La Chine des Han
Introduction :
La dynastie Han règne sur la Chine pendant plus de quatre siècles. Elle consolide un vaste empire, ouvert sur l’extérieur. La Chine des Han est une civilisation brillante et raffinée, qui attire l’attention de Rome. Ces deux empires vont entrer en contact à travers des échanges commerciaux.
Dans ce cours, nous allons nous intéresser à la Chine des Han et à ses relations avec l’Empire romain.
Dans une première partie, nous étudierons la Chine des Han. Puis, nous nous intéresserons aux relations entre l’Empire romain et l’Orient. Enfin, dans une troisième partie, nous expliquerons plus particulièrement la nature des contacts entre Rome et l’Empire chinois.
La Chine des Han
La Chine des Han
La dynastie Han dirige l’Empire chinois de 206 avant J.-C. à 220 après J.-C.
Dynastie :
Une dynastie est une succession d’empereurs, de rois ou de princes d’une même famille.
L’Empire chinois des Han
L’Empire chinois des Han
Au IIIe siècle avant J.-C., Qin devient le premier empereur chinois. Il unifie le pays en imposant à tout l’Empire une écriture, un calendrier et des poids et mesures uniques. Il fait construire une muraille, au nord de l’Empire. À sa mort un chef de guerre, Liu Bang, fonde la dynastie des Han.
L’empereur Wudi, le septième empereur de la dynastie des Han, est un grand conquérant.
Portrait de Wudi. Illustration d’un livre ancien chinois
Il crée une puissante armée, qui compte de très nombreux cavaliers. Grâce à son armée, l’empereur étend le territoire de l’Empire vers la Corée et vers le sud.
Vers l’ouest, l’empeureur Wudi ouvre la route de la soie qu’il protège des invasions de peuples nomades du Nord en prolongeant la Grande Muraille de Chine de 5 000 km.
Route de la soie :
La route de la soie désigne un grand axe commercial qui relie l’Asie à l’Europe.
Grande Muraille :
La Grande Muraille est un ensemble de fortifications construites du Ve siècle av. J.-C. au XVIe siècle après J.-C. pour protéger les frontières du Nord de la Chine.
Au IIe siècle après J.-C., l’empire des Han est immense. Sa population est aussi nombreuse que celle de l’Empire romain : environ 60 millions d’habitants. Pour administrer ce vaste territoire, les empereurs perfectionnent l’administration en recrutant par concours des fonctionnaires compétents, appelés mandarins.
Fonctionnaire :
Un fonctionnaire est une personne travaillant pour une administration dépendante de l’État.
Mandarin :
Un mandarin est un fonctionnaire de l’Empire chinois, choisi par concours parmi les hommes qui maîtrisent l’écriture.
Une brillante civilisation
Une brillante civilisation
La Chine des Han connaît une grande vitalité économique et développe une brillante civilisation. Son avance technique sur les peuples méditerranéens est alors considérable et ce, dans de nombreux domaines.
Avant les Han, les Chinois savaient déjà filer et tisser de la soie, mais ils ne veulent pas révéler le secret de fabrication.
Sous la dynastie des Han, les Chinois inventent entre autres le papier, la boussole, le gouvernail et la porcelaine.
Gouvernail :
En navigation, c’est un élément qui permet de diriger un bateau.
Porcelaine :
La porcelaine est une céramique très dure et très fine réalisée avec du kaolin, une argile blanche très friable.
Ils font également progresser les mathématiques et posent les bases de la médecine chinoise.
La Chine des Han connaît aussi un épanouissement artistique. Les artisans chinois sont de véritables artistes. Ils produisent de magnifiques objets en jade, fabriquent les premières porcelaines et réalisent des statues en bronze ou en argent et des broderies sur soie.
Jade :
Le jade est une pierre très dure, souvent verte ou blanche.
« Cheval volant ». Sculpture en bronze, IIe siècle avant J.-C. Musée Provincial de Gansu, Chine. ©G41rn8
À partir du IIe siècle avant J.-C., l’Empire romain entre en contact avec la Chine des Han et d’autres contrées orientales.
L’Empire romain et l’Orient
L’Empire romain et l’Orient
Rome et les autres empires
Rome et les autres empires
La protection du limes n’empêche pas les Romains d’avoir de nombreux contacts avec d’autres empires, et notamment avec les empires situés en Orient.
Le limes est un terme latin qui désigne les frontières du monde romain. Par endroits, le limes est fortifié.
Ces relations avec les autres empires sont avant tout commerciales. En effet, Rome échange divers types de produits avec les empires asiatiques.
La route de la soie
La route de la soie
La « route de la soie » désigne un réseau de routes terrestres, ouvert par la Chine vers la fin du IIe siècle avant J.-C. Cette route relie l’Empire romain à la Chine des Han.
