Crédit photo : Félix Nadar
Alfred de Vigny est né dans une famille issue de la noblesse. Alfred est le quatrième enfant de la famille, et surtout le seul survivant (ses aînés sont morts en bas âge). Sa mère s’inspire des principes de Jean-Jacques Rousseau pour élever son fils : elle lui fait prendre des bains glacés, faire de l’exercice, et l’initie également à la musique et à la peinture. Il prépare l’École polytechnique, mais lors de la Restauration, il est nommé sous-lieutenant dans l’escadron des gendarmes rouges. Il mène sa carrière miliaire pendant près de quinze ans.
Ami de Victor Hugo, il sera son témoin lors de son mariage avec Adèle. En 1825, sa mère lui fait épouser une riche héritière anglaise, mais le couple est déshérité par le beau-père. Alfred de Vigny apprend l’anglais et traduit Shakespeare. En 1827, il quitte l’armée et se consacre à l’écriture. Ses amis sont Hugo, Lamartine, Musset, Dumas ou encore Delacroix. À partir de 1832, il entame une relation tumultueuse avec l’actrice Marie Dorval. En 1845, il est élu à l’Académie française, et quelques années plus tard, en 1852, il se fâche avec ses amis en se ralliant à Napoléon III. Il effectue plusieurs séjours dans son manoir jusqu’à la mort de sa femme en 1862, puis revient à Paris où il continue à publier des poèmes. Il meurt d’un cancer en 1863.
Poèmes antiques et modernes - (1826) Stello - (1832) Chatterton - (1835) Les Destinées - (1864 (posthume))
De Vigny publie son premier poème, Le Bal, en 1820. Ce poème, tout comme son essai sur Byron, paraissent dans la revue de Victor Hugo, Le Conservateur littéraire. En 1824, il écrit le poème « Éloa » qui lui vaut la considération de ses pairs. Il est publié dans le recueil Les Poèmes antiques et modernes qui paraît en 1826. La même année, il publie un roman historique, Cinq-Mars. De Vigny écrit également des pièces de théâtre : La Maréchale d’Ancre (1830), Quitte pour la peur (1833), Chatterton (1835).
En 1832, son roman Stello raconte l’histoire de trois poètes qui font face à un conflit entre l’existence collective et la création poétique. En 1864, l’année après sa mort, paraît Les Destinées. Ce recueil regroupe ses poèmes édités dans la Revue des Deux Mondes et des poèmes inédits.
De Vigny appartient au courant romantique, mais s’en détache quand même par la simplicité et la pureté de sa forme poétique. Il aborde notamment les thèmes de la pitié, l’amour, la solitude, le silence et la « religion de l’honneur ».
« C’est toujours une histoire bien simple que celle d’un cœur passionné ».
Cinq-Mars , 1826
« Au cœur privé d’amour, c’est bien peu que la gloire »
« Héléna »
« […] l’impression d’un mot vrai ne dure pas plus que le temps de le dire ; c’est le temps d’un moment. »
Chatterton , 1835
« Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d’Hommes,
Que j’ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C’est vous qui le savez, sublimes animaux ! »
« La Mort du loup »
Les Destinées , 1864