La ville comme objet poétique

Une poétique de la modernité

  • Le milieu urbain est un thème propice à célébrer la modernité ou à affirmer une volonté de modernité dans la poésie.
  • Apollinaire, dans le poème liminaire d’Alcools intitulé « Zone », fixe les règles poétiques du recueil. Il est une sorte « d’Art poétique ».
  • Ce long poème de 155 vers aurait été inspiré par Les Pâques à New York de Blaise Cendrars. Il s’agit d’un poème en vers libres, sans ponctuation et avec des vers de longueur variable, ce qui est, dans la forme même du poème, une marque de modernité.
  • On peut remarquer le réalisme dans la description de la ville. Les objets choisis pour la décrire ne sont pas poétiques, mais le poète les transfigure. Les objets liés à la ville sont par exemple personnifiés.
  • Apollinaire fait l’éloge de la ville, l’éloge du quotidien et de la banalité. Il démontre que le quotidien lui aussi peut être digne de la poésie et peut constituer un objet poétique.
  • Selon Apollinaire, la beauté réside dans la laideur d’une rue industrielle. Le poète joue avec les paradoxes.

La ville : théâtre de l’injustice

  • Écrit en 1912, Les Pâques à New York est le premier long poème de Blaise Cendrars.
  • C’est un poème composé de distiques, directement inspiré de son expérience alors qu’il côtoyait la misère de la ville.
  • Au cours de son poème, Cendrars rapproche le calvaire de Jésus au calvaire que vivent les personnes les plus démunies dans la rue. Le texte se situe donc entre le témoignage et la prière.
  • Le texte que livre Cendrars brosse le portrait d’une ville à travers une partie de sa population. Il s’intéresse au côté humain du milieu urbain.
  • L’anecdote racontée est le témoignage de la souffrance des populations vivant dans la rue mais aussi de l’empathie du poète.
  • Cendrars fait une énumération à la manière de clichés photographiques. Ainsi le lecteur peut se représenter les personnes côtoyées. Elles sont saisies par le poète et rendues visibles à la lumière de la poésie.
  • Le poète fait ici le constat alarmant de la misère dans la ville. Ces personnages peuplent le paysage urbain, ils sont l’âme de la ville.