La Seconde Guerre mondiale : une guerre d’anéantissement
Introduction :
La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) se caractérise par l’idée d’anéantissement total de l’ennemi. C’est une guerre d’une violence extrême qui met en place une politique d’extermination systématique et organisée de l’ennemi.
Pourquoi peut-on qualifier la Seconde Guerre mondiale de guerre d’anéantissement ? Pour y répondre, nous étudierons trois grandes parties : la première partie évaluera les dimensions planétaires du conflit et proposera une brève chronologie. L’exemple de la bataille de Stalingrad, la deuxième partie, permettra d’étudier de quelles manières l’intégralité des forces matérielles et morales des peuples ont été utilisées. Le thème du génocide des Juifs et des Tsiganes formera une troisième partie. Nous soulignerons ici que l’objectif des nazis était bien une destruction totale et systématique de l’ennemi.
Un affrontement aux dimensions planétaires
Un affrontement aux dimensions planétaires
1939-1942 : les victoires de l’Axe
1939-1942 : les victoires de l’Axe
Quelques petites définitions sont nécessaires avant de commencer cette partie. Quand on parle de l’Axe, c’est pour faire référence à l’Allemagne nazie, dirigée par Adolf Hitler, l’Italie fasciste, dirigée par Benito Mussolini, et le Japon. Les pays qui s’opposent aux forces de l’Axe se regroupent sous le nom d’Alliés, c’est-à-dire principalement le Royaume-Uni, la France, ainsi que les États-Unis et l’URSS à partir de 1941.
Carte des avancées allemandes lors de la Blitzkrieg
- La Seconde Guerre mondiale débute le 1er septembre 1939 après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie.
Avec la technique du Blitzkrieg, Hitler parvient à occuper une grande partie de l’Europe : le Danemark, la Norvège, puis la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg et la France sont occupés. Seul le Royaume-Uni lui résiste grâce au soutien matériel des États-Unis. Hitler lui impose alors un blocus.
Blitzkrieg :
C’est la « guerre éclair » : des attaques très rapides de l’armée d’Hitler, qui utilise en même temps les chars blindés et les avions.
En Asie, le Japon (allié des Nazis), a conquis d’immenses territoires en Chine et dans l’Océan Pacifique. Il faut savoir que les colonies européennes participent au conflit, ce qui accentue la dimension mondiale du conflit.
En 1941, deux nouveaux pays entrent en guerre : l’URSS et les États-Unis. L’URSS est attaquée le 22 juin alors que Staline et Hitler avaient signé un pacte de non-agression en 1939. C’est ce qu’on appelle « l’opération Barbarossa ». Les États-Unis sont attaqués par le Japon à Pearl Harbor. Ils entrent en guerre le 7 décembre.
- Les rapports de force vont alors être modifiés par l’entrée en guerre de ces deux superpuissances et l’armée d’Hitler ne pourra plus progresser.
Le tournant de 1942
Le tournant de 1942
La bataille de Stalingrad est le symbole du coup d’arrêt porté aux victoires allemandes. Il faut également noter que deux autres victoires des Alliés permettent de mettre un frein aux conquêtes nazies durant l’année 1942 : dans le Pacifique, avec les victoires américaines de Midway et Guadalcanal (cette dernière se termine en 1943) contre les Japonais, et en Afrique du Nord, à El Alamein.
La victoire des Alliés
La victoire des Alliés
- De 1943 à 1945, l’Axe recule sur tous les fronts. Le débarquement en Sicile en 1943 oblige l’Italie à capituler.
Le débarquement des troupes alliées en Normandie le 6 juin 1944 puis en Provence en août 1944 permet d’encercler l’armée nazie. Bloquée à l’Est par l’avancée de l’Armée rouge (c’est ainsi qu’on appelait l’armée communiste) et à l’Ouest par les Alliés, l’armée allemande est encerclée.
Les troupes soviétiques et américaines pénètrent dans Berlin en 1945.
Le 30 avril, Hitler se suicide et l’Allemagne capitule le 8 mai 1945.
Quant au Japon, il résiste jusqu’en août 1945, date à laquelle les États-Unis lancent les deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki.
- Le Japon capitule le 2 septembre 1945.
Une guerre aux enjeux idéologiques et nationaux
Une guerre aux enjeux idéologiques et nationaux
- La bataille de Stalingrad, en 1942, permet d’illustrer l’idée de mobilisation totale durant la Seconde Guerre mondiale.
Ce sont 1,5 millions de soldats allemands et soviétiques qui vont s’y affronter. La bataille exige la mobilisation de toutes les forces humaines, militaires et économiques disponibles, avec un intense effort de propagande. La bataille n’est pas seulement territoriale, elle est avant tout idéologique. Chaque camp affronte une conception différente de la civilisation.
