Fiche de lecture
La Petite Sirène, Hans Christian Andersen
Contexte

La Petite Sirène, qui a aussi été traduit sous le titre de La Petite Ondine, est un des contes les plus célèbres de l’auteur danois Hans Christian Andersen. Publié en 1837, il figure parmi les nombreux contes (plus de 174) que l’auteur a écrit et qui ont fait son succès.
Comme dans la plupart de ses contes de fées, Andersen met en scène des personnages de rois et de reines, des animaux et des créatures merveilleuses telles que des sirènes ou des fées. Les dénouements de ses contes aboutissent parfois à des situations tragiques et malheureuses, mais ses conclusions confèrent toujours une dimension morale et philosophiques importantes à ses textes.
Le conte de La Petite Sirène a fait l’objet de nombreuses adaptations littéraires et artistiques puisque la figure de cette sirène amoureuse d’un prince humain inspira nombres d’artistes.

Personnages

La Petite Sirène : Jeune sirène de 15 ans, elle se distingue de ses cinq sœurs par sa grande beauté, sa merveilleuse voix et son caractère singulier : « C’était une enfant bizarre, silencieuse et réfléchie. » De nature très curieuse, elle est attirée par le monde des hommes qui la fascine. Lors de sa première montée à la surface de l’eau elle tombe amoureuse d’un jeune prince. Par amour pour lui, déterminée et courageuse, elle sacrifie tout pour devenir humaine et tenter de gagner l’amour de cet homme. Parmi les hommes, elle est remarquée pour sa beauté et ses qualités de danseuse.
Les cinq sœurs : Contrairement à leur sœur cadette, elles préfèrent le monde aquatique au monde des hommes. Elles ont chacune un an d’intervalle. Elles sont très peinées par la souffrance de leur petite sœur et par la perte de cette dernière qui décide de quitter le monde de la mer pour vivre avec le prince. Elles iront jusqu’à vendre leurs chevelures à la sorcière de la mer pour connaître la solution qui pourrait sauver leur sœur. Jusqu’à la fin, elles soutiendront leur petite sœur en essayant de la convaincre de tuer le prince pour redevenir sirène et ainsi échapper à la mort.
La grand-mère : Mère du roi de la mer, elle prend le contrôle de la demeure royale pour aider son fils veuf. C’est une femme spirituelle, fière de son rang, attachée à la tradition et qui s’occupe avec beaucoup de soin et d’amour de ses 6 petites-filles. Elle raconte de nombreuses histoires sur le monde des hommes à la Petite Sirène qui veut en savoir toujours plus.
Le roi de la mer : Veuf, il est le père de 6 jeunes sirènes. Il règne sur le monde de la mer. L’auteur ne livre que très peu d’informations sur ce personnage qui n’a pas véritablement de rôle dans le récit.
Le prince : Beau jeune homme de 16 ans, aux longs cheveux noirs, dont la petite sirène tombe instantanément amoureuse. Il survit au naufrage du navire sur lequel il venait de fêter ses 16 ans grâce au secours de la Petite Sirène. Il tombe amoureux de la jeune femme qu’il voit en se réveillant parce qu’il croit que c’est elle qui l’a sauvé. Il finira par épouser cette jeune femme qui est la fille d’un roi voisin sans jamais savoir que c’est à la Petite Sirène qu’il doit la vie. Il ne saura d’ailleurs jamais que la jeune fille muette qu’il a recueillie et pour laquelle il nourrit de sincères sentiments d’amitié est une sirène qui a tout sacrifié dans l’espoir de gagner son amour.
La sorcière de la mer : Personnage maléfique qui vit en compagnie de crapauds et de serpents de mer dans une maison macabre faite d’ossements et de plantes carnivores. Elle connaît les désirs de la Petite Sirène avant même que celle-ci les lui exprime. Elle lui fournit l’élixir qui lui permettra de devenir un être humain. Elle est insensible aux sentiments de la jeune princesse et se délecte de pouvoir contribuer à son malheur.
L’épouse du prince : Fille d’un roi voisin, elle épouse le prince dont la Petite Sirène est amoureuse. Elle est la même jeune femme qui a pris soin du prince après que la Petite Sirène l’a laissé sur un rocher au lendemain du naufrage. Depuis ce jour, le prince est profondément amoureux d’elle car il croit qu’elle l’a sauvé. Elle est particulièrement belle, avec une peau blanche et de grands yeux noirs séduisants. La petite sirène admet qu’elle n’a jamais vu de jeune femme plus belle qu’elle.

