Vercors est un pseudonyme utilisé par l’écrivain et dessinateur Jean Bruller pendant la résistance. Né en 1902 à Paris de parents franco-hongrois, il obtient son diplôme d’ingénieur en 1923 mais ne souhaite finalement pas suivre la voie de l’industrie. Il se tourne vers l’illustration et la caricature et publie ses premiers dessins dans diverses revues. Il est mobilisé lors de la Seconde Guerre mondiale près du massif du Vercors, d’où le choix de son pseudonyme.
C’est en 1941 qu’il crée avec Pierre de Lescure les fameuses et clandestines Éditions de Minuit où il publie sa première nouvelle Le silence de la mer en 1942. Il écrit en 1952 son célèbre roman philosophique Les Animaux dénaturés.
On le connaît également pour son engagement aux côtés d’autres écrivains de renom en 1960 contre la torture pratiquée en Algérie. Il meurt à Paris en 1991.
Un homme coupé en tranches - (1929) Le Silence de la mer - (1942) Les Animaux dénaturés - (1952) Colères - (1956)
La philosophie de Vercors est exposée principalement dans son roman Les Animaux dénaturés. Ce dernier raconte la découverte par des savants de créatures en Nouvelle-Guinée, appelées les « tropis », pouvant possiblement constituer un chaînon manquant de l’évolution. Cette découverte et son exploitation interrogent dans le récit la nature de l’être humain après les massacres perpétrés pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour ce faire, l’écrivain s’appuie au fil de son texte sur les différentes définitions de l’Homme qu’ont pu donner les philosophes au cours des siècles.
« L’humanité n’est pas un état à subir. C’est une dignité à conquérir. »
« Une seule chose, dit-il, importe : ce sont les traces que ces civilisations nous laissent en disparaissant ; en un mot, conclut-il : c’est l’Art. Voilà le propre de l’Homme, depuis celui de Cro-Magnon jusqu’à nos jours. »
« Qui croit sans raison est un sot. Mais qui nie sans savoir est un fou. Cherche la vérité, tu trouveras la lumière. »