Introduction :
Le brevet est noté sur 800 points :
- le contrôle continu permet de débloquer 400 points grâce aux compétences validées,
- et les épreuves écrites et orales sont notées sur 400 points :
- une épreuve orale sur un E.P.I. sur 100 points ;
- une épreuve écrite sur les mathématiques sur 100 points ;
- une épreuve écrite sur les sciences (SVT, physique-chimie et technologie) sur 50 points ;
- une épreuve écrite sur l’histoire-géographie et l’enseignement moral et civique sur 50 points ;
- et une épreuve écrite sur le français sur 100 points.
Cette dernière épreuve se déroule en plusieurs parties.
- Une heure dix est consacrée à la compréhension écrite, aux questions et à la réécriture.
- Vingt minutes sont consacrées à la dictée en français.
- Et une heure et demie est consacrée à la rédaction en français.
Un thème commun réunit ces exercices.
Dans ce cours, nous allons nous intéresser à la dernière épreuve de la journée. On a maintenant une meilleure connaissance du sujet grâce aux autres épreuves. Deux sujets d’écriture sont laissés au choix du candidat : le sujet d’imagination ou le sujet de réflexion. Cette méthode traitera du sujet de réflexion.
Tout d’abord, nous aborderons la découverte du sujet et les différents types d’exercices possibles. Puis, nous verrons comment structurer sa réflexion.
Bien lire le sujet
Bien lire le sujet
L’exercice de réflexion est lié au texte travaillé le matin lors de l’analyse de documents. Plusieurs types d’exercice peuvent être demandés. La phase de compréhension de la consigne est donc essentielle pour la suite de l’épreuve.
Les différentes formes demandées
Les différentes formes demandées
Le sujet de réflexion peut être la défense d’une opinion personnelle, de l’opinion d’un personnage ou d’un auteur. Cependant, la forme d’écriture attendue peut varier. Il peut s’agir d’un paragraphe argumenté, déconnecté de tout autre texte, mais aussi d’un dialogue ou d’un paragraphe intégré dans un récit, ou encore d’une lettre, un article de journal…
Le paragraphe argumenté
Le paragraphe argumenté n’est pas intégré dans un récit, une pièce de théâtre ou autre. On peut donc organiser ses idées autour de la question posée sans avoir à se soucier d’une présentation particulière hormis celle de la réflexion elle-même.
Le dialogue ou paragraphe intégré au récit
Il est possible de présenter sa réflexion sous la forme d’un dialogue ou d’un paragraphe intégré au récit travaillé le matin. Cela signifie que l’on doit reprendre la structure du texte original ainsi que toutes les informations de personnage ou du contexte. Il faut également penser à respecter le caractère des personnages. Si l’exercice principal est bien de présenter une réflexion sur un thème, il ne faut pas oublier les contraintes de cohérence.
Présenter une réflexion sous forme de dialogue ou de récit nécessite de connaître suffisamment les règles de rédaction (les tirets, le nom des personnages, les temps du récit, le présent de narration…).
La lettre, l’entretien ou l’article
Enfin, il est aussi possible de rédiger une lettre, un entretien ou un article de journal. Certaines de ces formes auront un lien avec les informations du texte lu (écrire à tel personnage par exemple) et d’autres non.
Il est important de bien lire la consigne pour savoir quel type de rédaction est attendu. Cela nécessite des connaissances et une mise en forme qui ne sont pas identiques suivant les sujets.
Relire la consigne
Relire la consigne
Il est important de relire le sujet. Il faut se concentrer sur la consigne en entier et vérifier quels éléments sont à prendre en compte pour rédiger une réponse correcte et complète.
Le sujet nous interroge-t-il personnellement ou doit-on faire parler des personnages ? Dans le premier cas, on pourra prendre appui sur des arguments qui nous sont propres mais qui renvoient à des éléments de cours vus durant l’année (œuvres littéraires, films). S’il s’agit de faire parler des personnages, il faudra prendre appui sur ce que l’on sait d’eux dans le texte pour être cohérent.
Si c’est un avis personnel qui est demandé, la consigne indiquera si l’on doit répondre partiellement ou complètement à la question. Cela signifie qu’on peut parfois ne traiter qu’un seul aspect de la question.
« Est-ce que voyager nous enrichit ? »
On peut répondre à cette question seulement par « oui » ou « non » ou bien par une succession des deux.
Dans le cas des deux réponses successives, on appelle le « oui » la thèse et le « non » l’antithèse. Il faudra alors travailler sur une troisième partie qui résume ce que l’on pense personnellement.
Il faut donc être attentif à la consigne. Tous ces éléments sont à prendre en compte pour pouvoir ensuite répondre à la question.