Phases et bilan de la bataille
Phases et bilan de la bataille
La bataille connait deux grandes phases :
- de août à novembre 1942 : la ville de Stalingrad est assiégée par les Allemands, qui parviennent ensuite à y pénétrer ;
- de novembre 1942 à février 1943 : l’armée soviétique parvient à reprendre le contrôle et à encercler l’armée allemande. Cette reprise en main soviétique est due en partie à la démoralisation des troupes allemandes qui furent très mal approvisionnées.
Le bilan de la bataille est impressionnant : l’URSS, bien que victorieuse, a perdu presque 1,2 millions d’hommes, tandis que l’Allemagne, vaincue, 760 000 hommes. Cela qui fait de la bataille de Stalingrad l’unes plus meurtrières de toute la guerre, voire de toute l’Histoire.
- Cette grande victoire russe marque le début du repli nazi.
La bataille de Stalingrad, symbole de la Seconde Guerre mondiale
La bataille de Stalingrad, symbole de la Seconde Guerre mondiale
L’exemple de Stalingrad permet de saisir les enjeux de la Seconde Guerre mondiale.
- C’est une guerre idéologique. Il ne s’agit pas seulement de gagner des terres mais surtout d’imposer une vision du monde (le nazisme, le communisme ou la démocratie libérale).
- C’est une guerre qui mobilise toutes les ressources possibles. Peu importe les moyens, c’est la victoire qui compte, coûte que coûte.
- Les avancées scientifiques, mises au service de cet effort de guerre totale, sont majeures : l’Allemagne va mettre au point les missiles tandis que les Alliés vont créer et développer les ordinateurs, des moyens de détection perfectionnés comme le radar et surtout la bombe atomique.
L’extermination des Juifs et des Tsiganes
L’extermination des Juifs et des Tsiganes
L’exclusion des Juifs
L’exclusion des Juifs
En 1933, les nazis avaient mis en place en Allemagne une politique antisémite, c’est-à-dire d’identification et d’exclusion des Juifs, privés alors de leurs principaux droits. En 1940, cette politique est appliquée sur les territoires conquis par les Nazis. Peu à peu, ce mouvement va s’intensifier, et les Juifs vont être victimes de rafles (arrestations en masse) puis enfermés dans des camps de transit ou des ghettos (c’est-à-dire des quartiers spécifiquement réservés aux Juifs, entourés de fils barbelés et de murs). Le ghetto de Varsovie comptait par exemple 550 000 Juifs.
Quant aux Tsiganes, ils sont enfermés dans des camps de concentration dès 1933 (attention à ne pas les confondre avec des camps d’extermination puisque dans un premier temps, il s’agit de les exclure de la société en les enfermant dans des camps de travail et non pas de les exterminer).
Les Einsatzgruppen et la conférence de Wannsee
Les Einsatzgruppen et la conférence de Wannsee
- C’est à partir de la tentative d’invasion de l’URSS par les nazis en 1941 que le processus d’extermination des Juifs et des Tsiganes débute.
Ce sont les Einsatzgruppen, définis comme des unités mobiles d’extermination qui suivaient l’avancée de l’armée allemande qui furent chargés d’assassiner systématiquement les ennemis politiques et raciaux des Nazis (Juifs, Tsiganes ou communistes). On estime que 750 000 personnes ont été tuées par ces commandos nazis.
Le 20 janvier 1942, une étape est franchie dans le processus d’extermination des Juifs et des Tsiganes, avec la Conférence de Wannsee. Hitler décide durant cette conférence que tous les Juifs d’Europe (soit 11 millions de personnes) devront être déportés et éliminés.
C’est ce qu’on appelle « la Solution finale ».
Les Juifs, ainsi que les Tsiganes, enfermés dans des ghettos ou dans des camps de transit, sont alors déportés par l’intermédiaire de wagons à bestiaux principalement vers des camps d’extermination. Les opposants politiques, les homosexuels, les Slaves ou encore les chrétiens étaient davantage dirigés vers les camps de concentration. Certains camps, comme à Auschwitz, furent à la fois camps de concentration et camp d’extermination.
- Ce sont 240 000 Tsiganes et 5 à 6 millions de Juifs qui vont alors trouver la mort dans ces camps. Le génocide juif est appelé la Shoah, ce qui signifie « catastrophe » ou « anéantissement » en hébreu.
Conclusion :
La Seconde Guerre mondiale est bien une guerre d’anéantissement, qui vise la destruction totale de l’ennemi, par tous les moyens possibles. L’affrontement est planétaire et mobilise toutes les forces matérielles et morales des peuples en guerre.
La bataille de Stalingrad permet de comprendre comment la mise en place d’une économie de guerre s’associe à une propagande afin de détruire l’ennemi sur le plan territorial mais aussi idéologique.
Au total, la guerre a fait entre 50 et 60 millions de morts, en majorité des civils. L’Europe est ruinée et la découverte des camps d’extermination à la fin de la guerre traumatise les populations. La notion de « crime contre l’humanité », c’est-à-dire de condamnation de tout acte violent et ignoble contre une population pour des motifs politiques, religieux ou raciaux est alors créée.