Emil Adolf von Behring est un médecin et bactériologiste né le 15 mars 1854 à Hansdorf (Prusse-Orientale). En 1874, il s’inscrit à l’École de médecine militaire de Berlin. Diplômé d’un doctorat en 1878, il est médecin militaire à Posen deux ans plus tard, puis médecin d’état-major à Bonn en 1887.
Nommé à l’Académie militaire de médecine de Berlin, il est ensuite professeur assistant à l’Institut d’hygiène (1889), et professeur assistant à l’Institut Koch des maladies infectieuses (1891), où ses travaux portent essentiellement sur la genèse des maladies infectieuses (diphtérie, tétanos, tuberculose), ainsi que sur l’immunité. En 1893, il est professeur titulaire à l’Institut pour les maladies infectieuses et, en 1894, professeur d’hygiène à Halle. L’année suivante, il devient professeur à l’Institut hygiénique de Marburg.
Il reçoit en 1901 le Prix Nobel de physiologie et de médecine « pour ses travaux sur la sérothérapie, et tout particulièrement pour leur application dans la lutte contre la diphtérie ». Von Behring meurt le 31 mars 1917 à Marburg.
Recueil de traités sur la thérapeutique étiologique des maladies infectieuses - (1893) Introduction à l’enseignement de la lutte contre les maladies infectieuses - (1912)
Dans les années 1881-1883, il réalise des travaux sur l’action de l’iodoforme, attestant que celui-ci ne tue pas les microbes mais neutralise les « poisons » qu’ils sécrètent.
En 1890, après les travaux d’Émile Roux de l’Institut Pasteur, von Behring démontre avec S. Kitasato que le sang d’animaux immunisés contre la toxine diphtérique contient des substances, les antitoxines, qui l’inactivent spécifiquement. Il montre également que les antitoxines produites par un animal peuvent en immuniser un autre et guérir un animal présentant les symptômes de la diphtérie. Von Behring met au point le sérum antidiphtérique, qui sera commercialisé en 1892. Cette mise au point d’un sérum efficace a fait l’objet d’une âpre compétition entre von Behring et Roux ; tous deux ont reçu conjointement un prix de l’Académie de médecine de Paris en 1890.
C’est en partie à lui que l’on doit, en 1905, l’immunisation des bovins contre la tuberculose grâce à un vaccin, appelé « bovivaccin », dérivé d’une substance sécrétée par le bacille tuberculeux.