Les Faux-Monnayeurs est un roman publié en 1925, alors qu’André Gide est déjà un écrivain reconnu. Il est le patron de la Nouvelle Revue française, qui a donné naissance aux prestigieuses éditions Gallimard et révélé des auteurs devenus des classiques, comme Marcel Proust.
Pour Gide, il s’agit d’un roman de la maturité, qui met en pratique sa vision du roman et son intention de réinventer les codes esthétiques. Reçu froidement lors de sa publication par des critiques qui le jugent impersonnel et d’une construction trop alambiquée, le roman recevra ses lettres de noblesse après la Deuxième Guerre mondiale, période durant laquelle il est traduit dans une vingtaine de langues.
Sartre qualifiera l’œuvre d’« antiroman », un terme qui exprime à quel point la forme du roman est novatrice, en rupture avec les traditions esthétiques existantes, et annonciatrice du mouvement du nouveau roman, auquel participent des auteurs comme Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute ou Michel Butor. À l’époque de sa publication, le livre est également jugé immoral en raison de la satire qu’il fait du mariage, de la religion, et de la part qu’il réserve à la thématique de l’homosexualité.
Les Faux-Monnayeurs est une œuvre issue d’une longue maturation. Ainsi, Gide commence à en imaginer la structure dès les années 1890 : il réfléchit à une œuvre utilisant le procédé de mise en abyme, qu’il affectionne. Cette technique, qui consiste à insérer une œuvre dans une œuvre (ici, le projet romanesque d’Édouard, sous la forme d’un journal relatant les avancées de l’écriture de son roman, Les Faux-Monnayeurs), est l’occasion pour l’auteur et le lecteur de réfléchir à la notion de fiction et d’en démonter les mécanismes.
La genèse de l’œuvre se poursuit dans les années 1900, où Gide prend note de deux faits divers qui lui serviront dans son roman (une affaire de faux-monnayeurs et le suicide d’un lycéen). Il faudra ensuite deux ans de préparation, avant une rédaction qui durera quatre ans.
Le roman se caractérise par le refus du réalisme tel qu’il est entendu d’un point de vue littéraire, un foisonnement d’intrigues et de personnages et l’utilisation de techniques variées de narration correspondant à une multiplication des points de vue (récit épistolaire, dialogue, monologue intérieur, journal intime).
Bernard Profitendieu : Grand ami d’Olivier Molinier, c’est un jeune homme rebelle qui se découvre idéaliste, en quête d’un but à poursuivre dans l’existence. Albéric Profitendieu : Magistrat et père de famille, il est désolé par le brusque départ de Bernard, qui a découvert qu’il était le fruit d’une adultère. Marguerite Profitendieu : Femme du magistrat, elle paie toute sa vie son adultère, que son mari lui reproche constamment, faisant de sa vie un enfer. Olivier Molinier : Meilleur ami de Bernard, il est constamment tiraillé entre ses sentiments envers Édouard et sa grande timidité. Vincent Molinier : Personnage inconstant, il abandonne Laura enceinte puis part en Afrique avec sa nouvelle maîtresse, Lilian Griffith. Là-bas, il semble perdre la tête et finit par noyer son amante. Oscar Molinier : Stéréotype du bourgeois, Oscar est un hypocrite qui rend sa femme responsable de tous ses malheurs alors que c’est lui qui la trompe. Pauline Molinier : Épouse dévouée, c’est surtout une mère aimante qui endure les frasques de son mari pour protéger ses enfants. Édouard Molinier : Demi-frère de Pauline, il est le personnage central du roman, puisqu’il est le romancier qui met en abyme le travail d’écrivain de Gide. Il est également le confident de tous les personnages du roman. Georges Molinier : Dernier-né de la fratrie, il est tenté par la délinquance mais paraît se repentir à la fin du livre. Alexandre Vedel : Frère absent, c’est lui qui parle de cet homme devenu fou en Afrique, sans savoir qu’il s’agit de Vincent Molinier. Rachel Vedel : Elle est entièrement dévouée à sa famille, et seul Armand semble se rendre compte des efforts qu’elle fournit pour maintenir à flots l’affaire familiale. Sarah Vedel : Sœur d’Armand, Rachel et Alexandre, elle veut vivre sa vie librement et s’amuser à sa guise. Armand Vedel : Jeune homme cynique et malheureux, il passe son