Le texte narratif : le conte
Qu’est-ce qu’un conte ?
Qu’est-ce qu’un conte ?
Le conte est un texte narratif : il raconte une histoire imaginaire très loin du monde réel, peuplée de merveilleux, d’étrange et de surnaturel.
Le personnage principal est le héros ou l’héroïne dont on va suivre les aventures.
On rencontre souvent dans des contes les personnages suivants : des princes ou des princesses, des rois ou des reines, des fées, des dragons, des lutins, des sorciers, des sorcières, des ogres ou des ogresses…
Dans ces récits, le passé simple est employé pour indiquer ce que font les personnages. L’imparfait sert à décrire les lieux ou les personnages.
La structure du conte
La structure du conte
- La situation initiale
C’est la découverte du héros ou de l’héroïne : qui est-il/elle ? où vit-il/elle ? de qui est-il/elle entouré(e) ? quand se passe l’histoire ?
Les premiers mots (ou les premiers paragraphes) d’un roman s’appellent l’incipit.
Ce mot vient du latin « incipio » qui veut dire : je commence.
Très souvent un conte commence par « il était une fois », « jadis », « autrefois », « il y a très longtemps »…
« Il était une fois un homme qui avait de belles maisons à la ville et à la campagne, de la vaisselle d’or et d’argent, des meubles en broderie, et des carrosses tout dorés ; mais par malheur cet homme avait la barbe bleue : cela le rendait si laid et si terrible que toutes les femmes s’enfuyaient devant lui. »
Barbe bleue, Charles Perrault
- L’élément perturbateur ou déclencheur
Un événement ou un personnage survient. Cela change la situation et apporte un problème au héros ou à l’héroïne : un danger, une menace, une disparition, une mauvaise nouvelle…
« Cependant les fées commencèrent à faire leurs dons à la princesse. La plus jeune lui donna pour don qu’elle serait la plus belle personne du monde ; celle d’après, qu’elle aurait de l’esprit comme un ange ; la troisième, qu’elle aurait une grâce admirable à tout ce qu’elle ferait ; la quatrième, qu’elle danserait parfaitement bien ; la cinquième, qu’elle chanterait comme un rossignol ; et la sixième, qu’elle jouerait de toutes sortes d’instruments dans la dernière perfection. Le rang de la vieille fée étant venu, elle dit, en branlant la tête encore plus de dépit que de vieillesse, que la princesse se percerait la main d’un fuseau, et qu’elle en mourrait. »
La Belle au bois dormant, Charles Perrault
- Les péripéties
Le héros ou l’héroïne va tenter par tous les moyens de résoudre le problème. Cette partie, la plus longue du récit, décrit les épreuves ou les aventures du personnage principal.
« Au matin de noël, les rats étaient partout : dans les armoires, sous les lits, dans les chaussures, et jusque dans les berceaux. Epouvantés, les gens se rendirent à l’Hôtel de ville pour demander au maire de faire quelque chose. Lors d’une réunion d’urgence, le maire et ses conseillers mirent au point un plan à base de pièges et de poison pour débarrasser Hamelin des rats.
Hélas, les rats se montrèrent si malins et si vigoureux qu’ils évitèrent les pièges et dévorèrent le poison comme si c’était du sucre.
Le troisième jour, il n’y avait plus rien à manger. Alors les rats dévorèrent les oreillers, les livres, les chaises et les tables. Ils poursuivaient les chiens et tuaient les chats. Ils mordaient les gens dans leur lit, et personne ne pouvait plus dormir. Celui qui voulait s’habiller découvrait des rats nichés dans ses chaussures. Désespéré, le maire décida finalement d’offrir mille pièces d’or à la personne qui pourrait débarrasser la ville de ce fléau. »
Le joueur de flute de Hamelin, Les frères Grimm
- Le dénouement
C’est la fin des péripéties : une solution est trouvée, l’obstacle est surmonté grâce à la ruse, à l’endurance, au courage, à la patience du héros ou de l’héroïne. Parfois avec l’aide d’un objet magique, ou d’autres personnages.
« Les bons petits nains, touchés de ses prières, eurent pitié de lui et lui permirent d’emporter le cercueil. Les gens du prince le soulevèrent sur leurs épaules ; mais, ayant heurté du pied une grosse racine, ils tombèrent, et par l’effet du choc, le cœur de la pomme sortit du gosier de Blanche-Neige. Presque aussitôt, elle rouvrit les yeux, se redressa et dit :
‟Mon Dieu ! où suis-je ?
― Avec moi qui t’aime plus que tout au monde ! s’écria le fils de roi plein de joie.”
Et il lui raconta ce qui s’était passé. »
Blanche-Neige, Les frères Grimm
- La situation finale
C’est la fin de l’histoire. La situation du personnage a changé, en bien ou en mal mais un équilibre est rétabli.
« Dans le moment la fée donna un coup de baguette, qui transporta tous ceux qui étaient dans cette salle, dans le royaume du prince. Ses sujets le virent avec joie, et il épousa la Belle, qui vécut avec lui fort longtemps, et dans un bonheur parfait, parce qu’il était fondé sur la vertu. »
La Belle et la bête, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont