Les tests caractéristiques des espèces chimiques
Introduction :
Les tests d’identification que nous allons vous présenter dans ce cours ont pour objectif de mettre en évidence une espèce chimique déterminée.
Cette espèce chimique peut être isolée ou être libérée au cours d’une transformation chimique.
Dans ce cours, nous nous intéresserons tout d’abord à l’identification de trois espèces gazeuses, puis à celle d’une espèce liquide et nous terminerons par la caractérisation d’espèces chimiques en solution.
Tests d’identification d’espèces gazeuses
Tests d’identification d’espèces gazeuses
Un gaz est une espèce chimique souvent inodore et incolore.
Contrairement aux autres gaz qui sont, pour la plupart, difficilement identifiables, le méthane, également appelé « gaz de ville », est facilement identifiable car il contient des molécules odorantes qui permettent de le détecter.
Des tests permettent toutefois de détecter certains d’entre eux comme le dioxygène, le dihydrogène et le dioxyde de carbone.
Au cours d’une transformation chimique, les substances présentes à l’état initial, appelées « réactifs », s’associent et sont consommés pour former de nouveaux composés appelés « produits ».
Ce sont les produits des réactions chimiques que nous allons chercher à identifier.
La détection du dioxygène
La détection du dioxygène
Le test de la flamme permet de mettre en évidence le dioxygène.
Le matériel utilisé est le suivant :
- des lunettes de protection ;
- un tube à essai contenant un gaz inconnu ;
- une allumette ;
- une bûchette (un petit bout de bois).
Étape 1 :
On enflamme la bûchette avec l’allumette.
Quand les flammes ont bien pris, on souffle pour les éteindre en gardant la bûchette incandescente.
Incandescence :
État d’un corps en combustion sans présence de flammes.
Étape 2 :
On débouche le tube à essai et on met la bûchette incandescente à l’intérieur.
Étape 3 :
Si la bûchette se rallume, on peut en déduire que le gaz est du dioxygène.
Si la bûchette ne se rallume pas, il s’agit d’un autre gaz.
La détection du dihydrogène
La détection du dihydrogène
Le matériel utilisé est le suivant :
- des lunettes de protection ;
- une allumette.
Étape 1 :
On débouche le tube à essai et on approche l’allumette enflammée.
Étape 2 :
Si une détonation retentit, on peut affirmer qu’il y a présence de dihydrogène.
S’il n’y a pas de détonation, il s’agit d’un autre gaz.
La détection du dioxyde de carbone
La détection du dioxyde de carbone
Le matériel utilisé est le suivant :
- un tube à essai contenant le gaz inconnu ;
- un tube à essai contenant un peu d’eau de chaux ;
- des lunettes de protection.
Étape 1 :
On ouvre le tube à essai contenant le gaz inconnu. On y rajoute l’eau de chaux contenue dans l’autre tube.
Étape 2 :
On agite le tube contenant l’eau de chaux et le gaz inconnu.
Si l’eau de chaux blanchit, alors le gaz identifié est le dioxyde de carbone.
Récapitulatif des tests d’identification des espèces gazeuses :
Nom du gaz à identifier | Matériel | Observations |
Dioxygène, $\text{O}_2$ | Allumette incandescente | La flamme de l’allumette se ravive |
Dihydrogène, $\text{H}_2$ | Allumette avec flamme | Détonation |
Dioxyde de carbone, $\text{CO}_2$ | Test à l’eau de chaux | L’eau de chaux blanchit |
Test d’identification d’une espèce chimique à l’état liquide : l’eau
Test d’identification d’une espèce chimique à l’état liquide : l’eau
Le matériel utilisé est le suivant :
- une coupelle bien sèche ;
- une spatule ;
- une pipette ;
- de l’eau ;
- du sulfate de cuivre anhydre ;
- des gants ;
- des lunettes de protection.
Sulfate de cuivre anhydre :
Le sulfate de cuivre anhydre est une poudre blanche déshydratée qui ne contient pas d’eau (anhydre = sans eau).
Étape 1 :
Dans la coupelle, nous déposons à l’aide d’une spatule quelques grains de sulfate de cuivre anhydre et nous observons la couleur de cette poudre : elle est blanche.
Étape 2 :
Nous versons ensuite quelques gouttes de liquide sur le sulfate de cuivre anhydre et nous observons l’évolution de sa couleur. Si la poudre devient bleu turquoise, cela indique la présence d’eau. Si la poudre reste blanche, alors le test est négatif : le liquide versé ne contient pas d’eau.