temps à jouer un rôle pour ne rien révéler de ses sentiments. Il se dégoûte lui-même. La Pérouse : Vieux pianiste, il est pauvre et malheureux, et perd pied à mesure que l’histoire avance vers son dénouement, jusqu’à la mort de Boris qui marque pour lui le coup de grâce. Boris : Adolescent perturbé et fragile, Boris ne supporte pas la mort de son amie Bronja, et accepte sciemment de se prêter à la mauvaise plaisanterie qui le mènera à la mort. Laura Douviers : Autre personnage d’épouse malheureuse, Laura tente d’oublier sa solitude avec Vincent, mais celui-ci l’abandonne et elle se résigne finalement à rejoindre son mari. Madame Sophroniska : En Suisse, elle s’occupe de sa fille Bronja et du jeune Boris, qu’elle essaie de soigner grâce à la psychanalyse. Victor Strouvilhou : Présenté comme un anarchiste cynique, Strouvilhou est à l’origine du trafic de fausse monnaie, et est le cousin du diabolique Ghéridanisol qui provoque la mort de Boris. Le comte de Passavant : Personnage superficiel, il jette son dévolu sur Olivier avant de le laisser tomber quand le jeune homme lui préfère Édouard. À l’image de son amie Lilian Griffith, c’est un épicurien et un libertin. Lilian Griffith : Mariée mais vivant séparée de son mari, elle entame une liaison avec Vincent Molinier. Ghéridanisol : Cousin de Strouvilhou, il entraîne ses camarades dans la délinquance puis dans un jeu macabre qui finira très mal pour Boris.
L’amour : Dans Les Faux-Monnayeurs, presque tous les couples sont malheureux, à l’exception d’Édouard et Olivier, qui finissent par se trouver au terme de nombreux malentendus. Ce bonheur est mis en opposition avec le tragique des amours de Vincent, des déceptions de Bernard, et de la désillusion des couples mariés. On peut d’ailleurs lire en filigrane une critique du mariage en tant qu’institution dont les femmes se retrouves prisonnières. La folie : Des troubles nerveux et de la dépression de Boris aux hallucinations auditives de son grand-père en passant par le délire de Vincent qui se croit possédé par Satan, les personnages sont aux prises avec de violentes émotions intérieures, les conduisant parfois à commettre l’irréparable. L’hypocrisie et les faux-semblants : Les « faux-monnayeurs » du titre ne sont pas seulement Strouvilhou et ses complices lycéens. Cette dénomination renvoie plus largement à la comédie que s’imposent les personnages dans leurs interactions. Les plus « purs » sont également présentés comme les plus faibles, à l’instar de Boris et Bronja. La religion : Entre la naïveté du pasteur Vedel et les tourments de La Pérouse, la religion apparaît comme un carcan moral, tyrannique, mais aussi une posture sociale, une autre façon de jouer un rôle. Comme avec l’histoire du vol à l’étalage commis par Georges, Gide fait ici appel à ses propres expériences pour étoffer son roman, car il a lui-même eu à subir une éducation protestante stricte.
L’intrigue complexe du roman, au sein de laquelle s’enchevêtrent plusieurs sous-intrigues, se découpe en trois grandes parties. La chronologie est imprécise, mais se déroule sur quelques mois, depuis la fin d’année scolaire jusqu’à quelques mois après la rentrée.
Première partie : À Paris
Première partie : À Paris
Chapitre 1
Chapitre 1
Après avoir découvert qu’il est le fruit d’une liaison, Bernard décide de quitter définitivement sa famille. Il demande à son ami Olivier de l’héberger pour une nuit.
Chapitre 2
Chapitre 2
Le chapitre démarre par un dialogue entre le père d’Olivier et celui de Bernard : tous les deux sont collègues au tribunal, et évoquent un scandale de prostitution impliquant des jeunes gens de bonne famille. En rentrant chez lui, Profitendieu découvre la lettre incendiaire que lui a laissé Bernard, et annonce son départ au reste de la famille et prétend que Bernard était le fils d’un oncle décédé.
Chapitre 3
Chapitre 3
Bernard rejoint discrètement Olivier dans sa chambre, et ce dernier lui raconte son dégoût lors d’une expérience hétérosexuelle, puis lui parle de son frère aîné, Vincent, qui a abandonné sa maîtresse en dépit de sa grossesse. Enfin, il annonce la venue de son oncle Édouard, demi-frère de sa mère. Édouard est romancier, et Olivier se réjouit de sa venue.
Chapitre 4
Chapitre 4
Étudiant en médecine, Vincent Molinier se rend chez le comte de Passavant pour soigner le père de celui-ci. Le comte lui prête de l’argent pour aider Laura, la maîtresse de Vincent, mais ce dernier perd la somme au jeu en espérant augmenter ses gains. Passavant évoque son projet d’une revue dont Olivier prendrait la direction. La nuit même, le père du comte s’éteint, sans que cela paraisse affecter son fils le moins du monde.
Chapitre 5
Chapitre 5
Dans le salon de Lilian Griffith, Passavant et son amie parlent de Vincent et de son histoire avec Laura, qu’il a rencontrée dans un sanatorium. Seule à Paris, enceinte, Laura n’ose pas rejoindre son mari en Angleterre. Vincent rejoint les deux amis : il a réussi à gagner beaucoup d’argent au jeu, lui permettant de rembourser le comte et de s’occuper de Laura, vis-à-vis de laquelle il se sent coupable.
Chapitre 6
Chapitre 6
Seul et sans-le-sou, Bernard est plein d’exaltation car, débarrassé du carcan familial, il se sent absolument libre.
Chapitre 7
Chapitre 7
Après une nuit d’amour, Lilian cherche à convaincre Vincent de rompre les liens avec Laura. Fière et déterminée, elle lui fait comprendre qu’elle veut un conquérant, pas un homme plaintif et vulnérable. Elle lui raconte comment, lors d’un naufrage, elle a vu les matelots rescapés couper les doigts des gens qui cherchaient à embarquer sur le canot déjà plein, et en fait une métaphore pour sa propre vie : « j’ai compris que j’avais laissé une partie de moi sombrer avec la Bourgogne, qu’à un tas de sentiments délicats, désormais, je couperais les doigts et les poignets pour les empêcher de monter et de faire sombrer mon cœur. »
Chapitre 8
Chapitre 8
Dans le train, Édouard lit le livre de Passavant, La Barre fixe, qu’il trouve mauvais et surestimé. Puis, il relit la lettre de Laura qui lui demande son aide. Par le passé, Laura et Édouard ont eu une liaison, mais Édouard s’est progressivement détaché d’elle. Dans son journal intime, il écrit ensuite quelques considérations sur le roman, et notamment sa conception du roman « pur », qui doit s’ancrer sur le drame de la psyché, et non sur les descriptions. « Le romancier, d’ordinaire, ne fait point suffisamment crédit à l’imagination du lecteur ». Il souhaite aussi s’adresser à la postérité. Ainsi, en parlant de Passavant : « S’il sentait son œuvre durable, il la laisserait se défendre elle-même et ne chercherait pas sans cesse à la justifier. Que dis-je ? Il se féliciterait des mécompréhensions, des injustices. Autant de fil à retordre pour les critiques de demain. »
Chapitre 9
Chapitre 9
Lors de leurs retrouvailles, Édouard et Olivier se montrent tous les deux maladroits, chacun ayant peur de dévoiler son jeu à l’autre. En résulte un malentendu, puisque chacun est persuadé que l’autre est indifférent à sa présence. En déposant sa valise à la consigne, Édouard fait tomber le ticket.
Chapitre 10
Chapitre 10
Bernard, qui suivait Olivier par curiosité, ramasse le ticket et s’empare de la valise. Il y trouve l’argent dont il a besoin pour manger et prendre une chambre à l’hôtel, ainsi que le journal d’Édouard qu’il s’empresse de lire.
Chapitre 11
Chapitre 11
Dans le journal d’Édouard, Bernard apprend comment Édouard a fait la connaissance de son neveu Georges après l’avoir surpris en flagrant délit de vol à l’étalage. Édouard raconte ensuite comment il tombe instantanément amoureux d’Olivier lors d’un déjeuner, durant lequel il apprend également que ses neveux logent à la pension Vedel-Azaïs, qu’il a lui-même fréquentée et où il a rencontré Laura.
Chapitre 12
Chapitre 12
Bernard apprend comment Laura s’est mariée à Félix Douviers. Édouard raconte ensuite ses rencontres avec les différents membres de la pension, qu’il n’a pas vus depuis longtemps.
Chapitre 13
Chapitre 13
Édouard raconte ensuite sa visite au vieux La Pérouse, son ancien professeur de piano. Le vieillard est tourmenté par ses relations désastreuses avec sa femme, et par le fait qu’il ne peut voir son petit-fils Boris, qui vit avec sa mère en Pologne. À la fin du chapitre, Édouard décide de repartir à Londres.
Chapitre 14
Chapitre 14
Après la lecture de la lettre de Laura à Édouard, Bernard décide d’aller la voir et de lui remettre l’argent trouvé dans la valise. Édouard arrive alors qu’il est en pleine discussion avec Laura et une confrontation a lieu entre les deux. Avec aplomb, Bernard demande à Édouard de faire de lui son secrétaire. Édouard retourne chez les Molinier pour y voir Olivier, mais celui-ci est chez le comte de Passavant.
Chapitre 15
Chapitre 15
Le chapitre se déroule dans l’appartement du comte. Celui-ci propose à Olivier un poste de directeur de revue, et de passer les vacances avec lui. Olivier hésite, et repart avec un livre comportant une dédicace ambiguë de la part du comte, qui a des vues sur Olivier.
Chapitre 16
Chapitre 16
Le narrateur donne au lecteur des pistes sur le caractère de Vincent Molinier, qui se sent d’abord coupable d’avoir placé Laura dans une situation difficile, avant de se persuader que sa propre liberté est plus importante. Lilian lui donne raison. Passavant arrive, et tous vont dîner à Rambouillet.
Chapitre 17
Chapitre 17
Vincent parle de ses connaissances en biologie marine, établissant des parallèles entre les lois naturelles et les lois sociales. À la fin du repas, Passavant demande à Vincent de parler à ses parents en sa faveur pour qu’il puisse emmener Olivier en vacances pendant l’été.
Chapitre 18
Chapitre 18
Dans son journal, Édouard raconte une visite aux La Pérouse, durant laquelle il est témoin de leur profonde mésentente. La Pérouse remet une lettre testamentaire à Édouard, dans laquelle il accorde une rente à vie à son petit-fils Boris. Édouard propose d’aller chercher Boris, qui se trouve en Suisse.
Deuxième partie : Saas-Fée
Deuxième partie : Saas-Fée
Chapitre 1
Chapitre 1
La partie commence par une lettre de Bernard à Olivier, dans laquelle il explique comment il est parti précipitamment en Suisse à la suite d’Édouard, sans avoir eu le temps de passer son baccalauréat. Il est tombé amoureux de Laura, qui est venue avec eux. Il évoque également Madame Sophroniska et sa fille Bronja, ainsi que Boris, qui semble victime de troubles nerveux. Apprenant qu’Édouard dort dans la même chambre que Bernard, Olivier est plongé dans une profonde crise de jalousie, et file aussitôt chez Passavant.
Chapitre 2
Chapitre 2
À travers le journal d’Édouard, le lecteur fait la connaissance de Madame Sophroniska, qui loue les vertus d’une méthode thérapeutique (la psychanalyse) consistant à faire parler le patient, tandis qu’elle critique l’aspect simpliste de la psychologie à laquelle les romanciers font appel pour expliquer les motivations de leurs personnages.
Chapitre 3
Chapitre 3
Laura éprouve du ressentiment contre Édouard, dont elle attend un amour qu’il ne peut lui donner. Bernard s’ennuie, car Édouard ne lui donne rien à faire. Ensuite, une longue conversation a lieu entre Laura, Bernard, Madame Sophroniska et Édouard, qui expose passionnément ses vues sur le roman. « Ce que je veux, c’est présenter d’une part la réalité, présenter d’autre part cet effort pour la styliser, dont je vous parlais tout à l’heure. » Ses interlocuteurs demeurent assez perplexes, pensant qu’il n’écrira jamais ce roman. À la fin du chapitre, on apprend que de fausses pièces circulent au village, et que Victor Strouvilhou, une ancienne connaissance d’Édouard de l’époque de la pension, a séjourné dans le même hôtel que les protagonistes.
Chapitre 4
Chapitre 4
Bernard dévoile ses sentiments à Laura, un amour platonique, dévoué, que Laura repousse. Elle est enceinte, plus âgée, et veut rejoindre son mari en Angleterre. L’expérience de l’amour a mûri Bernard, qui considère désormais la probité comme la vertu la plus importante, et songe à rentrer à Paris.
Chapitre 5
Chapitre 5
Dans son journal, Édouard relate comment Madame Sophroniska a découvert la source des problèmes de Boris : quand il était enfant, il pratiquait la masturbation dont il pensait qu’elle était une forme de magie. À la mort de son père, il se croit châtié pour ses pratiques « occultes ». Madame Sophoniska a donné à Strouvilhou un « talisman » ayant appartenu à Boris et lié à sa pratique de la « magie ». Édouard, qui a promis de ramener son petit-fils à La Pérouse, propose de mettre Boris en pension chez les Vedel-Azaïs.
