Le registre tragique a pour but d’émouvoir le lecteur en présentant des situations sans issue. Des passions et des dilemmes tourmentent les personnages jusqu’à un dénouement malheureux, généralement la mort. On retrouve ce registre dans la tragédie classique, mais aussi dans le théâtre contemporain et dans quelques romans (comme chez Zola avec ses Rougon-Macquart, ou encore Camus, Malraux, etc).
Le registre de langue employé est souvent soutenu et les figures de style récurrentes sont les métaphores, les comparaisons, les antithèses et les chiasmes. Les champs lexicaux sont également très utilisés, principalement ceux de la faute, du destin, de la souffrance et de la mort.
Les registres peuvent se cumuler dans une même œuvre.
« Roméo :
Quel arrêt, plus doux qu’un arrêt de mort, a-t-il pu prononcer ?
Laurence :
Un jugement moins rigoureux a échappé à ses lèvres : il a décidé, non la mort, mais le bannissement du corps.
Roméo :
Ah ! le bannisement ! Par pitié, dis la mort ! L’Exil a l’aspect plus terrible, bien plus terrible que la mort. Ne dis pas le bannissement ! »
Roméo et Juliette , 1597
William Shakespeare
« Je ne sais de tout temps quelle injuste puissance
Laisse le crime en paix, et poursuit l’innocence.
De quelque part sur moi que je tourne les yeux,
Je ne vois que malheurs qui condamnent les dieux.
Méritons leur courroux, justifions leur haine,
Et que le fruit du crime en précède la peine. »
Andromaque , 1668
Jean Racine