Comprendre la question
Comprendre la question
Pour s’assurer qu’on a bien compris la question posée, il peut être intéressant de la reformuler plusieurs fois et de vérifier les termes essentiels dans le dictionnaire. Une fois que la question est bien comprise, il faut noter au brouillon toutes les informations qui nous viennent à l’esprit. C’est l’étape du brainstorming.
Brainstorming :
Un brainstorming est une phase de réflexion lors de laquelle on note tout ce qui nous passe par l’esprit. Il ne faut surtout pas se brider. Si l’on est concentré, toute information aura sûrement un lien de près ou de loin avec le sujet.
Il faut ensuite trier les idées et les mots-clés notés. On peut par exemple entourer ceux qui nous semblent pertinents et souligner ceux qui le sont moins. Cela permet de sélectionner les informations et de trouver ses idées principales qui deviendront les arguments.
Une fois ce tri effectué, il est nécessaire de prioriser ses arguments et de trouver des exemples pour les illustrer. On passe ensuite à la constitution de l’introduction et de la conclusion. C’est à cet instant que le brainstorming peut être utile : certains mots notés peuvent être utiles pour la présentation du sujet dans l’introduction ou pour l’ouverture de la conclusion.
Le brouillon est une étape importante de la rédaction mais il ne doit pas être la plus importante. Il faut se laisser du temps pour la mise au propre. Cela signifie qu’on écrit seulement un plan détaillé au brouillon. Il doit regrouper les idées principales et non des phrases entières.
Il faut maintenant réfléchir à la structure de son écrit pour qu’il soit le plus clair possible.
Organiser son texte
Organiser son texte
Réaliser une réflexion est complexe puisqu’il faut convaincre un lecteur grâce à des idées qui ne sont pas toujours les nôtres. Bien structurer son récit va donc permettre de mener au mieux la réflexion du lecteur, de l’accompagner et de le persuader plus facilement.
Lors de la phase de brouillon, il est préférable de commencer par le développement puis de finir par l’introduction et la conclusion.
Le développement
Le développement
On appelle développement les trois parties situées au milieu de notre texte. C’est dans ces parties qu’on va développer nos arguments et exemples. Il est important de commencer par cette étape parce que cela permet d’organiser sa réflexion pour ensuite introduire et conclure son raisonnement.
Une fois les arguments les plus importants identifiés, il faut en sélectionner deux ou trois que l’on va classer. On peut choisir de placer en premier l’argument le plus attendu et d’aller vers celui qui est le plus inattendu ou de commencer par le plus simple pour finir par le plus compliqué. L’idée est de surprendre le lecteur au fur et à mesure. Si l’on commence par une idée qu’il connaît, on le rallie d’abord à notre raisonnement.
« Quels sont les intérêts du voyage ? »
- Le voyage nous extrait de notre quotidien.
- Le voyage nous enrichit.
- Le voyage est une source d’inspiration pour la vie de tous les jours.
Chaque paragraphe correspond à une idée, un élément de réponse. L’idée doit être clairement exprimée. Dans l’exemple ci-dessus, les trois idées apparaissent. Cependant, il manque une justification. Ce n’est pas avec ces trois phrases que que l’on peut convaincre son lecteur. Il faut donc les développer et argumenter.
Idée :
Le voyage nous enrichit.
Argument :
Nous découvrons de nouveaux paysages et de nouveaux modes de vie.
L’idée est expliquée par l’argument. Le lecteur, s’il n’était pas forcément convaincu par l’idée seule, l’est davantage par son argument. L’argument doit être présenté en une phrase, deux maximum, très claires et faciles à comprendre.
Pour éviter de faire des phrases trop longues, il faut garder en tête la règle : une phrase = une idée.
Un argument seul ne suffit pas : il faut également trouver un ou plusieurs exemples pour le valider. Cela permet de montrer au lecteur que l’on a des preuves de ce que l’on avance et que notre argumentation est solide. Les exemples peuvent avoir des origines multiples : expérience de vie personnelle, culture (littéraire mais aussi cinématographique, musicale), etc.
Attention cependant à varier les exemples : donner seulement des exemples d’expériences personnelles risque de rendre le texte trop plat. Pensez à intégrer votre culture personnelle (scolaire mais aussi familiale, individuelle) à votre argumentation.
Argument :
Nous découvrons de nouveaux paysages et de nouveaux modes de vie.
Exemples :
- Lors de mon dernier voyage, j’ai découvert des animaux que je n’avais jamais vus : le caribou et le grizzli.
- Christophe Colomb, dans son récit d’expédition, raconte avec émerveillement le débarquement en Amérique.
Il faut fonctionner de cette façon pour les trois idées. On retrouve ainsi dans chaque paragraphe :
- une phrase qui résume l’idée principale,
- l’argument qui doit convaincre notre lecteur,
- et l’exemple qui le justifie.