Sur ces chemins circulent des caravanes qui parcourent plus de 7 000 km à travers la Chine, l’Asie centrale, l’Empire kouchan et l’Empire parthe.
Caravane :
Une caravane est un ensemble formé par un groupe de marchands et de bêtes (chameaux, dromadaires, chevaux, ânes, mulets, yaks) transportant des marchandises.
La route de la soie au IIe siècle ap. J.-C : 7 000 km de routes terrestres
Ces caravanes transportent jusqu’aux rives de la Méditerranée les tissus de soie fabriqués en Chine mais aussi des épices orientales, du thé et du jade.
Dans l’autre sens, les caravanes transportent vers la Chine des produits venant d’Occident ou du Proche-Orient. Ce sont principalement des verreries de couleurs, des métaux précieux, de l’huile, du vin et des tissus (coton et lin). Ces objets étaient échangés dans les villes qui jalonnaient les routes. La route de la soie est longue et dangereuse. Les marchands craignent de rencontrer des brigands ou redoutent la traversée d’interminables déserts, jalonnés de squelettes d’animaux.
Un marchand sur son chameau. Statuette chinoise en terre cuite, dynastie Wei du Nord (386-534 ap. J.-C.). Musée Cernuschi, Paris ©Guillaume Jacquet
Des produits orientaux très appréciés à Rome
Des produits orientaux très appréciés à Rome
Les produits de luxe, transportés par les caravanes, transforment la vie quotidienne des riches Romains et Romaines.
Le poivre et les épices sont très appréciés et de plus en plus utilisés dans la cuisine occidentale. Les femmes de la riche société romaine raffolent des pierres précieuses et des parfums orientaux. La soie de Chine est très prisée. Les Romains de la haute société portent des vêtements en soie, qui sont teints et brodés de divers motifs, parfois au fil d’or.
Dames romaines vêtues d’une robe de soie. Détail d’une fresque d’une villa de Pompéi, Ie siècle av. J.-C. ©The Yorck Project
L’Empire romain est entré en contact avec la Chine des Han à travers la route de la soie. Mais ce sont, pendant longtemps, des contacts indirects.
Les relations de Rome avec la Chine des Han
Les relations de Rome avec la Chine des Han
Des contacts indirects
Des contacts indirects
Les contacts entre les Romains et les Chinois sont donc des contacts indirects. Les marchands parthes sont les intermédiaires obligés sur la route de la soie. En effet, les marchands romains ne se risquent pas à traverser l’Empire parthe. Ils se rendent à Palmyre, une ville-étape qui se trouve à la limite orientale de l’Empire romain.
Palmyre, la dernière ville romaine sur la route de la soie. C’était une grande ville marchande. ©James Gordon - 2008
C’est là, à Palmyre, qu’ils échangent des produits d’Occident et d’Orient avec les marchands parthes. Le plus souvent, ces échanges ont lieu dans des bazars.
Bazar :
Un bazar désigne un marché oriental dans lequel se vendent toutes sortes de marchandises.
Deux Empires qui se connaissent mal
Deux Empires qui se connaissent mal
Les Romains connaissent très mal la Chine. Ils appellent les Chinois les Sères, et pensent que ceux-ci ont « les yeux bleus et les cheveux rouges ». Par ailleurs, les Romains croient que les Chinois cueillent la soie dans les arbres. Les Han, quant à eux, nomment l’Empire romain Da Qin, ce qui signifie « la Grande Chine ».
« Les gens de Daqin sont de haute taille, ont des traits réguliers et sont analogues aux gens du Milieu (c’est-à-dire de Chine), c’est pourquoi justement leur pays s’appelle Daqin, ce qui veut dire "Grande Chine". Il se rasent la tête mais leurs vêtements sont ornés et brodés. Ils s’appliquent aux travaux agricoles. […] Le pays est riche et son sol renferme beaucoup d’or et d’argent et de joyaux précieux ; il est densément peuplé et bien organisé. Quant au roi, il n’est pas à perpétuité. Il est nommé à l’élection comme étant le plus sage. Mais si dans le royaume surviennent des calamités, on le renvoie aussitôt pour mettre un autre à sa place. »
Des Chinois parlent de l’Empire romain. Hou Hanshu (Annales Chinoises), IIe-IVe siècle, les pays d’Occident.
Cependant, Rome et la Chine des Han cherchent à mieux se connaître. Le premier contact direct connu entre l’Empire romain et la Chine date de 166 après J.-C.
Des marchands romains, qui étaient passés par l’Inde, rencontrent l’empereur chinois en se faisant passer pour des ambassadeurs.
Conclusion :
Attestée à partir du IIe siècle avant J.-C., la route de la soie relie l’Empire romain à l’empire des Hans. Sur cette route, longue de 7 000 km, les marchands s’échangent la soie de Chine et d’autres multiples marchandises. À travers cet axe commercial, ce sont deux puissants empires qui entrent en contact, sans toutefois maintenir de relations directes.