Chapitre 6
Chapitre 6
Olivier écrit une lettre à Bernard, dans laquelle il raconte qu’il a obtenu le poste de directeur de la revue de Passavant, L’Avant-garde, et demande à son ami de lui envoyer un texte. Édouard est jaloux des liens entre Olivier et le comte. Bernard annonce à Édouard son intention de rentrer à Paris.
Chapitre 7
Chapitre 7
En guise de conclusion à cette partie, l’auteur intervient directement en donnant son point de vue sur ses propres personnages, comme si ceux-ci vivaient leur propre vie et évoluaient, certains de façon décevante selon l’auteur.
Troisième partie : Paris
Troisième partie : Paris
Chapitre 1
Chapitre 1
Édouard a ramené Boris à son grand-père, mais les deux semblent avoir des difficultés à créer des liens. Par la suite, Édouard déjeune avec Oscar Molinier, qui lui confie ses déboires sentimentaux à cause de sa femme, soi-disant très jalouse de ses aventures extra-conjugales, la faisant apparaître comme responsable de ses malheurs. Chez lui, Édouard trouve un mot de Rachel, qui veut le voir à la pension.
Chapitre 2
Chapitre 2
Édouard s’entretient avec les différents membres de la pension. Finalement, Rachel lui avoue que les comptes de la pension sont dans le rouge, et lui demande un prêt, ce qu’Édouard accepte. Le pasteur Vedel, persuadé que Dieu vient en aide à ceux qui en ont besoin, ne comprend pas ses inquiétudes.
Chapitre 3
Chapitre 3
Toujours dans son journal, Édouard raconte comment La Pérouse, qui n’a plus aucune raison de vivre, a essayé de se suicider, mais n’en a pas trouvé le courage. Il accuse Dieu, qui agit comme un marionnettiste.
Chapitre 4
Chapitre 4
Pour la rentrée, la pension accueille de nouveaux lycéens, dont Georges Molinier et Léon Ghéridanisol, un cousin de Strouvilhou. Ils évoquent l’affaire de prostitution : ils ne doivent leur liberté qu’à l’indulgence du juge Profitendieu, qui a attendu les vacances pour faire une perquisition. Boris ne s’intègre pas dans ce groupe turbulent.
Chapitre 5
Chapitre 5
Olivier rejoint Bernard à l’issue de son examen (Bernard passe le bac en deuxième session). Pendant ce temps, Ghéridanisol entraîne ses camarades dans un trafic de fausse monnaie.
Chapitre 6
Chapitre 6
Dans son journal, Édouard relate sa rencontre avec Pauline Molinier. Se sachant trompée, celle-ci ne songe qu’à protéger ses enfants. Elle s’inquiète pour les fréquentations d’Olivier (elle n’apprécie pas Passavant) et de Georges (dont elle craint qu’il ne devienne un délinquant).
Chapitre 7
Chapitre 7
Olivier vient voir Armand Vedel pour lui proposer de collaborer à sa revue, mais Armand tourne tout en dérision et lui propose un poème à la limite de l’obscénité.
Chapitre 8
Chapitre 8
Lors d’un banquet littéraire chez Passavant, auquel Olivier a convié Bernard, Alfred Jarry manque de blesser quelqu’un avec un pistolet chargé à blanc. Bernard séduit Sarah, et Olivier, ivre, provoque un certain Dhurmer. Édouard intervient pour les séparer et Olivier lui demande de l’emmener chez lui. Bernard rentre avec Sarah et passe la nuit avec elle.
Chapitre 9
Chapitre 9
Émerveillé par sa nuit, Bernard se rend chez Édouard et apprend qu’Olivier a tenté de se suicider, sans qu’Édouard et lui-même n’en saisissent vraiment la raison, mis à part le fait qu’Olivier ait dit la veille qu’il admettait l’idée du suicide, si c’était après une joie si intense qu’on ne pourrait plus jamais la revivre.
Chapitre 10
Chapitre 10
Alors qu’Olivier se remet, Édouard reçoit une lettre de Laura : son mari, jaloux, prétend vouloir provoquer en duel celui qui l’a mise enceinte. Dans son journal, Édouard parle à nouveau de Pauline et de son inquiétude à propos de Georges, devenu cynique, et de sa tristesse devant l’échec de son mariage.
