Une héroïne du quotidien : Fifi Brindacier d’Astrid Lindgren
Introduction :
En 1945, Astrid Lindgren, une autrice suédoise, invente une héroïne hors du commun, Fifi. Cette petite fille devient le personnage principal d’une série de romans pour enfants.
Astrid Lindgren a voulu créer un nouveau type de héros, qui s’éloigne du personnage typique que les enfants ont l’habitude de rencontrer.
Avec une héroïne décalée, les aventures de Fifi sont très drôles. Nous lirons plusieurs extraits du chapitre 1 de Fifi Brindacier pour le voir.
Rappels sur les particularités du roman
Rappels sur les particularités du roman
Roman :
Un roman est un récit imaginaire écrit en prose.
Il fait partie du genre narratif, c’est-à-dire qu’un narrateur raconte l’histoire. Les histoires comportent des chapitres.
Dans les romans, on trouve des dialogues.
Dialogue :
Le dialogue est l’ensemble des paroles échangées par les personnages d’un récit.
Pour introduire un dialogue dans un texte, il faut :
- revenir à la ligne ;
- mettre un tiret devant les paroles à chaque fois que l’on change de locuteur ;
- mettre un signe de ponctuation après chaque tour de parole ;
- mettre un verbe de parole pour préciser qui parle (ce n’est pas obligatoire).
Locuteur :
Le locuteur est celui qui parle.
Il n’y a pas besoin de mettre des guillemets avant chaque phrase d’un dialogue.
« Annika demanda avec inquiétude :
― Tu vis toute seule ici ?
― Pas du tout. Tu oublies M. Nilsson et mon cheval.
― Ce n’est pas ce que voulais dire. Tu n’as ni papa ni maman avec toi ?
― Non, ni l’un ni l’autre.
― Mais alors, qui te dit d’aller te coucher quand c’est l’heure ? reprit Annika. »
- Dans cet exemple il n’y a pas de verbe de parole à chaque phrase. Ces verbes peuvent être avant, au milieu ou après les paroles.
- La fin de chaque tour de parole est marquée par un signe de ponctuation.
- Il y a des tirets à chaque changement de locuteur.
Portrait d’une héroïne comique et atypique
Portrait d’une héroïne comique et atypique
Héros, héroïne :
L’héroïne (ou le héros) est le personnage principal de l’histoire.
Une héroïne extraordinaire
Une héroïne extraordinaire
Fifi est une héroïne extraordinaire. Elle est dotée d’une très grande force.
« Elle était même capable de soulever un cheval si elle en avait envie. »
Malgré sa force extraordinaire, Fifi est une fille maigre. On ne devine pas sa force. On sait aussi qu’elle est rousse, avec une coiffure peu commune.
« Ses cheveux roux comme des carottes étaient tressés en deux nattes qui se dressaient de chaque côté de la tête. Son nez, parsemé de tâches de rousseurs, avait la forme d’une petite pomme de terre nouvelle. […] Elle portait des bas — un marron, un noir — sur ses grandes jambes maigres. »
Ses vêtements sont atypiques et dépareillés.
« Sa robe était fort curieuse. Fifi l’avait faite elle-même. Elle aurait dû être bleue mais, à court de tissu bleu, Fifi avait décidé d’y coudre des petits morceaux rouges çà et là. Elle portait des bas — un marron, un noir — sur ses grandes jambes maigres. Et puis, elle était chaussée de souliers noirs deux fois trop grands pour elle. »
Atypique :
Qui est différent, qu’on peut difficilement mettre dans une catégorie.
Elle vit seule dans une maison, sans parents.
« Une vieille maison se trouvait dans ce jardin et c’est dans cette maison que vivait Fifi Brindacier. Elle avait neuf ans et elle y vivait toute seule sans papa, ni maman. »
Elle vit avec son singe et son cheval dans une maison délabrée.
« ― Tu vis toute seule ici ?
― Pas du tout. Tu oublies M. Nilsson et mon cheval. »
Fifi, son cheval et son singe
Son père a disparu en mer mais elle n’est pas inquiète, elle est optimiste.
« Fifi l’avait accompagné sur son navire, jusqu’au jour où il avait disparu en mer, emporté par une vague au cours d’une tempête Mais Fifi en était sûre : un jour, il reviendrait. »
Une héroïne aux aspects comiques
Une héroïne aux aspects comiques
Fifi est une héroïne avec des aspects comiques car elle est en décalage avec la société. Elle est rêveuse, elle pense que son père va revenir la chercher et qu’elle sera nommée « princesse des Indigènes. » Elle fait ce qu’elle veut, sans se soucier du regard des autres, ni des codes sociaux.
Codes sociaux :
Les codes sociaux sont un système de comportements à respecter pour faire bonne figure en société.
Tommy et Annika, les voisins de Fifi, la surprennent en train de rentrer chez elle en marchant à reculons. Elle leur répond : « Pourquoi je marche à reculons ? C’est un pays libre, non ? ».
Elle raconte parfois des mensonges et s’en excuse. Fifi ne fait pas exprès de mentir et reconnait elle-même que ce n’est pas bien. Elle explique qu’il lui arrive d’oublier qu’il ne faut pas mentir.
« Finalement, Tommy prit la parole :
― Pourquoi marches-tu à reculons ?
― Pourquoi je marche à reculons ? C’est un pays libre, non ?
J’ai le droit de marcher comme ça me plait ! Et puis, permet moi de te dire qu’en Égypte tout le monde marche à reculons. Et ça ne choque personne.
― Comment le sais-tu ? Tu n’es jamais allée en Égypte.
― Je n’y suis pas allée ? Alors là, je peux te jurer que si ! J’ai fait le tour du monde et j’ai vu des choses autrement plus bizarres que des gens qui marchent à reculons. Je me demande ce que tu dirais si je marchais sur les mains, comme les gens en Extrême-Orient.
― Je suis sûre que tu mens, répliqua Tommy.
Fifi réfléchit un instant.
― Bon d’accord, c’était un mensonge, répondit-elle, désolée.
― C’est vilain de mentir, dit Annika, qui avait enfin retrouvé sa langue.
― Oui, c’est très vilain, ajouta Fifi, encore plus désolée. Mais tu comprends, il m’arrive parfois de l’oublier. Et comment peux-tu exiger d’une petite fille comme moi qu’elle dise toujours la vérité ? »
Fifi se menace de se mettre des fessées si elle ne va pas se coucher quand c’est l’heure. La situation est drôle car elle fixe l’heure elle-même comme une adulte mais ne la respecte pas toujours, comme une enfant.
« ― Mais alors, qui te dit d’aller te coucher quand c’est l’heure ? reprit Annika.
― Moi. D’abord je me le dis gentiment et, si je n’obéis pas, je le répète sévèrement. Si je n’obéis toujours pas, je me promets une fessée ! Vous me suivez ? »
Elle pense d’une façon étrange. Elle demande à ses voisins de partir afin de pouvoir revenir le lendemain. S’ils ne partent pas, ils ne pourront pas revenir.
« ― Si vous rentrez chez vous maintenant, vous pourrez revenir demain matin, dit Fifi. Car si vous ne partez pas, vous ne pourrez pas revenir non plus. Et ça serait bien dommage. »