Qu'est-ce que la justice ?
Introduction :
« La Justice est le droit du plus faible. »
C’est ainsi que Joseph Joubert, écrivain et philosophe du XVIIIe siècle définissait la justice. La justice est un des principaux pouvoirs au sein d’un État. Elle ne devient un droit que dans le cadre démocratique et donc uniquement dans le contexte de la séparation des pouvoirs.
La séparation des pouvoirs est le principe selon lequel le pouvoir de faire les lois, celui de les appliquer et celui de juger en cas de conflit n’appartiennent pas à une seule personne mais sont séparés entre plusieurs personnes indépendantes.
Comment la justice devient-elle un droit dans le cadre d’un État démocratique ?
Nous allons présenter une brève histoire de la justice en France puis nous expliquerons en quoi la justice est à la fois un droit et une obligation.
Une brève histoire de la justice en France
Une brève histoire de la justice en France
La justice représente le pouvoir que possède un État pour régler un conflit. Comme ce pouvoir appartient aujourd’hui à l’État, il faut donc établir une distinction entre la justice telle qu’elle a été exercée jusqu’à la fin du XIXe siècle et celle qui se développe depuis.
L’évolution de la justice en France du Moyen Âge jusqu’à la fin du XIXe siècle
L’évolution de la justice en France du Moyen Âge jusqu’à la fin du XIXe siècle
Au Moyen Âge la justice repose sur plusieurs personnes différentes. On distingue ainsi la justice du roi, celle de l’Église et la justice issue des coutumes populaires.
Coutumes populaires :
Il s’agit de l’ensemble des habitudes d’une population qui se transmet de génération en génération via des histoires ou des chansons.
Au fil du temps le roi parvient à obtenir quasiment tous les pouvoirs et devient donc l’un des seuls à pouvoir rendre justice en cas de conflit. L’autre personnage capable de le faire est le chef de l’Église : le Pape.
Saint Louis rendant la justice sous le chêne de Vincennes, Pierre-Narcisse Guérin, 1816, musée des beaux-arts d’Angers. ©La tribune de l’art
Face au pouvoir grandissant du roi en France et à son caractère très injuste, la population réagit en se révoltant. La Révolution française de 1789 dépossède le roi de tous ses pouvoirs et les révolutionnaires souhaitent qu’ils soient transmis au peuple. Il faudra pourtant attendre la IIIe République pour que la démocratie se mette en place.
Démocratie :
La démocratie est un régime politique où le pouvoir appartient au peuple. Celui-ci peut gouverner, peu importe sa naissance, sa richesse ou sa compétence.
L’exercice de la justice de la IIIe République à nos jours
L’exercice de la justice de la IIIe République à nos jours
À partir de la fin du XIXe siècle la justice peut s’exercer de manière indépendante. Ce n’est plus le roi qui arbitre les conflits mais les juges. Ces derniers reçoivent une formation et deviennent juges à la suite de l’obtention du concours de la magistrature. Ils sont ainsi fonctionnaires de l’État. Pour que justice soit rendue de manière équitable, il faut que le peuple puisse se défendre. En effet, ce dernier n’a pas reçu de formation juridique. Dans ce contexte, il est défendu par des avocats. Ces derniers poursuivent des études juridiques, passent un concours (celui du barreau) mais ne deviennent pas fonctionnaires. Ils sont libres de choisir ceux qu’ils défendent sauf quand ils sont désignés pour le faire : il s’agit des avocats commis d’office.
Avocat commis d’office :
Un avocat commis d’office est un avocat désigné lorsqu’on n’a pas encore choisi d’avocat précédemment, ou que l’urgence de la situation ne le permet pas.
La justice entre droit et obligation
La justice entre droit et obligation
La justice est le principe selon lequel une autorité règle un conflit entre deux parties opposées. Depuis la fin du XIXe siècle, la justice est indépendante en France et s’inscrit dans un cadre démocratique.
La justice en tant que droit
La justice en tant que droit
« La République affirme le droit et impose le devoir » pensait Victor Hugo, écrivain français du XIXe siècle. Qu’en est-il pour la Justice ?
Dans le cadre de l’exercice de la justice on définit le droit comme la possibilité légale pour un citoyen d’agir d’une certaine façon ou de posséder certains avantages. Lorsque ce droit n’est pas considéré, le citoyen peut saisir la justice afin qu’elle règle le conflit qui l’oppose à celui ou ceux qui ne reconnaissent pas son droit.
Par exemple, une personne majeure qui se rend à son bureau de vote avec tous les papiers nécessaires pour le faire, s’en voit refuser l’accès par un groupe de personnes. Cette personne a été privée du droit de voter. Elle peut saisir la justice pour régler ce conflit.
La carte électorale est donnée à tout citoyen disposant du droit de vote.
La justice en tant qu’obligation
La justice en tant qu’obligation
L’obligation représente la contrepartie du devoir. Ainsi, nous pouvons considérer que tous les droits sont assortis d’une obligation. Mais qu’en est-il dans le cadre de la justice ? Pour mieux comprendre le caractère obligatoire de la justice, analysons ses principales missions.
Dans un premier temps, la justice protège. Ainsi, la justice est un service public dirigé par le ministre de la Justice. Elle est donc gratuite et rendue au nom du peuple français. La justice préserve le droit des citoyens et protège leur sécurité. Elle punit ceux qui ne respectent pas la loi dans le cadre du droit.
Droit :
Ensemble de règles à respecter au sein d’une société. Il s’agit également de la science qui les analyse.
On comprend ainsi que la justice est une obligation qui revient à l’État.
Conclusion :
La justice devient un droit dès la fin du XIXe siècle. Elle est un pouvoir indépendant qui poursuit des missions de service public destinées à protéger les droits des citoyens et leur sécurité en respectant les règles de droit. La justice est donc un droit pour les citoyens et une obligation pour l’État.