Chapitre 11
Chapitre 11
Édouard va récupérer les affaires d’Olivier chez son rival Passavant, qui feint l’indifférence. Édouard apprend que Vincent est en Afrique avec Lilian, mais que leurs relations se sont dégradées jusqu’à la haine. Passavant fait ensuite savoir à Édouard qu’il ne veut plus d’Olivier pour diriger sa revue. Après le départ d’Olivier, Passavant reçoit Strouvilhou, qui se voit proposer le poste. Celui-ci refuse, par mépris de la littérature.
Chapitre 12
Chapitre 12
Édouard, heureux, aborde une phase d’écriture productive. Il relate son entrevue avec le mari de Laura, qu’il persuade d’abandonner son idée de duel. Il reçoit également la visite de Profitendieu, qui lui demande d’avertir Georges Molinier qu’il est au courant pour le trafic de fausse monnaie. Il apprend aussi à Édouard que sa femme l’a quitté, et qu’il souhaite revoir Bernard.
Chapitre 13
Chapitre 13
Bernard apprend qu’il est reçu avec mention au baccalauréat. Alors qu’il réfléchit à son futur, un ange lui apparaît et l’emmène dans une église, puis dans une réunion politique, et enfin, dans les quartiers pauvres. S’ensuit une lutte entre l’ange et Bernard, qui refuse les formes d’engagement proposées par l’ange. Aucun n’en sort vainqueur. Quand il rencontre Rachel, il commence à haïr Sarah, son amante d’une nuit, pour son égoïsme. De son côté, Boris apprend la maladie de Bronja, la fille de Madame Sophroniska.
Chapitre 14
Chapitre 14
Bernard se sent perdu et demande conseil à Édouard, qui lui recommande de rechercher ses propres valeurs, de définir ses propres buts, quitte à se tromper. Il lui propose également un poste au Grand Journal. Après une dispute avec sa sœur Rachel, Sarah décide de partir vivre en Angleterre, où elle sera libre.
Chapitre 15
Chapitre 15
La Pérouse est surveillant à la pension, mais s’en sort difficilement face aux élèves turbulents. Il est malheureux, entend des bruits étranges, et ne peut se rapprocher de son petit-fils, très réservé. Lors d’une visite, Édouard persuade Georges de cesser ses activités illégales.
Chapitre 16
Chapitre 16
Armand devient le secrétaire de Passavant. Même s’il estime peu le personnage, Armand s’estime encore moins lui-même. Son frère Alexandre lui a envoyé une lettre qu’Armand fait lire à Olivier. Le jeune homme ne semble pas le réaliser, mais la lettre parle de son frère Vincent, qui est apparemment devenu fou et a assassiné sa compagne.
Chapitre 17
Chapitre 17
Boris est dévasté par la nouvelle de la mort de Bronja. Il est victime des manigances de Ghéridanisol, qui le déteste. Georges persuade Boris de rejoindre leur « confrérie », pour laquelle il va devoir passer une épreuve consistant à se mettre un pistolet sur la tempe et tirer, sans savoir si l’arme est chargée.
Chapitre 18
Chapitre 18
C’est le moment de l’épreuve de Boris. L’arme est effectivement chargée, et le lycéen est tué sur le coup. Mortifié, Georges se sent coupable et rentre chez ses parents, souhaitant se racheter. D’après le journal d’Édouard, l’enquête n’aboutit à aucunes charges. La Pérouse perd l’esprit, persuadé que Dieu est intrinsèquement mauvais. De son côté, Bernard rentre voir son père.
« Si l’on pouvait recouvrer l’intransigeance de la jeunesse, ce dont on s’indignerait le plus c’est de ce qu’on est devenu. »
Première partie, chapitre 18« Il n’y a de vérité psychologique que particulière, il est vrai ; mais il n’y a d’art que général. Tout le problème est là, précisément ; exprimer le général par le particulier ; faire exprimer par le particulier le général. »
Deuxième partie, chapitre 3« Quoi que je dise ou fasse, toujours une partie de moi reste en arrière, qui regarde l’autre se compromettre, qui l’observe, qui se fiche d’elle et la siffle, ou qui l’applaudit. Quand on est ainsi divisé, comment veux-tu qu’on soit sincère ? »
Troisième partie, chapitre 16« Dès que je le vis, ce premier jour, dès mon premier regard, ou plus exactement dès son premier regard, j’ai senti que ce regard s’emparait de moi et que je ne disposais plus de ma vie. »
Première partie, chapitre 11