Auteur
Albert Cohen
Biographie

Albert Cohen naît en 1895 sur l’île grecque de Corfou, dans une famille juive. Suite à un pogrom, les parents d’Albert déménagent à Marseille où ils ouvrent un commerce. Élève dans une école catholique, il connaît dès l’enfance le racisme anti-juif. Au lycée, il fait la connaissance de Marcel Pagnol, qui restera son ami.

Il s’inscrit en fac de droit et soutient le sionisme, mais ne se rendra jamais en Israël. Après l’obtention de sa licence, il étudie les lettres. En 1925, Albert Cohen devient directeur de la Revue juive, dont Einstein et Freud font partie. En 1941, il intègre l’Agence juive pour la Palestine afin de préparer le retour des Juifs en Israël après la Seconde Guerre mondiale. Il poursuit ses activités diplomatiques en participant à la rédaction d’un accord sur la protection des réfugiés, puis travaille au sein des Nations unies. On lui propose le poste d’ambassadeur d’Israël, mais il refuse pour pouvoir continuer ses activités littéraires.

Souffrant d’anorexie, il subit une profonde dépression dans les années 70, et décède en 1981 à l’âge de 86 ans.

Bibliographie sélective

Solal - (1930)
Le Livre de ma mère - (1954)
Belle du seigneur - (1968)
Ô vous, frères humains

  • (1972)
Œuvre

En 1930, Albert Cohen rencontre un succès critique grâce à Solal, son premier roman. Très vite, le livre acquiert une réputation internationale. Cohen désire écrire une saga, qui sera finalement une tétralogie construite autour des Solal, une famille juive. Albert Cohen rédige ensuite Mangeclous, un roman-fleuve à l’humour féroce évoquant la judéité dans l’Europe de l’ascension d’Hitler. Le troisième volume est le chef-d’œuvre de Cohen, Belle du seigneur. Le roman, qui narre non sans humour une histoire d’amour tumultueuse et tragique, obtient le grand prix du roman de l’Académie française. En 1969, Cohen clôt sa tétralogie avec Les Valeureux, surnom de la famille Solal.

Albert Cohen est également l’auteur de récits autobiographiques, Le Livre de ma mère, et Ô vous, frères humains.

À travers son œuvre, on découvre un auteur amoureux de la langue française, plein d’humour et de verve tout en montrant un pessimisme radical.

Citations

« Dehors, universelle, une inlassable pluie disait leur malheur. Enfermés dans la souricière d’amour, condamnés aux travaux d’amour à perpétuité, ils étaient couchés l’un près de l’autre, beaux, tendres, aimants et sans but. Sans but. Que faire pour animer cette torpeur. »
Belle du seigneur , 1968

« Oublieuse des maladies, de la décrépitude, de la mort et de la terre déjà existante qui couvrirait son insensibilité, Aude songeait au bonheur qui l’attendait. Elle ne savait pas que ses dents, illuminées par la lune et reflétées dans la psyché, étaient la première annonce de son squelette et que, par un après-midi de printemps refleurissant les champs et le cimetière, des vers s’insinueraient dans ces narines aspirant la vie et son parfum de toutes fleurs. »
Solal , 1930

« Je la connais la douleur et je sais qu’elle n’est ni noble ni enrichissante mais qu’elle te ratatine et réduit comme tête bouillie et rapetissée de guerrier péruvien, et je sais que les poètes qui souffrent tout en cherchant des rimes et qui chantent l’honneur de souffrir, distingués nabots sur leurs échasses, n’ont jamais connu la douleur qui fait de toi un homme qui fut. »
Le Livre de ma mère , 1954

« Devenus protocole et politesses rituelles, les mots d’amour glissaient sur la toile cirée de l’habitude. »
Belle du seigneur , 1968