Evénement historique
Mouvement de la Commune - Semaine sanglante
Contexte

Crédit photo : barricades de la Commune, Pierre-Ambroise Richebourg, 1871

Après le chaos de la Terreur, l’instabilité politique oscillant entre le Directoire, l’Empire, la Restauration, la révolution de Juillet, la Monarchie de Juillet, la révolution de Février 1848 et la IIe République (1848-1851), la France connaît enfin, avec l’avènement du Second Empire (1852-1870) instauré par un coup d’État mené par Louis Napoléon 1er le 2 décembre 1851, une période de stabilité relative. Mais la guerre, déclarée un peu trop vite par la France aux Prussiens, le 19 juillet 1870, met fin aux espoirs. Le pays est d’autant mal préparé que l’empereur pensait recevoir le soutien de ses alliés. Six mois plus tard, le 2 septembre 1870, l’empereur Napoléon III capitule à Sedan. Le peuple furieux déchoit l’Empire et proclame le 4 septembre la IIIe République. Paris se retrouve assiégé par les Prussiens.

Déroulement

Des élections ont lieu pour former un gouvernement. L’Assemblée élue le 8 février 1871 tient son siège à Bordeaux ; elle est plutôt monarchiste et donc n’est guère aimée des ouvriers… Le Président du gouvernement est Adolphe Thiers. À Paris, le peuple qui subit les privations de la famine se soulève. Des émeutes éclatent sur la butte Montmartre le 18 mars 1871, car le gouvernement veut récupérer les canons entreposés. Deux généraux parmi les soldats meurent lors de l’insurrection, Thiers fait arrêter Auguste Blanqui, qui est l’un des dirigeants de la révolte sociale, et fuit à Versailles. C’est le début de la Commune qui se gère en autogestion, comme un État dans l’État.

Dès lors, les révolutionnaires, les « Communards », tels que Delescluze, Vaillant, Dombrowksi, Rossel et Proudhon érigent des barricades, organisent des élections à la hâte, et créent un gouvernement transitoire ouvrier. La Commune siège jusqu’au 20 mai 1871 et entame de grandes réformes. Thiers demande alors aux Prussiens de mettre des soldats prisonniers à sa disposition pour réprimer l’insurrection. Dès lors, le 21 mai, les troupes versaillaises (composées également de soldats libérés), dirigées par le maréchal Mac Mahon, arrivent par le quartier Point du Jour situé à Boulogne-Billancourt. Un homme anciennement pro-Commune, Ducatel, les aide à franchir les grilles. Les troupes font feu sur les Communards. C’est le début de la Semaine Sanglante.

Des cours prévôtales (tribunaux extraordinaires dirigés par un juge militaire nommé prévôt) sont mises en place pour procéder à des exécutions sommaires. Dès lors, les Communards, également appelé les Fédérés, répliquent en fusillant également, ils tueront ainsi l’archevêque Darboy, sous prétexte du « décret des otages » qui autorise à emprisonner et tuer les ennemis du peuple. Ils mettent Paris à feu et à sang en déclenchant des incendies, accentués par les bombardements des Prussiens. L’Hôtel de Ville, le Palais de Justice, celui des Tuileries ou encore le palais d’Orsay, s’embrasent.

Au bout de 7 jours de combats acharnés, la rébellion est réprimée. La Semaine sanglante, qui expire le 28 mai au cimetière du Père Lachaise, fera environ 20 000 morts. De nombreuses déportations suivront (comme Louise Michel, l’une des femmes les plus célèbres ayant participé à la Commune) ainsi que des traductions en justice (ainsi l’artiste peintre Gustave Courbet est condamné pour avoir déboulonné la colonne Vendôme).

Conséquences

La Commune est considérée comme le premier mouvement insurrectionnel d’origine prolétarienne. La Gauche la prendra souvent en référence car cet épisode rend désormais la révolution ouvrière possible ; elle demeurera longtemps la référence de nombreuses révolutions à venir (octobre 1917, etc.).