Crédit photo : auteur inconnu, XIXe siècle
Cournot naît en Haute-Saône en 1801. Dès le lycée, bien qu’il obtienne un baccalauréat en lettres, il se distingue en mathématiques. Après une brève période où il s’initie au droit et à la philosophie, il entre à l’École normale supérieure en 1821.
Suite à la fermeture de l’École, il obtient une licence en mathématiques à la Sorbonne, une licence en droit en 1827 et un doctorat en sciences en 1829. Durant ces années il fréquente notamment le salon de l’économiste Joseph Droz, qui influencera ses réflexions.
Sa renommée dans le milieu scientifique lui vaut de brillants appuis pour poursuivre une carrière de haut fonctionnaire à l’université (recteur de différentes académies, inspecteur général, président de jury d’agrégation). En 1877, il décède à Paris.
Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique - (1851) Traité de l’enchaînement des idées fondamentales dans les sciences et dans l’histoire - (1861) Considérations sur la marche des idées et des événements dans les temps modernes - (1872) Matérialisme, vitalisme et rationalisme. Étude sur l’emploi des données de la science en philosophie - (1875)
Son œuvre philosophique est influencée par les travaux d’Humboldt et d’autres philosophes allemands. Outre ses travaux en philosophie, Cournot est connu pour ses théories sur l’économie, dont il a renouvelé la conception.
Dans sa pensée philosophique, la science et la philosophie ne s’opposent pas mais s’épaulent l’une l’autre. Sans la science, la philosophie se perdrait dans des raisonnements infructueux et, sans la philosophie, la science se fermerait de nombreux horizons. Un autre aspect de sa philosophie est que, pour Cournot, le hasard existe, ce qui n’exclut pas la raison :le hasard est le fruit de phénomènes aléatoires mais de causes bien réelles.
« Les événements amenés par la combinaison ou la rencontre d’autres événements qui appartiennent à des séries indépendantes les unes des autres, sont ce qu’on nomme des événements fortuits, ou des résultats du hasard. »
« L’homme est plus capable de vaincre les obstacles naturels que de se maîtriser lui-même. Dans le premier cas, il procède avec calme et patience, dans l’autre il subit l’entraînement des passions. »
« S’il n’y a pas d’histoire proprement dite, là où tous les événements dérivent nécessairement et régulièrement les uns des autres, en vertu des lois constantes par lesquelles le système est régi, et sans concours accidentel d’influences étrangères au système que la théorie embrasse, il n’y a pas non plus d’histoire, dans le vrai sens du mot, pour une suite d’événements qui seraient sans aucune liaison entre eux. »