Le Comte de Monte-Cristo est paru en feuilleton la même année que Les Trois Mousquetaires et a connu un succès immédiat.
Alexandre Dumas s’inspire ici d’une histoire vraie : celle de Pierre Picaud, injustement dénoncé par ses amis jaloux et emprisonné, et qui, après sa libération, n’aura de cesse de se venger.
L’intrigue se déroule au début du règne de Louis XVIII, en 1815. Napoléon est alors en relégation, et ses partisans sont les ennemis du nouveau pouvoir en place. Cette toile de fond politique sert de prétexte à une injuste machination qui va placer le héros en marge de la société.
Edmond Dantès : C’est le héros du roman. Homme serein au début du roman, il devient capitaine du Pharaon mais est rendu fou de vengeance par la machination qui s’est tramée contre lui et qui l’aveugle littéralement. Son âme torturée et inquiète fait de lui un être redoutable, et son soucis de justice le rendra finalement injuste. Mercédès : La fiancée de Dantès qui épousera ensuite Fernand Mondego. Fernand Mondego : Pécheur catalan, il est jaloux de son ami Dantès car il est amoureux de Mercédès. Il dénonce Dantès ami pour causer sa perte. Danglars : C’est le comptable du Pharaon. Il est jaloux de l’ascension de Dantès. Très ambitieux, il fait tout pour réussir. Trafiquant et spéculateur, il s’enrichit malhonnêtement. Gérard de Villefort : Il est substitut du procureur à Marseille. Il fait emprisonner Dantès bien qu’il le sache innocent. Il veut en effet protéger son père, bonapartiste, et préserver sa carrière. Maximilien Morrel : Ami de Dantès, il est armateur et c’est sur un de ses bateaux que naviguait Dantès. Morrel est honnête et droit, très scrupuleux dans ses engagements. L’abbé Faria : L’abbé Faria est un prisonnier du château d’If. Doté d’un très vaste savoir et d’une logique à toute épreuve, il possède également un trésor caché. Albert de Morcerf : Fils de Mercédès et de Fernand, il est sauvé par le comte de Monte-Cristo avec lequel il se lie d’amitié.
La vengeance : C’est le thème principal de ce roman. Le personnage du comte de Monte-Cristo est l’incarnation même de la vengeance, dont il est possédé presque jusqu’à la folie. C’est en effet une véritable obsession qui l’accompagne et détermine chacune de ses actions. Son désir de vengeance est d’autant mieux mis en valeur que le comte met en place des stratégies extrêmement élaborées et s’étalant sur de longues périodes. Le pouvoir : Le pouvoir, l’argent et la manipulation dirigent le monde décrit par Alexandre Dumas. Le goût de l’argent et du pouvoir est tel, chez les hommes arrivistes, qu’il cause leur perte. C’est ce que Dantès a bien compris, et il se sert de l’argent comme d’un moyen de dominer les autres. Il fait donc preuve d’autant de calcul que ses ennemis. Chaque personnage du roman est d’une manière ou une autre atteint par cette noirceur fondamentale de l’être humain. L’aventure : Le Comte de Monte-Cristo est également un roman de prison et d’évasion, ce qui en fait un roman d’aventure. L’emprisonnement est longuement décrit dans un cadre parfaitement romanesque : un château sur une île déserte. Comme dans tout récit d’aventure, l’emprisonnement se termine par une scène d’évasion.
L’injustice
L’injustice
Le récit comment au début du règne de Louis XVIII.
Edmond Dantès est de retour à Marseille à bord du Pharaon avec une promotion au titre de capitaine. Il doit se marier avec sa fiancée, Mercédès, mais il est dénoncé à tort comme agent bonapartiste par Danglars et Fernand Mondego, qu’il croyait être ses amis. Les deux hommes sont en effet jaloux de sa réussite professionnelle et sentimentale. La machination consiste à lui faire transporter une lettre, dont il ignore le contenu, à Noirtier de Villefort.
Le fils de Noirtier, Gérard de Villefort, substitut du procureur à Marseille, veut protéger son père bonapartiste, ainsi que sa propre carrière. Bien qu’il comprenne l’innocence d’Edmond Dantès, il le fait condamner et emprisonner au château d’If, le jour où celui-ci aurait dû se marier. Le Château d’If est situé sur une île au large de Marseille.
L’emprisonnement
L’emprisonnement
Edmond Dantès connaît de longues années d’un pénible et rigoureux emprisonnement. Il est furieux et désespéré au moment où il rencontre l’abbé Faria, un autre prisonnier qui depuis des années a entrepris de creuser un tunnel. Mais celui-ci s’est trompé dans ses plans, et son tunnel aboutit dans la cellule de Dantès.