Thèmes

La curiosité : La curiosité de la Petite Sirène pousse cette dernière à négliger le monde de la mer pour lui préférer le monde des hommes qui la fascine parce qu’elle ne le connaît pas. Elle est aveuglée par ce désir de découvrir l’inconnu et ne peut se satisfaire des merveilles du monde aquatique. Elle tente de satisfaire sa curiosité en interrogeant ses sœurs, qui ont pu monter à la surface de l’eau, ainsi que sa grand-mère qui doit lui raconter maintes histoires sur « les pays au-dessus de la mer ».
L’amour impossible : La Petite Sirène tombe amoureuse du jeune prince le jour de sa majorité, lors de sa première montée à la surface de l’eau. Elle connaît alors une tristesse insupportable après avoir laissé ce prince qu’elle ne peut aimer parce qu’elle appartient au monde de la mer. Sa grand-mère lui explique qu’il est impossible de vivre cet amour car les hommes n’aiment pas les femmes qui ont une queue de poisson à la place des jambes. Pourtant, la Petite Sirène sacrifie sa vie de sirène ainsi que sa voix, et consent à supporter les pires souffrances pour devenir humaine et tenter de vivre cet amour impossible. Mais le prince n’éprouve que de l’amitié pour elle et l’amour qui pourrait sauver la Petite Sirène reste impossible malgré tous ses sacrifices.
La métamorphose : La Petite Sirène désire changer de nature pour épouser le prince et posséder une âme éternelle après la mort. Elle devient humaine après avoir bu l'élixir préparé par la sorcière de la mer, puis devient fille de l’air à la fin du récit. Ces métamorphoses permettent en quelque sorte à la Petite Sirène de réaliser une ascension spirituelle en évoluant dans les mondes aquatique, terrestre puis céleste.
La métamorphose est un thème littéraire récurrent dans les contes merveilleux.

Résumé

Description du monde marin dans lequel vivent les sirènes

Dans les premières lignes de ce conte, Andersen dresse le tableau du monde aquatique qui constitue le décor de l’histoire de La Petite Sirène. Il en décrit les beautés et énumère les diverses créatures qui vivent dans la mer, cette « eau bleue comme les feuilles des bluets, pure comme le verre le plus transparent » : poissons, plantes, arbres bizarres, coraux, coquillages, fleurs vivantes, etc.
Bien loin dans la mer se trouve le château du roi du peuple de la mer. Celui-ci étant veuf depuis plusieurs années, c’est sa mère qui dirige la demeure royale et prend soin de ses six filles qui sont toutes des sirènes, princesses charmantes, dont la cadette est plus belle encore que les autres : « elle avait la peau douce et diaphane comme une feuille de rose, les yeux bleus comme un lac profond ».
Dans le jardin qui entoure la demeure royale, chaque princesse possède un terrain qu’elle cultive selon son bon plaisir. La plus jeune princesse, c’est-à-dire la Petite Sirène, a donné à cet espace la forme d’un soleil à l’aide de fleurs rouges et y a disposé une statuette en marbre blanc qui représente un petit garçon. Elle se distingue de ses sœurs non seulement par sa grande beauté mais aussi par son caractère bizarre et l’intérêt démesuré qu’elle porte au monde où vivent les hommes.

