Né à la fin du XIIIe siècle à Ockham, village du comté de Surrey en Angleterre, Guillaume d’Ockham est recruté très jeune dans l’ordre des Franciscains. Il étudie puis enseigne lui-même à l’université d’Oxford. Il est jugé en 1324 pour des positions hérétiques et ses critiques à l’égard du pape Jean XXI. Excommunié quelques années plus tard, il se retire à Munich et consacre le reste de sa vie à dénoncer l’autorité du pape. Il meurt aux alentours de 1349 d’une épidémie de peste noire.
Petite somme de philosophie naturelle - (1319-1321) Traité sur la prédestination et la prescience divine concernant les futurs contingents - (1321-1323) Exposition sur les réfutations sophistiques - (1322-1323) Brévilogue sur la puissance du pape - (1334-1343)
Inspiré par l’œuvre de saint Augustin et d’Aristote, le philosophe médiéval est pris dans une querelle célèbre qui opposa les « réalistes », qui pensaient que les mots généraux renvoient à des réalités universelles (comme la politique, la justice etc.) et les « nominalistes » dont Ockam faisait parti, et qui ne voyaient dans les termes universaux que des signes ou des étiquettes sans réalité propre.
Ockham est par ailleurs à l’origine du principe d’économie intitulé « rasoir d’Ockham ». C’est une théorie réfutant que la signification des mots renvoie à des essences en dehors du simple langage. Les philosophes positivistes s’inspireront beaucoup de ce principe en critiquant l’usage de tout ce qui est de l’ordre de mots creux tels qu’« essence » ou « universaux ».
« Dieu fait fréquemment avec un plus grand nombre de moyens ce qu’il pourrait faire avec un nombre moindre. »
« L’homme ne peut connaître ici-bas ni la divine essence, ni la divine quiddité, ni quoi que ce soit d’intrinsèque à Dieu, ni quoi que ce soit de la réalité de Dieu. »
« Les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité. »