Romances sans paroles est un court recueil poétique publié par Verlaine en 1874 lors de l’un de ses voyages avec Arthur Rimbaud avec qui il a une relation amoureuse. Le titre provient d’un ensemble de pièces pour piano du musicien et compositeur Mendelssohn. Le succès que rencontre Romances sans paroles est plutôt médiocre. Il gagne ses lettres de noblesse lors de sa réédition en 1887.
La peinture : On retrouve dans ce recueil l’intérêt de Verlaine pour la peinture et tout particulièrement pour le courant impressionniste. Verlaine décrit les paysages comme des décors impressionnistes. La musique : Verlaine fait référence à la musique par le sujet de ses poèmes et par leur forme. « Romance » est une chanson développée sur un thème sentimental. Le terme « sans paroles » évoque la recherche d’une poésie au-delà des mots. L’amour : L’amour, et tout particulièrement l’ambiguité de l’amour, est un thème privilégié de Verlaine. Plaisir et souffrance représentent le paradoxe essentiel de ce sentiment. Le spleen : Une très grande tristesse se ressent dans nombre de poèmes de Romances sans paroles. Verlaine peint cette mélancolie autour de l’intériorité et de l’évocation des paysages.
Avec Romances sans paroles, Verlaine rompt complètement avec l’esthétique du Parnasse.
Il est influencé par la poétique de Rimbaud, ou encore par la poésie de Marceline Desbordes-Valmore que son ami lui a fait découvrir.
Le recueil est divisé en quatre parties.
« Les Ariettes oubliées »
« Les Ariettes oubliées »
Il s’agit de neuf poèmes sans titre que Verlaine a composé avant son voyage avec Rimbaud en Belgique. À cette époque, le poète ne sait pas qui choisir entre sa femme et son amant. Certains poèmes montrent des sentiments tristes, qui s’expliquent sûrement par le déchirement ressenti par le poète.
« Paysages belges »
« Paysages belges »
Cette partie est composée de cinq poèmes intitulés « Walcourt », « Charleroi », « Bruxelles. Simples fresques », « Bruxelles.Chevaux de bois » et « Malines ». Ils ont été écrits lors de l’été 1873, lors de son séjour en Belgique avec Rimbaud. Chaque titre porte donc le nom d’une ville dans laquelle le poète a séjourné avec son amant. À la fin de certains de ces poèmes, il y a des indications de lieu et de dates. Verlaine ne veut pas décrire avec précision ces lieux, mais plutôt l’impression que ces villes ont laissée sur lui.
« Birds in the Night »
« Birds in the Night »
Il s’agit d’un poème seul, qui est adressé à Mathilde Mauté, sa femme. Il l’accuse d’être à l’origine de l’échec de leur mariage, mais repense avec regret à une période de bonheur conjugal.
« Aquarelles »
« Aquarelles »
Cette dernière partie est composée de six poèmes : « Green », « Spleen », « Streets », « Child wife », « A poor young shepherd » et « Beams ». Ces courts poèmes traitent de l’admiration, de l’amour, des regrets. Verlaine les compose après la rupture puis la réconciliation avec Rimbaud, lors de leur voyage en Angleterre. Verlaine est toujours hésitant entre sa femme et Rimbaud. Il y dépeint également la femme comme une source de bonheur et de souffrance. C’est une véritable ambiguïté.
« Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ? »
« Ariettes oubliées »« Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme. »
« Ariettes oubliées »« J’aimais surtout ses jolis yeux,
Plus clairs que l’étoile des cieux,
J’aimais ses yeux malicieux. »
« Aquarelles »« Je crains toujours, – ce qu’est d’attendre !
Quelque fuite atroce de vous. »
« Aquarelles »