Le quinzième anniversaire des princesses

Arrivées à leur quinzième anniversaire, chaque princesse a le droit de monter à la surface de l’eau pour observer les humains et leur monde. La plus jeune des sœurs doit donc attendre 5 ans avant de pouvoir contempler ce spectacle qui stimule tant son imagination. Mais à chaque fois que l’une des princesses arrive à l’âge de la majorité, elles lui font un récit détaillé et enthousiaste de ce qu’elles ont découvert sur la terre.
L’aîné a été fascinée par les bruits et les lumières de la ville, la seconde a eu le plaisir de contempler un coucher du soleil, la troisième d’admirer une forêt, des collines et d’essayer de jouer avec quelques jeunes enfants qui se baignaient. Si la quatrième s’est contentée de rester au milieu de la mer sauvage, croisant navires, mouettes et dauphins, la cinquième sœur a pu contempler le spectacle impressionnant d’un orage en mer en plein hiver. Mais après un certain temps, passée l’euphorie de la découverte, chaque sœur en vient à affirmer que rien ne vaut les beautés du monde de la mer. Convaincues de cela, elle ont pris l’habitude, dès qu’un orage éclate, d’aller nager devant les navires de passage pour chanter les beautés de la mer et inviter les marins à contempler ces merveilles.

La Petite Sirène découvre le monde des hommes et assiste à un naufrage

Lorsque le jour des quinze ans de la Petite Sirène arrive enfin, la plus jeune des princesses sort la tête de l’eau alors que le jour vient de se coucher et remarque près d’elle un navire à trois mats. En s’approchant, elle observe les hommes sur le bateau et comprend qu’ils fêtent l’anniversaire d’un jeune prince, dont la beauté provoque instantanément l’admiration de la sirène. Lorsque les matelots déploient les voiles et que le vaisseau se met à avancer rapidement, la Petite Sirène ne peut s’empêcher de le suivre de très près. Mais bientôt un orage éclate, la mer s’agite dangereusement, et met le vaisseau en difficulté. Très vite, le navire cède à la violence de la tempête et la sirène assiste à son naufrage. Voyant le jeune prince s’engloutir dans la mer, elle décide de le sauver en soutenant sa tête hors de l’eau jusqu’à ce que les vagues les mènent jusqu’au rivage.
Le lendemain matin, elle donne un baiser sur le front du beau prince qui ne s’est toujours pas réveillé. Elle remarque qu’il ressemble à la statuette qu’elle a mis dans son jardin. Après l’avoir installé sur un rocher confortable à l’abri du soleil, elle plonge dans la mer lorsqu’une jeune fille s’approche d’eux. Plusieurs personnes prodiguent alors des soins au prince qui finit par se réveiller avant d’être emmené dans une grande maison voisine. La jeune princesse retourne alors dans le château de son père avec tristesse et refuse de raconter à ses sœurs ce qu’elle a vu.

Le chagrin de la Petite Sirène

Plusieurs fois, elle retourne à l’endroit où elle a laissé le prince en espérant l’y voir. Mes ses espoirs sont toujours déçus et la tristesse de la princesse, à chaque fois plus grande, devient insupportable. Un jour, elle finit par tout raconter à ses sœurs, et une de leurs amies proches leur explique où se trouve le château du prince. La Petite Sirène se rend alors très régulièrement près de ce château pour apercevoir le prince. L’amour de la princesse pour ce dernier et pour le monde des hommes grandit et se renforce.
La Petite Sirène, qui voulait toujours en savoir plus sur ce monde terrestre, interroge sa grand-mère sur la mortalité des hommes. Celle-ci lui explique que si les sirènes vivent jusqu’à 300 ans et deviennent de l’écume après leur mort, les hommes eux, vivent moins longtemps mais ont une âme éternelle qui survit après que leur corps soit devenu poussière. La jeune sirène exprime alors son souhait de devenir humaine et d’accéder au monde céleste. Mais sa grand-mère lui répond que la seule façon de vivre dans le monde des hommes, c’est qu’un homme l’aime infiniment et l’épouse. Or, cela est impossible car les hommes n’aiment pas les filles qui ont une queue de poisson à la place des jambes.

