Crédit image : George Glover, XVIIe siècle
Né à Aoste en 1033, Anselme devient clerc auprès des bénédictins et poursuit sa vocation dans l’abbaye de Bec (en Normandie). Là, il étudie les textes antiques et accomplit son trivium (consistant en l’apprentissage de la grammaire, de la dialectique et de la rhétorique). En 1078 il devient abbé du Bec, avant de participer à une mission de réorganisation de l’Église galloise en 1092. Le roi Guillaume II d’Angleterre nomme Anselme archevêque de Cantorbéry en 1093.
Partisan de la réforme grégorienne, qui consiste entre autres à donner son indépendance à l’Église par rapport à l’État (notamment pour ce qui est des nominations), ou encore à améliorer le respect dû au clergé, Anselme sera souvent aux prises avec la politique d’alors (le roi d’Angleterre et les différents papes). Il sera d’ailleurs par deux fois exilé de sa chaire. Il décède en 1109 à Canterbury et est canonisé en 1494.
Solilogue sur la Divinité - (1076) Supplément ou Allocution sur l’existence de Dieu - (1078) Le Grammairien, De la vérité, La liberté de choix, La chute du diable - (1060-1085) Pourquoi Dieu s’est fait homme - (1098)
La réflexion d’Anselme est essentiellement dirigée sur la question de l’existence de Dieu basée sur la raison. En effet, contrairement aux idées de son temps, la religion doit être pensée, comprise, plutôt que bêtement admise. Une piste originale, qu’il expose notamment dans son traité de dialectique clôturant son trivium, Solilogue sur la Divinité en 1076, puis dans Supplément ou Allocution sur l’existence de Dieu en 1077. Il publiera par la suite différents traités sur des questions théologiques, dont Pourquoi Dieu s’est fait homme en 1098, et des dialogues avec son disciple Boson.
« Je ne cherche pas à comprendre afin de croire, mais je crois afin de comprendre. Car je crois ceci – à moins que je ne croie, je ne comprendrai pas. »
« Nous croyons que tu [Dieu] es quelque chose de tel que rien de plus grand ne puisse être pensé. »
« Nous avons l’idée d’un être parfait ; or la perfection absolue implique l’existence ; donc l’être parfait existe. »