Auteur
Beaumarchais
Biographie

Crédit image : Portrait de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Jean-Marc Nattier, 1755

Pierre-Augustin Caron naît en 1732 à Paris. Il grandit avec ses cinq sœurs et, après avoir étudié à l’école des métiers d’Alfort, il devient l’apprenti de son père, horloger de profession. En 1756, il épouse la veuve Franquet, de dix ans son aînée. Celle-ci lui transmet son titre, de Beaumarchais, grâce à une terre qu’elle possède. Un an plus tard, son épouse décède, ce qui attire immédiatement les soupçons sur le jeune veuf. À cette époque, Beaumarchais entame une carrière florissante dans le milieu des affaires sous le patronage de Joseph Pâris Duverney, le financier de la Cour. Grâce à ses prédispositions pour la musique, il est nommé professeur de harpe pour les filles de Louis XV.

Il fait ses débuts dans le monde littéraire en faisant jouer des farces. Pour renforcer sa position, il épouse Mme de Sotenville en 1768. Malheureusement, celle-ci trouve la mort deux ans après le mariage en lui léguant une importante fortune, ce qui éveille une nouvelle fois les soupçons. Beaumarchais se retrouve ensuite entraîné dans un procès portant sur l’héritage de Pâris-Duverney, où il perd sa fortune et ses droits civiques.

Appartenant au mouvement littéraire des Lumières, ses aventures rocambolesques le conduisent ensuite à des activités d’espionnage pour le compte du roi, notamment à Londres où il est chargé de supprimer un pamphlet visant Mme du Barry, la favorite du roi. En 1777, deux ans après le colossal succès du Mariage de Figaro, il fonde la société des auteurs et compositeurs dramatiques, qui parvient à imposer le respect du droit d’auteur. Enfin, Beaumarchais s’improvise éditeur, et fait imprimer les œuvres complètes de Voltaire. Après avoir écrit ses Mémoires, il meurt en 1799 à Paris des suites d’une crise d’apoplexie.

Bibliographie sélective

Eugénie - (1767)
Le Barbier de Séville - (1775)
Le Mariage de Figaro - (1778)
L’Autre Tartuffe, ou la mère coupable - (1792)

Œuvre

Beaumarchais commence sa carrière littéraire avec des farces comiques, puis avec un drame en cinq actes, Eugénie. Mais le véritable succès survient avec la représentation à la Comédie Française du Barbier de Séville, en 1775. Trois ans plus tard, le dramaturge rédige Le Mariage de Figaro. La comédie, cependant, demeure longtemps censurée par Louis XVI qui la juge dangereuse en raison de son aspect satirique et contestataire vis-à-vis de l’aristocratie. Il faudra attendre 1784 pour voir jouer la pièce, qui connaît un succès tel qu’elle fait l’objet de 72 représentations consécutives.

On retient de Beaumarchais le dynamisme de ses comédies, pleines de verve et de rebondissements compliqués. Les traits d’esprit et les jeux de mots y abondent, soulignant le talent du dramaturge pour la satire.

Citations

« En toute espèce de biens, posséder est peu de chose ; c'est jouir qui rend heureux. »
Le Barbier de Séville , 1775

« Boire sans soif et faire l'amour en tout temps, madame, il n'y a que ça qui nous distingue des autres bêtes. »
Le Mariage de Figaro , 1778

« Que je voudrais bien tenir un de ces puissants de quatre jour, si légers sur le mal qu’ils ordonnent, quand une bonne disgrâce a cuvé son orgueil ! Je lui dirais… que les sottises imprimées n’ont d’importance qu’aux lieux où l’on en gêne le cours ; que, sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur, et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. »
Le Mariage de Figaro , 1778

« Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer. »
Le Barbier de Séville , 1775