Crédit image : Nicolas de Largillière
Jean de La Bruyère est né à Paris le 17 août 1645 dans une famille de petits propriétaires fonciers du Perche (à l’Est de Paris). Il effectue des études de droit à l’université d’Orléans d’où il ressort avec une licence en 1665.
À vingt-huit ans, en 1673, il s’établit grâce à un héritage de son oncle dans une officine de trésorerie de France à Caen qu’il revendra en 1686.
Il devient précepteur en 1684 du prince de Condé qui a 16 ans et à qui il enseigne pendant deux ans. Le prince de Condé, devenu duc d’Enghiem suite à la mort de son grand-père, emploie alors La Bruyère (son ancien maître) en qualité de bibliothécaire pendant dix ans. La Bruyère a sans doute écrit ses Caractères pendant cette période au service du duc. En 1687, Charles Perrault publie Parallèles des Anciens et des Modernes qui annonce le début de la Querelle des Anciens et des Modernes, un vif débat littéraire entre conservateurs antiques et modernes innovants.
Un an après, La Bruyère fait paraîtres ses Caractères qui ont un tel succès qu’il ne cessera de les enrichir jusqu’à la fin de sa vie. En 1693, La Bruyère est élu à l’Académie Française et y prononce un violent réquisitoire contre les Modernes, qui créé la polémique. Il ajoute ce discours en 1694 aux Caractères. Il se fait ainsi le meneur des Anciens qui déclinent avec le temps. Il meurt d’une crise d’apoplexie le 10 mai 1696 à Versailles.
Les Caractères ou Mœurs de ce siècle - (1688-1696) Dialogues sur le Quiétisme - (1696)
L’œuvre littéraire de La Bruyère se concentre dans l’œuvre de sa vie qui est Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle. En 1687, il propose au libraire Michallet d’éditer un ouvrage qui est composé en deux parties : une traduction, Les Caractères de Théophraste et Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle, une œuvre originale. Ses Caractères provoquent un vif succès à tel point qu’il ne va cesser de les développer en les rééditant neuf fois, la dernière fois à titre posthume en 1696. André Gide écrira de cette œuvre en 1926 : « Je relis Les Caractères de La Bruyère. Si claire est l’eau de ces bassins, qu’il faut se pencher longtemps au-dessus pour en comprendre la profondeur ». L’auteur fait évoluer son œuvre de 420 remarques dans la première édition jusqu’à 1 120 dans la dernière.
Mis à part cette œuvre monumentale, La Bruyère a entamé, à la fin de sa vie, des Dialogues sur le Quiétisme, parus à titre posthume également en 1696.
« Il faut que mes peintures expriment bien l’homme en général, puisqu’elles ressemblent à tant de particuliers ».
Préface
Les Caractères , 1688-1696
« Ceux enfin qui font des maximes veulent être crus : je consens, au contraire, que l’on dise de moi que je n’ai pas quelquefois bien remarqué, pourvu que l’on remarque mieux. »
Préface
Les Caractères , 1688-1696
« La ville dégoûte de la province ; la cour détrompe de la ville, et la ville guérit de la cour. »
« De la cour »
Remarque 101
Les Caractères , 1688-1696
« L’on doit se taire sur les puissants : il y a presque toujours de la flatterie à en dire du bien ; il y a du péril à en dire du mal pendant qu’ils vivent, et de la lâcheté quand ils sont morts. »
« Des Grands »
Remarque 56
Les Caractères , 1688-1696