Auteur
Madame de La Fayette
Biographie

Crédit image : gravure de Madame de La Fayette, artiste inconnu, XVIIe siècle

Madame de La Fayette, née Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, voit le jour en 1634 à Paris dans une famille issue de la petite noblesse. En 1651, elle devient dame d’honneur de la reine, Anne d’Autriche. Elle fait son éducation littéraire auprès d’un grammairien, Ménage, et apprend l’italien et le latin. Son professeur la fait entrer dans des salons littéraires à la mode, comme celui de Mme de Rambouillet et de Mme de Scudéry. Grâce à son mariage avec le comte de La Fayette, elle acquiert un titre de noblesse et la fortune. Elle ouvre avec succès son propre salon. En 1655, elle fait la connaissance de La Rochefoucauld, dont elle sera très proche, et qui lui présente des grands noms de la littérature, comme Racine ou Boileau. En 1680, après la mort de son mari et de son ami La Rochefoucauld, la comtesse se retire de la vie mondaine. Elle meurt en 1693.

Bibliographie sélective

La Princesse de Montpensier - (1663)
Zaïde - (1671)
La Princesse de Clèves - (1678)
Histoire de madame Henriette d’Angleterre - (1720 (posthume))

Œuvre

Madame de La Fayette défend une littérature simple, dépouillée d’ornements inutiles, en recherchant la vérité et la justesse de ton. Son œuvre dépeint les sentiments et la difficulté des relations humaines.

En 1663, elle fait paraître anonymement sa première fiction, La Princesse de Montpensier. Il s’agit d’une nouvelle sentimentale, située dans le contexte historique des guerres de religion.

Avec Zaïde publié en 1671, elle dépeint les ravages de la jalousie tout au long d’une histoire d’amour dans le décor de l’Espagne du IXe siècle.

Mais Madame de La Fayette est surtout connue pour son roman La Princesse de Clèves, publié en 1678. Cet ouvrage compte parmi les œuvres fondatrices du roman moderne.
Il s’agit d’un roman intimiste, qui prend pour objet principal la psychologie des personnages. Il est rattaché au courant littéraire de la préciosité, que Madame de La Fayette connaissait bien par l’intermédiaire des ses amies lettrées, comme Mme de Scudéry. Ce mouvement esthétique privilégie les métaphores savantes, les tournures allusives, les périphrases, et la thématique de l’amour.

Citations

« Elle ne pouvait s’empêcher d’être troublée de sa vue, et d’avoir pourtant du plaisir à le voir ; mais, quand elle ne le voyait plus, et qu’elle pensait que ce charme qu’elle trouvait dans sa vue était le commencement des passions, il s’en fallait peu qu’elle ne crût le haïr, par la douleur que lui donnait cette pensée. »
La Princesse de Clèves , 1678

« Ce fut le coup mortel pour sa vie : elle ne put résister à la douleur d’avoir perdu l’estime de son mari, le cœur de son amant, et le plus parfait ami qui fut jamais. Elle mourut en peu de jours, dans la fleur de son âge, une des plus belles princesses du monde, et qui aurait été sans doute la plus heureuse, si la vertu et la prudence eussent conduit toutes ses actions. »
La Princesse de Montpensier , 1663

« Ayez de la force et du courage, ma fille ; retirez-vous de la cour, obligez votre mari de vous emmener, ne craignez point de prendre des partis trop rudes et trop difficiles ; quelque affreux qu’ils vous paraissent d’abord, ils seront plus doux dans les suites que les malheurs d’une galanterie. Si d’autres raisons que celles de la vertu et de votre devoir vous pouvaient obliger à ce que je souhaite, je vous dirais que, si quelque chose était capable de troubler le bonheur que j’espère en sortant de ce monde, ce serait de vous voir tomber comme les autres femmes : mais, si ce malheur vous doit arriver, je reçois la mort avec joie, pour n’en être pas le témoin. »
La Princesse de Clèves , 1678

« Comme je vois que le dérèglement de votre esprit est sans remède, et que, lorsque vous ne trouvez point de sujets de vous tourmenter, vous vous en faites sur des choses qui n'ont jamais été et sur d'autres qui ne seront jamais, je suis contrainte pour votre repos et pour le mien de vous apprendre que je suis absolument résolue de rompre avec vous, et de ne vous point épouser. »
Zaïde , 1671