtre et les comédiens. Molière commence à écrire des pièces. Les comédiens rejoignent Rouen puis Paris, où Molière parvient à obtenir la protection de Monsieur (appellation de l’Ancien Régime désignant le frère le plus âgé du roi). Dès 1658, la troupe joue devant la Cour et connaît rapidement le succès. Les créations se succèdent mais des scandales éclatent, car ses créations, voulant « corriger les mœurs par le rire » (préface de Tartuffe) dérangent souvent. Un temps amant de Madeleine Béjart, actrice de sa troupe, il épouse sa fille (ou sa sœur, la question se pose toujours), Armande, en 1662.
Alors qu’il est sur scène le 17 février 1673 en pleine représentation du Malade imaginaire, il est victime d’un malaise. Il meurt plus tard dans cette même soirée.
Le Tartuffe ou l'Imposteur - (1669) Dom Juan ou Le Festin de pierre - (1665) L’Avare - (1668) Le Malade imaginaire - (1673)
À partir des années 1650, Molière commence à écrire des pièces pour sa troupe de théâtre : L’Étourdi ou Le Dépit amoureux. Lorsqu’ils obtiennent la protection de Philippe d’Orléans, frère du roi, la troupe joue devant la Cour et reçoit un très bon accueil. Molière fait éditer Les Précieuses ridicules en 1659 suite au succès de la pièce.
Lorsqu’il s’essaye à la tragi-comédie (pièce de théâtre dont l'action est romanesque, l'intrigue tragique et le dénouement heureux) en 1661 avec Dom Garcie, Molière se heurte à un échec et reprend le chemin des comédies.
En décembre 1662, la pièce L’École des femmes est jouée, c’est un succès immédiat mais qui provoque un grand scandale, Molière étant accusé d’immoralité et d’impiété. En 1664, il crée le personnage de Tartuffe. À l’époque, le roi interdit la représentation de cette pièce, critique envers le clergé. Il adoucit en 1667 les traits de son personnage et certaines tirades, mais la pièce ne sera finalement autorisé qu’en 1669.
En 1665, il donne une représentation de Dom Juan ou Le Festin de pierre, qui ne paraîtra qu’à sa mort. Suivront d’autres succès, parmi lesquelles les plus célèbres : Le Misanthrope et Le Médecin malgré lui en 1666, L’Avare en 1668, ou encore Les Femmes savantes en 1672.
Molière n’a toujours écrit que du théâtre. Ses pièces sont tantôt en vers, tantôt en prose. Comédien et directeur de troupe, il a écrit ses textes en les imaginant joués, par lui-même et par ses comédiens. Cette spécificité se ressent dans sa production littéraire.
« Tout le plaisir de l'amour est dans le changement. »
Acte I, scène 2
Dom Juan ou Le Festin de pierre , 1665
« Au voleur, au voleur, à l'assassin, au meurtrier. Justice, juste Ciel. Je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent. Qui peut-ce être ? qu'est-il devenu ? où est-il ? où se cache-t-il ? que ferai-je pour le trouver ? où courir ? où ne pas courir ? n'est-il point là ? n'est-il point ici ? qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin… (Il se prend lui-même le bras.) Ah, c'est moi. »
Acte IV, scène 7
L’Avare , 1668
« Le scandale du monde est ce qui fait l’offense Et ce n’est pas pécher que pécher en silence. »
Acte IV, scène 5
Tartuffe , 1669
« Il vaut mieux encore être marié qu’être mort. »
Acte I, scène 6
Les fourberies de Scapin , 1671