L’abbé Faria, homme sage et érudit, se prend d’affection pour Dantès. Il entreprend de l’éduquer, de lui apprendre la science et la philosophie, sauvant ainsi Dantès du suicide. À force de réflexion, l’abbé reconstitue la machination qui a conduit son ami en prison. Il lui révèle également qu’il a hérité d’un immense trésor, le trésor des Borgia, qui est caché sur l’île de Monte-Cristo.
Alors que les deux hommes préparent ensemble leur évasion, l’abbé Faria meurt brutalement. Juste avant de mourir, il lègue son trésor à Dantès. Celui-ci prend alors la place de la dépouille de Faria et est jeté à la mer. Il retrouve ainsi la liberté après quatorze ans de prison.
Le retour
Le retour
De retour à Marseille, Dantès apprend que son père est mort de faim et que sa fiancée, qui le croyait mort, a épousé son rival, Fernand Mondego. Mondego a depuis été fait comte de Morcerf, ce qui fait de Mercédès la comtesse de Morcerf.
Dantès se rend sur l’île de Monte-Cristo et prend possession du trésor de l’abbé Faria. Furieux de l’injustice qui lui a été faite, il décide de se venger. Ses cibles sont Fernand Mondego, qui lui a volé sa fiancée ; Danglars, qui l’avait dénoncé et qui est devenu banquier ; et Gérard de Villefort, qui l’a condamné et qui est devenu procureur du roi.
Grâce à une patiente enquête, il retrouve la trace de chacun et se renseigne sur eux afin de connaître leurs points faibles. Lui-même se présente sous l’identité du comte de Monte-Cristo. Il se sert de cette identité pour rendre service à son seul ami, l’armateur Maximilien Morrel, et à son ancien voisin Caderousse.
La vengeance
La vengeance
Dantès voyage en Orient et en Italie. Il sauve Albert de Morcerf, le fils de Mercédès et Fernand, ce qui lui permet de se rapprocher de cette famille. Peu à peu, il s’insère dans le milieu de ses ennemis et parvient à les ruiner.
Le comte de Morcerf, définitivement ruiné, se suicide. Mercédès part en exil.
Le banquier Danglars est également ruiné. Dantès parvient à arranger un mariage entre la fille de Danglars et un faux prince italien.
Dantès a également découvert que la femme du procureur Villefort a empoisonné plusieurs membres de sa famille pour que son fils soit le seul héritier. Acculée par Dantès, elle tue son fils et se suicide, tandis que Gérard de Villefort sombre dans la folie. Dantès prend cependant soin d’épargner Valentine, la fille de Villefort : en effet, son ami armateur en est amoureux et Dantès fait tout pour les réunir.
Sa vengeance accomplie, Dantès repart en Orient. Il n’est pas apaisé pour autant et ses crimes le tourmentent.
« Les blessures morales ont cela de particulier qu’elles se cachent, mais ne se referment pas ; toujours douloureuses, toujours prêtes à saigner quand on les touche, elles restent vives et béantes dans le cœur. »« Est-ce que la loi a des yeux pour voir votre tristesse ? Est-ce que la loi a des oreilles pour entendre votre douce voix ? Est-ce que la loi a une mémoire pour se faire l’application de vos délicates pensées ? Non, madame, la loi ordonne, et quand elle a ordonné, elle frappe. »« Écoutez, dit le comte ; et son visage s’infiltra de fiel, comme le visage d’un autre se colore de sang. Si un homme eût fait périr, par des tortures inouïes, au milieu des tourments sans fin, votre père, votre mère, votre maîtresse, un de ces êtres enfin qui, lorsqu’on les déracine de votre cœur, y laissent un vide éternel et une plaie toujours sanglante, croiriez-vous la réparation que vous accorde la société suffisante, parce que le fer de la guillotine a passé entre la base de l’occipital et les muscles trapèzes du meurtrier, et parce que celui qui vous a fait ressentir des années de souffrance morale a éprouvé quelques secondes de douleurs physiques ? »« À force de se dire à lui-même, à propos de ses ennemis, que le calme était la mort, et qu’à celui qui veut punir cruellement il faut d’autres moyens que la mort, il tomba dans l’immobilité morne des idées de suicide ; malheur à celui qui, sur la pente du malheur, s’arrête à ces sombres idées ! C’est une de ces mers mortes qui s’étendent comme l’azur des flots purs, mais dans lesquelles le nageur sent de plus en plus s’engluer ses pieds dans une vase bitumeuse qui l’attire à elle, l’aspire, l’engloutit. »