Disciple de Kant, Schopenhauer reprend les idées de son mentor et tente de créer un ouvrage qui synthétise sa vision du monde selon quatre thèmes essentiels. Il divise ainsi son œuvre monumentale en quatre livres qui traitent de l’épistémologie (étude des sciences et de la connaissance), de l’ontologie (étude de l’être), de l’esthétique et de l’éthique.
Schopenhauer décrit le monde comme étant une idée. Le monde devient un objet soumis à l’expérience, reposant sur le principe de la raison. Le monde est forcément une idée, puisqu’il est un objet dans l’esprit d’un sujet, d’un individu. Il est une représentation.
Ce monde est régi par la volonté. La volonté n’est pas une représentation ou une idée, mais une chose en soi. Elle est la réalité du monde. Toutes les idées proviennent de cette volonté. Elle est ce qui pousse à l’action, elle est indépendante du temps et de l’espace. Toutes les actions des hommes sont soumises à cette volonté. L’homme se croit donc libre mais ne l’est pas, il est soumis à la nécessité.
Le désir chez Schopenhauer est négatif. Sa satisfaction n’est qu’une interruption momentanée de la souffrance, et d’autres désirs donc d’autres souffrances vont venir remplacer cette satisfaction illusoire. L’art a la fonction de soulager la souffrance humaine.
Cette volonté, source de la volonté de vivre est aussi source de l’égoïsme. L’homme ne perçoit le monde qu’à travers sa subjectivité. Mais renoncer à l’égoïsme est synonyme de renoncer à la volonté de vivre. L’homme est donc condamné à la souffrance, il est soumis à l’esclavage de la volonté. Le bonheur est illusoire, il ne donne qu’une satisfaction temporaire.
L’art est une manifestation de la volonté. L’observation du monde, en se détachant de sa volonté propre, et l’art, sont les seuls moyens envisagés pour pouvoir prétendre au bonheur.
« Vouloir sans motif, toujours souffrir, toujours lutter, puis mourir, et ainsi de suite, dans les siècles des siècles, jusqu’à ce que la croûte de notre planète s’écaille en tout petits morceaux ! »