Les Amours regroupe plusieurs recueils de poèmes de Ronsard, avec des œuvres du début de sa carrière et d’autres écrits à la fin de sa vie. Ces textes sont destinés à des femmes qu’il célèbre : Cassandre, Hélène ou Marie.
Ronsard est considéré comme l’un des plus grands auteurs de la Renaissance et de la Pléiade. Il s’inspire notamment des auteurs antiques en reprenant leurs structures.
Cassandre Salviati : Le poète la rencontre en 1545 à la cour de Blois. Il tombe immédiatement amoureux d’elle et la célèbre dans des vers qui paraissent initialement en 1552 dans Les Amours, et, plus tard, dans le Premier Livre des Amours. Marie Dupin : Elle est une modeste paysanne âgée de quinze ans. Ronsard a alors trente-et-un ans. Il l’aime et lui dédie des poèmes simples. Hélène de Surgères : Jeune et belle femme, elle est la suivante de la reine Catherine de Médicis. Elle perd son amant au combat et, pour la consoler, sur ordre de la reine, Ronsard lui compose des vers d’amour.
L’amour : Les sentiments et la passion amoureuse sont loués et exprimés dans tout le recueil. Le poète évoque les différentes étapes et les différents états liés à l’amour. On y trouve l’amour passion qui est souvent irrationnel et qui peut devenir une source de déception, car l’exaltation des sentiments envahissent trop l’amoureux. Cet amour inconditionnel est douloureux puisqu’il ne peut ne pas être partagé. C’est aussi la faiblesse de l’homme face à l’amour qui cède aux caprices et qui accepte les souffrances qui est visé. La nature : Elle sert de références à la beauté féminine et de faire-valoir. La présence des animaux, et surtout des oiseaux, symboles de liberté et d’évasion, témoigne de l’importance symbolique de la nature. L’alouette au petit matin ou le rossignol qui chante, les paysages, tout cela montre l’importance de l’esthétique visuelle, proche des tableaux des grands maîtres, chez les poètes de la Renaissance. Les Anciens et la mythologie grecque : Le mouvement littéraire de la Renaissance les met à l’honneur. L’Antiquité est perçue comme un modèle de perfection, même si la mythologie et l’humanisme sont cependant repensés. Le poète évoque souvent les dieux grecs et ses héros, et personnifie les choses et les sentiments qu’il marque d’une majuscule. La connaissance : La recherche du savoir et de la connaissance est louée. Tout savoir doit être accessible.
Les Amours est un immense recueil écrit par Ronsard. L’ouvrage est constitué de plusieurs parties. Les premiers poèmes sont dédiés à Cassandre. Son amour ayant changé, il écrit plus tard des vers à l’intention de Marie, et enfin, sur ordre de la reine, pour Hélène.
Le recueil des Amours se décompose en différentes parties :
- Les Amours (de 1552 à 1553) ;
- Continuation des Amours (1555) ;
- et Nouvelles continuation des Amours (1556).
Tous les poèmes sont des sonnets. C’est une forme populaire au XVIe siècle, remise à l’honneur par les écrivains de la Pléiade dont fait partie Ronsard.
Les Amours (de 1552 et 1553)
Les Amours (de 1552 et 1553)
Le poète dresse dans cette partie le portrait flatteur de Cassandre. Il n’hésite pas à y vanter ses seins, ses yeux, toute sa beauté et ses vertus. Idéalisant la femme aimée, Ronsard fait ici un éloge à Cassandre. Il livre également ses tourments en témoignant à la fois des douleurs et des joies qui l’assaillent. Cette première partie comporte cent quatre-vingt-trois sonnets composés en décasyllabes.
Continuation des Amours (1555)
Continuation des Amours (1555)
La structure de ce recueil est différente de la première partie de l’œuvre. Ronsard évoque ici son amour pour Marie. La structure des poèmes est celle-ci : quatorze vers (comme pour les sonnets), mais qui ne sont pas découpés en quatrains et tercets, composés d’alexandrins. Ronsard use de la mythologie pour célébrer l’amour, un amour d’ailleurs plus ouvert et dévoilé que celui qu’il témoigne pour Cassandre. Le prénom de Marie est souvent annoncé. Cet amour pour Marie est réciproque, alors que l’amour qu’éprouvait le poète pour Cassandre n’était pas partagé. Cependant, la jeune femme lui reproche son inconstance, avouée par le poète…
Nouvelles continuation des Amours (1556)
Nouvelles continuation des Amours (1556)
Ronsard varie là encore la structure de ses poèmes. Une première sous-partie, nommée « Élégie », se compose de deux poèmes, découpés en strophes de cinq vers. Des chansons suivent, qui célèbrent la jeunesse et la beauté d’Hélène (la dernière femme célébrée par le poète). Ronsard termine par de nouveaux poèmes où le nom d’une de ses maîtresses est subtilement glissé, Rose, alors qu’il pleure le manque de réciprocité de sa bien-aimée. Un nouveau cycle reprend avec des odes, des chansons et des poèmes. Ce recueil est le plus long des trois sous-recueils qui composent l’œuvre complète des Amours.
« Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous esmerveillant :
Ronsard me celebroit du temps que j’estois belle. »
« Sonnets pour Hélène »« À Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil. »
« Ode à Cassandre »« Le tems s’en va, le tems s’en va, ma Dame :
Las ! le tems non, mais nous nous en allons,
Et tost serons estendus sous la lame :
Et des amours desquelles nous parlons,
Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle :
Pour-ce aimés moy, ce pendant qu’estes belle. »
« Je vous envoie un bouquet de ma main »« Le jour pousse la nuit,
Et la nuit sombre
Pousse le jour qui luit
D’une obscure ombre.
L’Autonne suit l’Esté,
Et l’aspre rage
Des vents n’a point esté
Après l’orage.
Mais la fièvre d’amours
Qui me tourmente,
Demeure en moy tousjours,
Et ne s’alente. »
« À Cupidon »