Niels Steensen, dit Nicolas Sténon, est un anatomiste et géologue né le 11 janvier 1638 à Copenhague dans une famille luthérienne. Dès son enfance, il exerce ses talents manuels dans l’atelier d’orfèvrerie de son père. Il reçoit une formation en humanités grecques et latines et apprend les mathématiques et la botanique. L’un de ses maîtres est S. Paulli, médecin de la cour, anatomiste et botaniste à l’université. Après des études à Copenhague et à Amsterdam, il s’inscrit à l’université de Leyde où il passe trois années en tant qu’anatomiste. Bien qu’ayant interrompu ses études en 1663, l’université de Leyde lui décerne le titre de docteur en médecine grâce à des travaux exceptionnels.
Nicolas Sténon est ensuite professeur invité à la faculté de médecine de Paris. En 1665, il prononce un Discours sur l’anatomie du cerveau. Il est ensuite admis à l’Accademia del cimento à Florence. La ménagerie de la cour des Médicis lui permet de réaliser des travaux en anatomie comparée. Il se convertit au catholicisme en 1667 après des études approfondies des textes de l’Église. Lors d’un voyage dans l’Est de l’Europe, il collecte des fossiles et des minéraux destinés à la collection du grand-duc de Toscane, qu’il est chargé de répertorier.
Revenu à Copenhague pour être l’anatomiste royal, il résume sa conception de l’univers lors d’une leçon inaugurale en 1753 au Theatrum anatomicum. Devant les difficultés croissantes rencontrées en pays luthérien, il choisit de repartir en Italie et se consacre dès lors aux études théologiques. Il est ordonné prêtre en 1675 puis est nommé évêque de Titiopolis (actuelle Turquie). Très malade, il meurt le 25 novembre 1686 à Schwerin. Il a été béatifié le 23 octobre 1988 par le pape Jean-Paul II.
De solido intra solidum naturaliter contento dissertationis prodromus (théorie des processus de sédimentation) - (1669)
Étudiant à Amsterdam, Sténon découvre le conduit excréteur de la parotide en disséquant une tête de mouton.
En 1666, observant les dents d’une tête de requin, il constate que les glossopètres sont des dents fossiles de requin. Il est alors le premier à reconnaître que les terrains où se trouvent les fossiles sont disposés par couches successives, et que les plus profondes sont les plus anciennes, posant ainsi les bases de la stratigraphie. Il fonde la tectonique en énonçant que les couches de terrain se déposent horizontalement et que, si nous les voyons parfois inclinées, c’est qu’elles ont été déformées par des mouvements du sol. Il développe aussi l’hypothèse que les roches peuvent être soulevées par des forces souterraines.
En 1669, il remarque que les faces des cristaux de quartz forment toujours les mêmes angles entre elles, ouvrant ainsi la voie de la cristallographie moderne.