Les années révolutionnaires après 1789
Introduction :
En septembre 1792, la nouvelle assemblée proclame la Ire République. Louis XVI tente de s’enfuir avec sa famille. Devant la menace étrangère et la guerre qui oppose les royalistes et l’armée de la République, Robespierre, un leader de la Révolution, instaure un régime de dictature ; c’est la Terreur.
Dans ce cours nous allons nous intéresser dans un premier temps aux évènements marquants qui ont eu lieu entre la proclamation de la Ire République et la Terreur, puis nous étudierons le rôle et la place des femmes dans la Révolution française.
Frise chronologique des années révolutionnaires après 1789
De la Ire République à la Terreur
De la Ire République à la Terreur
Le 20 avril 1792, l’Assemblée législative et le roi Louis XVI déclarent la guerre à l’Autriche (alliée à la Prusse).
Cependant, les députés et le roi n’ont pas le même objectif en déclarant cette guerre :
- les révolutionnaires souhaitent exporter leurs idées à travers l’Europe et libérer les peuples européens des régimes monarchiques ;
- le roi souhaite secrètement la défaite des armées françaises afin de rétablir son pouvoir absolu avec l’appui des monarchies étrangères (qui ne souhaitent pas que les idées révolutionnaires arrivent dans leur pays).
Le 20 juin 1792, le peuple envahit le palais des Tuileries et oblige le roi à porter le bonnet phrygien.
Le palais des Tuileries :
C’est le palais résidentiel des rois de France.
Le bonnet phrygien :
Le bonnet rouge porté par les révolutionnaires symbole de la liberté.
Le pays est ensuite peu à peu envahi par les soldats autrichiens et prussiens et les premières batailles sont des défaites pour les Français.
En juillet 1792, L’Assemblée déclare alors la patrie en danger : des milliers de volontaires affluent et arrivent à Paris pour sauver le pays.
Certains, venus de Marseille, chantent une chanson qui deviendra l’hymne national : la Marseillaise.
Rouget de l’Isle chantant la Marseillaise, peinture d’Isidore Pils en 1849
Le 10 août 1792, la foule envahit à nouveau les Tuileries et en massacre ses défenseurs.
Le roi et sa famille sont alors enfermés dans la prison du Temple.
C’est la fin d’une monarchie millénaire.
En ce qui concerne la guerre avec les monarchies étrangères, la victoire française de Valmy, le 20 septembre 1792, sauve la France de l’invasion et anéantit les espoirs de Louis XVI d’être rétablit comme souverain absolu de la France.
Le lendemain de la bataille de Valmy, la Ire République est proclamée, le pays est alors dirigé par une nouvelle assemblée : la Convention élue au suffrage universel.
Le parti des Girondins exerce le pouvoir mais il est vite remplacé par celui des Montagnards.
Le suffrage universel :
C’est le vote des citoyens.
Danton, Robespierre et Marat sont les chefs emblématiques des Montagnards. Malheureusement, ces républicains ne sont pas d’accord entre eux et les choses vont rapidement se compliquer.
Le 21 janvier 1793, Louis XVI, déclaré coupable de trahison par la Convention, est condamné à mort et guillotiné sur la place de la Révolution (aujourd’hui place de la Concorde). La reine Marie-Antoinette sera guillotinée le 16 octobre 1793.
Le 23 février 1793, la Convention décide la mobilisation de 300 000 hommes, pour faire face à l’ennemi qui envahit de nouveau la France. Or, cette mobilisation est très mal accueillie dans les campagnes et des révoltes éclatent un peu partout en France.
Pour sauver la République, les Montagnards instaurent une terrible période, la Terreur : on arrête, juge et guillotine de très nombreux suspects.
La victoire des Français à Fleurus (Belgique) en juillet 1794, contre les autres pays d’Europe met fin à la guerre.
Portrait de Maximilien Robespierre, dirigeant du parti des Montagnards, vers 1790
Le 28 juillet 1794, le Montagnard Robespierre est guillotiné après avoir été arrêté par d’autres révolutionnaires qui n’étaient plus d’accord avec sa politique. Après l’exécution de Robespierre, la Terreur prend fin et c’est le Directoire qui est mis en place en 1795, un gouvernement républicain dirigé par cinq directeurs.
Ce système permet d’éviter que l’un prenne le pouvoir sur les autres. Ce Directoire existera jusqu’au coup d’État de Napoléon Bonaparte en 1799.
Une mobilisation :
Un appel, une convocation pour aller au combat.
La Terreur :
La période de dictature après la Révolution, pendant laquelle des mesures exceptionnelles sont mises en place pour endiguer les crises qui touchent la France (1793/1794).
Rôle et place des femmes dans la Révolution française
Rôle et place des femmes dans la Révolution française
Pendant la Révolution, les femmes participent aux actions collectives et descendent dans la rue. Mais dès que cela est fait, elles sont rappelées à leurs obligations, à leurs devoirs.
Les femmes vont marquer leur présence et l’importance de leur rôle dès 1788.
Le 7 juin, à Grenoble, a lieu la Journée des Tuiles. Hommes et femmes prennent les armes pour empêcher le départ des parlementaires souhaité par le Roi et repoussent les régiments royaux qui occupent la ville.
Un régiment :
Un groupe de soldats de l’armée.
En 1789, elles sont les premières à se rendre à Versailles, symbole de la monarchie absolue, pour ramener de force le roi Louis XVI et sa femme Marie-Antoinette à Paris.
À partir de 1789, les femmes veulent participer à la vie politique. Elles veulent apporter leur pierre à l’édifice. Pour montrer leurs espérances et leurs revendications, les femmes s’aident de pétitions ou de brochures, ce qui leur permet de rassembler beaucoup de monde autour de leur cause.
Une pétition :
Écrit signé adressé aux pouvoirs publics, qui exprime une opinion, une demande, une plainte, une protestation ou un vœu, d’ordre particulier ou général.
Une brochure :
Un livret destiné à l’information.
Quand leurs revendications sont imprimées, elles sont criées dans les rues par les marchandes de journaux et achetées par les militantes qui ont pour rôle de les faire connaître.
Une militante :
Une femme qui lutte pour une cause.
De plus, les mouvements politiques féminins se structurent progressivement : cinquante-six clubs de femmes apparaissent en province et à Paris entre 1789 et 1793.
L’année 1793 constitue un tournant : elle est à la fois l’apogée du mouvement féminin, alors en pleine structuration et en pleine affirmation, et le début de l’exclusion progressive des femmes de l’espace public.
En effet, cette Révolution rejette les femmes alors que celles-ci jouent un rôle essentiel lors des soulèvements.
L’apogée :
le moment où l’on est le plus fort, le plus efficace, le plus connu.
Les femmes sont, à l’époque, complètement exclues des assemblées politiques. Cela ne les empêche pas de se presser dans les tribunes ouvertes au public où elles sont, très souvent, plus nombreuses que les hommes.
Quelques personnalités marquantes :
Olympe de Gouges, la plus connue, la seule à finir sur l’échafaud, 1748-1793
Madame Roland, organisatrice de salons, 1754-1793
Conclusion :
Les excès de la Terreur lassent la population et inquiètent de nombreux députés, l’Assemblée ordonne donc l’arrestation de Robespierre et de ses alliés et les fait exécuter en 1794.
Malheureusement le nouveau gouvernement ne peut rétablir l’ordre dans le pays ni mettre fin à la crise économique.
Bien qu’ayant participé activement à la Révolution française, les femmes en demeurent les grandes oubliées. Leurs acquis sont très minces et il faudra attendre 1944 pour qu’elles obtiennent l’égalité politique par le droit de vote.