Légende
Tests d’identification d’espèces ioniques
Tests d’identification d’espèces ioniques
Parfois, il est nécessaire d’identifier certaines espèces ioniques présentes dans les solutions aqueuses au moyen de tests caractéristiques. Ces tests sont effectués dans de nombreux domaines pour contrôler la qualité d’un produit comme pour les bilans sanguins, l’analyse des minéraux présents dans l’eau du robinet, le dosage de la concentration de calcium dans le lait, etc.
Ces tests sont appelés des tests de précipitation.
Un test par précipitation consiste à ajouter quelques gouttes d’un réactif spécifique dans la solution ionique. Si un précipité d’une couleur caractéristique se forme, cela signifie que l’ion recherché est présent dans la solution.
Précipité :
Un précipité est un composé solide qui se forme lorsque l’on ajoute un réactif spécifique d’un ion déterminé dans une solution. Ce composé solide peut se présenter sous forme de petits cristaux ou sous forme d’une poudre fine.
Ion :
Un ion est un atome qui a perdu ou gagné un ou plusieurs électrons. Il peut être chargé positivement ou négativement.
Identification de l’ion chlorure $\text{Cl}^-$
Identification de l’ion chlorure $\text{Cl}^-$
Pour identifier des ions chlorure $\text{Cl}^-$, on utilise du nitrate d’argent.
Le matériel utilisé est le suivant :
- un tube à essai contenant une solution aqueuse ;
- du nitrate d’argent ;
- une pipette ;
- des lunettes de protection ;
- des gants.
Étape 1 :
On prélève du nitrate d’argent dans la pipette et on en verse quelques gouttes dans la solution aqueuse.
Étape 2 :
Si on constate la formation d’un précipité blanc, on peut confirmer la présence d’ions chlorure.
On peut remarquer que ce précipité blanc noircit peu à peu s’il est exposé à la lumière.
Identification des ions métalliques : cuivre(II), fer(II) et fer(III)
Identification des ions métalliques : cuivre(II), fer(II) et fer(III)
Ions métalliques :
Les ions métalliques sont des ions formés à partir d’atomes classés dans la famille des métaux dans le tableau périodique des éléments.
Pour identifier les ions fer(II) $\text{Fe}^{2+}$, fer(III) $\text{Fe}^{3+}$ et cuivre $\text{Cu}^{2+}$, on utilise de l’hydroxyde de sodium, autrement dit de la soude.
On prélève de l’hydroxyde de sodium dans la pipette et on en verse quelques gouttes dans une solution contenant soit des ions $\text{Fe}^{2+}$ soit des ions $\text{Fe}^{3+}$ soit des ions $\text{Cu}^{2+}$. La couleur du précipité qui se forme indique quels ions sont présents.
Observations :
- un précipité vert révèle la présence d’ions $\text{Fe}^{2+}$ ;
- un précipité marron révèle la présence d’ions $\text{Fe}^{3+}$ ;
- un précipité bleu révèle la présence d’ions $\text{Cu}^{2+}$.
Nom de l’ion à identifier | Réactif utilisé | Observations |
Ion chlorure $\text{Cl}^-$ | Nitrate d’argent, $\text{AgNO}_3$ | Précipité blanc |
Ion fer(II), $\text{Fe}^{2+}$ | Soude, $\text{NaOH}$ | Précipité vert |
Ion fer(III), $\text{Fe}^{3+}$ | Soude, $\text{NaOH}$ | Précipité marron |
Ion cuivre $\text{Cu}^{2+}$ | Soude, $\text{NaOH}$ | Précipité bleu |
Les produits chimiques doivent être manipulés avec précaution et sous la surveillance d’un adulte. De plus, il convient de les recycler car ils sont nocifs pour l’environnement.
Conclusion :
Ce cours a exposé des techniques expérimentales permettant de mettre en évidence des espèces chimiques gazeuses, liquides ou ioniques.
Chaque test d’identification nécessite au préalable de connaître le réactif capable de révéler l’espèce chimique que l’on recherche. Pour un même réactif on peut avoir des manifestations différentes selon les ions présents dans la solution testée. C’est le cas par exemple des ions Fer(II) et Fer(III) qui peuvent être distingués grâce à la couleur du précipité qui se crée au contact de la soude.
Il en est de même pour certains gaz, qui réagissent différemment à l’approche d’une allumette incandescente ou enflammée. Il existe de nombreux autres tests permettant d’identifier d’autres espèces chimiques. Cependant, beaucoup ne peuvent être réalisés sans un matériel technologiquement avancé.