Comment les hommes peuvent-ils vivre ensemble en paix ? Telle est l’interrogation fondamentale qui anime les écrits politiques de Locke, ce dernier ayant subi les méfaits de la guerre civile en Angleterre. C’est en lisant Descartes que Locke va s’intéresser à la philosophie et à la politique, vers 1659. Il va partir à Montpellier pendant deux ans puis en Hollande. Il ne revient en Angleterre qu’en 1689 après la révolution pacifique qui met fin au règne des Stuarts.
Cette lettre est adressée à un ami proche de Locke, Philipp van Limborch, théologien de l’Église remonstrante, qui la publie sans son autorisation. Cette lettre est publiée dans un contexte religieux particulier où règne la peur de l’imposition du catholicisme en Angleterre. Avec cette lettre, Locke propose au nouveau roi Guillaume d’Orange une solution politique au problème religieux en Angleterre : la coexistence pacifique du calvinisme presbytérien, de la religion anglicane et des sectes de dissenters ou dissidents.
Pour Locke, il est essentiel de défendre les libertés individuelles, en faisant de la tolérance une valeur politique. Locke défend deux thèses : l’autorité politique est limitée, et il est impossible de produire une croyance par contrainte. Locke pense une séparation de l’Église et de l’État au nom de la liberté.
En effet, l’État est une association librement instituée par les hommes pour la sauvegarde et la préservation de leurs intérêts temporels. À l’inverse, l’Église est une association volontaire instituée pour la recherche des moyens du Salut. Locke défend la tolérance religieuse pour certaines confessions chrétiennes.
Locke considère que la multiplicité des religions peut prévenir les troubles d’une société. En revanche, il n’y a pas de tolérance qui vaille pour l’athéisme, car celui-ci, en dispensant de tout engagement et de toute obligation, rompt le lien social. On trouve dans cet essai l’essence de la pensée de Locke sur la nature du gouvernement civil et sur la limite de ses prérogatives, sur l’inaliénable liberté de chaque individu face à toutes les formes de pouvoir.
« Une liberté absolue, une juste et véritable liberté, une liberté égale et impartiale, voilà ce dont nous avons besoin. »