Crédit image : Portrait de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763), Louis-Michel van Loo, 1743
Bien que né à Paris, Marivaux grandit en Auvergne, où il suit à onze ans son père, nommé directeur de l'Hôtel des Monnaies de Riom. Sa formation comprend de solides études latines, et de nombreuses lectures romanesques. Il revient à Paris en 1710 pour des études de droit, mais se consacre très vite à la littérature, convaincu par Madame de Lambert dont il fréquente le salon littéraire, et son ami Fontenelle.
Puis, dès 1717, année de son riche mariage, il rédige pour Le Nouveau Mercure de France des essais à caractère sociologique. Ruiné en 1720 par la banqueroute de Law, il termine ses études de droit, mais poursuit cependant sa production dramatique. En 1730, sa réputation de journaliste est acquise, et son succès d'auteur conforte sa position dans les salons littéraires. Enfin, cet homme toujours discret est élu, en 1742, à l'Académie française, préféré à Voltaire.
La Surprise de l'amour - (1722) La Double Inconstance - (1723) Le Jeu de l'amour et du hasard - ( 1730) La Vie de Marianne - (1731 (env.))
Si Marivaux a commencé sa carrière comme romancier, avec les parodies burlesques L'Iliade travestie ou Télémaque travesti (1717), c'est au théâtre qu'il assied une renommée éclatante, avec des comédies comme La Surprise de l'amour (1722), La Double Inconstance (1723), ou Le Jeu de l'amour et du hasard (1730). Charmé par la tradition italienne du travestissement, du couple maître-valet et de la parodie, il écrit pour les comédiens Italiens, gardant cependant un style typiquement français.
Il revient ensuite au roman avec La Vie de Marianne, en 1731, prolongé jusqu'en 1742 de plusieurs parties, et inachevé, ainsi que Le Paysan parvenu (1734 également inachevé). Enfin, il occupe ses dernières années avec quelques comédies, éditées mais jamais jouées, et réflexions sur la littérature.
Le caractère unique de son écriture virtuose, retranscrivant les jeux linguistiques autour de la naissance de l'amour, combinant romanesque et réalité, est attesté par la création du terme « marivaudage ».
« On n'est pas maître de son cœur. »
La Double Inconstance , 1723
« Il n'y a point de plaisir qui ne perde à être connu. »
Le Paysan parvenu , 1734
« Quand l'amour parle, il est le maître. »
Les Fausses Confidences , 1737
« L'âme se raffine à mesure qu'elle se gâte. »
Le Paysan parvenu , 1734