Dans le cas d’un dialogue, le personnage procède de la même manière puisqu’il doit également convaincre son interlocuteur. Cependant, l’autre personnage aura lui aussi son argumentaire, qui sera opposé à celui qu’il entend.
Lorsque le développement est terminé, on peut passer à l’introduction et la conclusion.
L’introduction
L’introduction
Une fois que l’on sait où l’on veut mener son lecteur, on peut passer à l’introduction, en une à deux parties. Ces paragraphes sont essentiels puisqu’ils permettent au lecteur d’en savoir plus sur le sujet et de découvrir les premiers éléments de réponse.
L’introduction doit toujours commencer par une mise en contexte. Cela peut être une citation d’un auteur ou une phrase décrivant une habitude, un siècle, un genre…
Le voyage a inspiré de nombreux auteurs qui ont écrit des œuvres à ce sujet.
Cette phrase indique au lecteur que le sujet qu’il va lire aura sûrement un rapport avec le voyage. Elle doit être claire et précise. On peut trouver l’inspiration dans sa culture générale pour rédiger une phrase d’accroche. La phase de brainstorming peut aussi être utile : on peut piocher dans les différents mots notés pour constituer sa phrase d’introduction.
Une fois le thème abordé, on peut continuer sur la question posée. Le mieux est de reformuler la question de la consigne pour montrer qu’on l’a bien comprise.
Mais quels intérêts peut-on trouver dans le fait de voyager ?
La question reformulée doit être globale pour reprendre tous les arguments qui suivront. Il faut ensuite les présenter par l’annonce du plan. Dans un nouveau paragraphe, une phrase va décrire chaque partie du développement.
Dans un premier temps, nous verrons que le voyage nous dépayse et nous extrait du quotidien.
Ensuite, le fait de voyager nous ouvre au monde et nous enrichit de nouvelles connaissances.
Enfin, nous constaterons que le voyage est une source d’inspiration et peut changer la vie de tous les jours.
Le lecteur sait ainsi quel est son programme de lecture. Les idées seront ainsi plus claires à repérer et il peut déjà commencer à réfléchir, avant même d’avoir lu le développement.
Les connecteurs logiques sont très importants dans un sujet de réflexion. Ils permettent de structurer la réflexion et de lier les différentes idées.
L’introduction est très importante puisque c’est par là que le lecteur débute sa lecture. Il doit y trouver facilement la thématique de la réflexion ainsi que la question précise qui est posée mais aussi l’annonce du plan. L’introduction, par sa structure, ressemble à la conclusion.
La conclusion
La conclusion
La conclusion est composée de deux paragraphes qui résument le développement et ouvrent ensuite la thématique sur une piste plus ou moins nouvelle.
Résumer son développement est important car cela permet au lecteur de retrouver l’ordre logique des idées, de se les remettre en tête.
Le voyage nous emmène dans des lieux inconnus où il nous est impossible de retrouver les repères quotidiens qui sont à l’origine de la routine.
Voyager provoque aussi un enrichissement personnel puisque nous découvrons un monde nouveau avec de nouveaux paysages, de nouvelles coutumes…
Mais c’est surtout une source d’inspiration car il est possible de réinventer le monde qui nous entoure grâce à ce que nous avons découvert.
Le lecteur retrouve ainsi tout le déroulé du raisonnement et comprend en quoi il répond à la question posée dans l’introduction.
Pour enrichir son texte, il est nécessaire d’ouvrir sa réflexion sur un sujet qui serait un prolongement de celle qu’on vient de mener.
Nous pouvons aussi nous demander ce qu’il en est de la lecture, qui elle aussi nous fait voyager dans des mondes, réels ou fictifs.
Cette ouverture permet au correcteur de vérifier qu’on a bien compris le sujet et qu’on peut le rattacher à un autre, plus vaste ou relié par un élément commun. Cette phrase d’ouverture ne doit pas paraître artificielle. Il faut qu’elle soit amenée naturellement.
Lorsque le plan détaillé des trois parties de rédaction est prêt, on peut entamer l’écriture au propre.
Lors de cet exercice, la relecture est aussi importante que pour la dictée ou le sujet d’imagination. La réflexion doit être servie par une bonne maîtrise de la langue : c’est avant tout un sujet d’écriture et donc de français. De plus, la relecture peut permettre de s’assurer que le raisonnement est logique et bien présenté.
Conclusion :
Le sujet de réflexion mêle donc apports théoriques (savoir argumenter et structurer ses idées) et maîtrise de la langue française.
L’épreuve de rédaction est importante pour plusieurs raisons. Située en fin de journée, elle permet de vérifier la compréhension du texte lu le matin.