L’instauration de la République et de la démocratie parlementaire (1870-1875)
Introduction :
Le 19 juillet 1870, l’Empire français déclare la guerre au royaume allemand de Prusse. L’empereur Napoléon III est alors fait prisonnier par les Prussiens à Sedan, dans les Ardennes, et capitule avec une partie de l’armée française le 2 septembre 1870. Deux jours plus tard naît la IIIe République. Dans ce cours, il s’agit de comprendre les conditions dans lesquelles le régime républicain s’est mis en place, de 1870 à 1875.
Pour cela, nous verrons tout d’abord que la proclamation de la République marque le retour de la droite royaliste au gouvernement, mais que la situation politique est instable et une guerre civile finit par éclater. Enfin, nous étudierons comment la République se consolide grâce aux républicains.
Une République née de la guerre
Une République née de la guerre
La proclamation de la République
La proclamation de la République
- Le 4 septembre 1870, à Paris et à Lyon, les Républicains proclament la fin du Second Empire et la naissance de la IIIe République.
- Le 19 septembre 1870, un gouvernement de défense nationale est formé pour continuer la guerre et contrer l’avancée prussienne : le siège de Paris débute.
- Le 28 janvier 1871, Léon Gambetta, ministre de l’intérieur, tente d’organiser la défense mais le gouvernement est contraint de signer l’armistice.
Le retour de la droite royaliste
Le retour de la droite royaliste
Un vote est organisé pour élire une assemblée nationale, seule apte à négocier la paix. Les candidats de la droite royaliste, favorables à la paix, l’emportent massivement sur les candidats républicains, favorables à la poursuite de la guerre.
L’Assemblée nationale élit le royaliste Adolphe Thiers, chef du pouvoir exécutif de la République française. Ce dernier accepte les conditions de paix très dures imposées par la Prusse.
- Pour le petit peuple, l’humiliation de la défaite s’ajoute à l’épuisement provoqué par les quatre mois du siège de Paris.
Portrait d’Adolphe Thiers
Une République confrontée à la guerre civile : la Commune de Paris
Une République confrontée à la guerre civile : la Commune de Paris
La Commune de Paris (18 mars-21 mai 1871)
La Commune de Paris (18 mars-21 mai 1871)
Une insurrection populaire éclate à Paris le 18 mars 1871 lorsque Adolphe Thiers veut retirer les canons de la garde nationale pour les confier à l’armée régulière. Les Parisiens se voient sans défense vis-à-vis d'éventuelles attaques des troupes gouvernementales.
- Les soldats de la garde nationale se mutinent, la ville se soulève et le gouvernement doit fuir à Versailles.
Le 26 mars est élu un conseil municipal qui proclame la Commune de Paris. Cette assemblée d’environ 80 membres met en place une sorte de démocratie directe dans Paris et adopte des mesures symboliques : liberté de la presse, séparation des Églises et de l’État, instruction laïque, gratuite et obligatoire, etc.
L’écrasement de la Commune (21 mai-28 mai 1871)
L’écrasement de la Commune (21 mai-28 mai 1871)
La guerre commence entre les Versaillais et les Communards. Après avoir organisé un second siège de Paris, l’armée versaillaise commandée par Patrice de Mac Mahon reprend la capitale : c’est la semaine sanglante, du 21 au 28 mai 1871. Les Communards allument des incendies pour retarder la progression des troupes et exécutent une centaine d’otages. Les Versaillais répriment finalement l’insurrection dans le sang.
Portrait de Patrice de Mac Mahon
Des républicains à la conquête de la République
Des républicains à la conquête de la République
La République incertaine : une politique d’ordre moral
La République incertaine : une politique d’ordre moral
Nommé président de la République au lendemain de la Commune, Adolphe Thiers est prêt à accepter la République pourvu qu’elle soit conservatrice. Mais les monarchistes dominent l’assemblée et il doit laisser la place à Patrice de Mac Mahon en 1873. Celui-ci mène une politique d’ordre moral fondée sur le conservatisme social et politique et ne renonce pas à une restauration (rétablissement) monarchique.
Ordre moral :
Nom donné à la politique menée en 1873 qui prétend instaurer un ordre fondé sur les valeurs morales traditionnelles, en s’appuyant sur les forces d’encadrement de la société comme l’Église catholique et l’armée.
Conservatisme :
Attachement à l’ordre ancien par opposition à toute forme d’évolution morale, sociale ou politique.
La République consolidée : les lois constitutionnelles de 1875
La République consolidée : les lois constitutionnelles de 1875
Face à l’intransigeance du régime, une partie des monarchistes modérés de l’assemblée se tourne vers les républicains, qui remportent une série de succès électoraux. Ce rapprochement permet de faire voter entre janvier et juillet 1875 les trois lois qui forment la constitution de la IIIe République.
Cette constitution met en place un régime parlementaire avec un gouvernement responsable devant deux assemblées élues au suffrage universel masculin. Elles confient aussi des pouvoirs étendus au président de la république.
Conclusion :
La IIIe République succède au Second Empire. Suite à l’élection de la droite royaliste, une guerre civile éclate : c’est la Commune de Paris. La population est divisée en deux camps, avec d’un côté les Communards et de l’autre les Versaillais. Ces derniers sont commandés par Patrice de Mac Mahon, qui finit par être nommé président de la République. Il mène alors une politique d’ordre moral et tente un retour à la monarchie, mais c’est un échec et les républicains deviennent majoritaires à l’Assemblée générale.