André Lwoff est un médecin et biologiste français né le 8 mai 1902 de parents d’origine russe, à Ainay-le-Château. Il commence en 1920 des études à la faculté de médecine de Paris et à la Sorbonne. En 1921, il entre à l’Institut Pasteur et entame une collaboration avec Edouard Chatton sur les protozoaires ciliés. Il obtient son doctorat en médecine en 1927 et soutient une thèse en 1932 sur la nutrition des protozoaires. La même année, il étudie le métabolisme cellulaire à Heidelberg.
De 1929 à 1938, il est le chef du laboratoire consacré aux parasites responsables de maladies exotiques à l’Institut Pasteur, après y avoir été boursier (1921) et assistant (1925). En 1936, il étudie la biochimie cellulaire à Cambridge. En 1938, il se voit confier la direction du Service de physiologie microbienne à l’Institut Pasteur.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est médecin-lieutenant puis médecin-capitaine (1939-1940) au laboratoire de la 2e armée française, avant d’entrer dans la Résistance (1942-1944).
De 1959 à 1968, il est nommé professeur de microbiologie à la faculté des sciences de Paris. Puis il est le directeur de l’Institut de recherches scientifiques sur le cancer à Villejuif jusqu’en 1972.
André Lwoff a obtenu en 1965 avec François Jacob et Jacques Monod le prix Nobel de physiologie ou médecine, pour des découvertes en biologie moléculaire sur « la régulation génétique de la synthèse d’enzymes et de virus ». Il est décédé le 30 septembre 1994 à Paris.
« Lysogeny », dans Microbiological Review - (1953) L’Ordre biologique - (1962)
Dès 1925, André Lwoff étudie l’alimentation des ciliés et le problème de l’hétérotrophie. En 1932, il propose l’hypothèse selon laquelle le besoin en un facteur de croissance traduit un défaut de synthèse de ce dernier, et que ce défaut est la conséquence d’une perte de fonction. Il montre le fonctionnement des cinétosomes et décrit un cilié possédant un seul type de noyau, détruisant ainsi le dogme du dualisme nucléaire des infusoires.
Il met aussi en évidence le statut et le rôle des vitamines ; ces travaux sont à l’origine de la notion de chaîne métabolique.
Il élucide complètement le phénomène de la lysogénie. « Une bactérie lysogène est une bactérie qui possède et transmet le pouvoir de produire du bactériophage » en l’absence d’infection directe, et de le mettre en liberté, sous certaines conditions et en quantités extrêmement variables, dans le milieu de culture où elle se multiplie.
En 1955, il aborde le problème des poliovirus et montre le rôle de l’hyperthermie et de la réaction inflammatoire dans l’évolution des infections virales.
En 1962, il propose, avec Robert Horne et Paul Tournier, une nouvelle classification des virus, considérant la nature du matériel génétique (ADN ou ARN), la symétrie de la capside (hélicoïdale ou cubique), l’absence ou l’existence d’une enveloppe entourant la nucléocapside, et les dimensions.