Les guerres de Religion
Introduction :
Au XVIe siècle, presque tous les Français sont chrétiens. Mais une profonde division naît alors entre ceux qui souhaitent changer l’Église chrétienne, qui deviendront les protestants, et ceux qui veulent que rien ne changent, les catholiques.
À la mort d’Henri II, fils de François Ier, en 1559, la France plonge dans une vaste guerre civile.
Dans ce cours nous allons étudier les principales causes de ces guerres de Religion.
La frise chronologique des règnes durant les Guerres de Religion
Les causes des guerres de Religion
Les causes des guerres de Religion
Ces conflits religieux vont prendre un tour tragique essentiellement pour deux raisons. D’abord l’affaiblissement du pouvoir royal. Sous François Ier et son fils Henri II (qui meurt en 1559), le pouvoir n’est pas contesté. En revanche, les rois qui succèdent à Henri II sont faibles et n’arrivent pas à ramener la paix dans le pays et participent même à cette guerre.
Ensuite, d’un point de vue économique, les crises sont nombreuses. Pour des raisons climatiques, les récoltes sont moins importantes, les famines et les épidémies font régner la mort dans les villages.
Dans ces temps de crise, les hommes se tournent vers la foi pour échapper à ce monde trop dur.
Dès lors, les paysans qui fuient la famine, les petits artisans sans emploi, les nobles sans terre et parfois ruinés, tous sont prêts à prendre les armes, quitte à s’entretuer, pour changer leur situation.
Le protestantisme
Le protestantisme
Au XIVe siècle, des chrétiens fondent un nouveau courant religieux : le protestantisme. Les protestants sont des chrétiens, comme les catholiques, mais ils ne reconnaissent pas l’autorité de l’Église. Ils souhaitent avoir une relation directe avec Dieu, sans passer par l’Église et le clergé. Au XVIe siècle, le protestantisme se propage en France et les Français se divisent entre catholiques, fidèles au pape, et protestants.
Protestantisme :
Courant religieux chrétien qui apparaît au XVIe siècle et qui rejette l’autorité de l’Église catholique.
L’Église catholique se montre hostile envers les protestants, elle craint de perdre sa puissance. Les rois aussi craignent que les divisions entre les Français n’affaiblissent davantage leur pouvoir et que les nobles protestants ne respectent pas leur autorité. En effet, le roi de France est reconnu comme le lieutenant de Dieu sur Terre par l’Église et est le protecteur de l’Église chrétienne catholique.
Ainsi, un mouvement qui s’opposerait à l’Église catholique s’opposerait aussi à lui.
Dans ce conflit qui oppose les catholiques et les protestants, des caricatures sont utilisées pour attaquer la religion des autres. Dans un monde où les gens ne savent pas lire, les caricatures sont fondamentales pour communiquer et faire passer des messages. Catholiques et protestants se font passer les uns et les autres pour les représentants du diable, symbole du mal.
Gravure antiprotestante du XVIe siècle représentant Luther comme la cornemuse du diable
De 1562 à 1598, les catholiques, majoritaires et soutenus par le roi affrontent les protestant dans une sanglante guerre civile.
Guerre civile :
Une guerre à l’intérieur d’un pays, entre ses habitants.
La guerre civile
La guerre civile
En 1560, Catherine de Médicis, veuve de Henri II, devient régente pour le compte de son deuxième fils, Charles IX jusqu’à la mort de celui-ci en 1574. C’est la reine mère qui dirige le royaume. Elle doit manœuvrer entre le parti catholique et le parti protestant. Elle tente de maintenir l’unité du royaume et de préserver le trône de ses fils.
Catherine de Médicis, portrait réalisé par François Clouet en 1555
En 1572, alors que la royauté tente de réconcilier les deux camps, un évènement va tout précipiter dans la violence. Catherine de Médicis accepte le mariage entre sa fille Marguerite de Valois, une princesse catholique, et un prince protestant, Henri de Navarre, le futur Henri IV.
Or, durant les noces, dans la nuit du 23 au 24 août 1572, le jour de la Saint-Barthélémy, la reine Catherine de Médicis ordonne que l’on massacre les nobles protestants présents dans Paris.
Cependant, les choses dégénèrent et échappent à son contrôle. C’est la ville entière qui s’embrase et ce qui devait être l’assassinat de quelques nobles se transforme en véritable massacre. Les protestants de Paris sont massacrés par centaines et, au fil des semaines, ce massacre s’étend dans tout le royaume.
Des dizaines de milliers de personnes périssent. Cet évènement est appelé le massacre de la Saint-Barthélémy.
Le massacre de la Saint-Barthélémy, peinture par François Dubois vers 1580
C’est ensuite Henri III, le quatrième et dernier fils de Catherine de Médicis, qui monte sur le trône à la mort de son frère en 1574. Son règne est marqué par de nombreux problèmes économiques et par l’aggravation du conflit entre catholiques et protestants. Il décède finalement en 1589, assassiné par un moine.
En 1589, à la mort du roi Henri III, un protestant, Henri de Navarre (qui avait épousé Marguerite de Valois, la fille de Catherine de Médicis), lui succède. Pour se faire sacrer roi et se faire accepter des catholiques, et surtout pour mettre fin aux guerres de Religion, il se convertit au catholicisme. Ce roi, Henri IV, rétablit l’ordre et la paix en France.
En 1598, par l’édit de Nantes (une loi décidée par le roi seul), il autorise les protestants à pratiquer leur religion. Cela met fin aux guerres de Religion. Mais Henri IV s’est fait des ennemis parmi les catholiques ultras, et il est assassiné par Ravaillac, un catholique fanatique, le 14 mai 1610.
Régent·e :
Personne qui assure la régence, c’est-à-dire le fait de diriger un royaume quand le roi est encore trop jeune pour le faire lui-même.
Conclusion :
Ainsi, le pouvoir du roi devient de plus en plus faible après le règne de Henri II, d’abord parce que les rois sont jeunes et meurent rapidement, sans pouvoir imposer leur autorité, mais aussi parce que le royaume traverse une période de famines et de guerres qui le ruinent et plonge les sujets du roi dans la misère.
Un mouvement religieux se développe en parallèle du catholicisme : le protestantisme, qui rejette l’autorité de l’Église catholique. Ce rejet du catholicisme débouche sur une guerre civile sanglante qui dure pendant plus de 30 ans, de 1562 à 1598 et qui connaîtra son point culminant lors du massacre de la Saint-Barthélémy, durant la nuit du 23 au 24 août 1572. C’est l’édit de Nantes, prononcé en 1598 par le roi Henri IV, qui met fin aux guerres de Religion et qui apporte la paix à un royaume presque détruit par la guerre.