La visite à la sorcière de la mer

Inconsolable, la Petite Sirène décide de rendre visite à la sorcière de la mer pour lui demander conseil. La sorcière lui propose alors un élixir qui transformera sa queue de poisson en deux belles jambes. Mais elle devra affronter d’atroces souffrances et renoncer à jamais au monde de la mer et à sa nature de sirène. De plus, si le prince ne tombe pas amoureux d’elle, son cœur se brisera dès lors qu’il épousera une autre fille et elle deviendra écume. La jeune sirène, pensant au prince et à l’âme immortelle, consent à supporter toutes ces souffrances. En paiement de son élixir, la sorcière exige la voix de la petite sirène et lui coupe la langue.
Après être allée dire adieu au château de son père, où tout le monde dormait, la Petite Sirène se dirige vers le château de son prince tant aimé, et boit l'élixir une fois installée sur la côte. La douleur que ce breuvage magique lui procure la fait s’évanouir.

La rencontre avec le prince et la vie dans son château

Lorsqu’elle se réveille, avec deux belles et blanches jambes, le prince se tient devant elle et cherche à savoir d’où elle vient. Mais celle-ci, désormais muette, ne peut répondre. Le prince décide alors de la recueillir dans son château. Comme le lui avait prédit la sorcière, à chaque pas, la Petite Sirène ressent une douleur atroce.
Le prince est vite séduit par la beauté et les nombreux charmes de la jeune sirène pourtant privée de sa voix. Peu à peu, il s’attache à elle mais nourrit des sentiments d’amitié et non d’amour pour elle. La jeune princesse se rend compte de cela et en est profondément affectée.
Pendant la nuit, elle se rend régulièrement sur la côte pour tremper ses pieds brûlants dans l’eau de la mer. Un soir, ses sœurs viennent jusqu’à elle lui exprimer leur chagrin. Elles viennent ensuite la visiter régulièrement en compagnie de sa grand-mère et de son père qui se contentent de lui faire signe de loin, n’osant pas approcher la côte.
Un jour, le prince explique à la sirène qu’il est amoureux de la jeune femme qui a pris soin de lui après le naufrage, car il croit que c’est elle qui l’a sauvé. La petite sirène est torturée de ne pouvoir lui dire que c’est elle qui l’a sauvé, mais garde tout de même espoir car cette jeune femme est dans un couvent dont elle ne sort jamais. Elle espère donc que le prince finira par l’oublier.

L’annonce du mariage et la visite du roi voisin

Pourtant, un jour, on annonce que le prince doit épouser la fille du roi voisin. Ce dernier assure à la Petite Sirène qu’il n’épousera jamais cette femme car elle ne ressemble pas à celle dont il est amoureux. Il lui avoue qu’il préférerait encore l’épouser elle.
Le navire du prince est préparé pour aller rendre visite au roi voisin. Durant le voyage, la Petite Sirène regarde avec nostalgie le fond de la mer.
Le lendemain, arrivés dans la ville du roi voisin, le prince découvre que la femme qui lui était promise n’est autre que la jeune femme du couvent dont il est épris. Le prince est alors au comble du bonheur tandis que la Petite Sirène sent déjà son cœur se briser.

Le mariage du prince

La Petite Sirène assiste à la cérémonie du mariage et profite de sa dernière soirée en dansant, en riant et en pensant à sa mort prochaine. Après que les époux se sont retirés dans leur tente, la Petite Sirène est surprise par ses sœurs qui sortent la tête de l’eau. Celles-ci ont vendu leurs chevelures pour obtenir des conseils de la sorcière de la mer. Elles donnent un couteau à leur jeune sœur en lui expliquant que si elle tue le prince avant le lever du jour elle pourra redevenir sirène. Le temps presse car déjà les premiers rayons du soleil apparaissent. La Petite Sirène se dirige dans la tente des époux et, après avoir déposé un baiser sur le front du prince, hésite à plonger le couteau dans la poitrine de l’homme qu’elle a tant aimé. Elle finit par jeter l’arme dans les vagues et plonge à son tour dans la mer. Elle est aussitôt dissoute en écume.

L’élévation jusqu’au monde des esprits de l’air

La Petite Sirène demande alors où elle se trouve. Une voix lui répond qu’au lieu de rester écume, elle s’est élevée parmi les filles de l’air. Si, comme les sirènes, les filles de l’air n’ont pas d’âme immortelle, elles peuvent l’acquérir après avoir fait le bien pendant trois cents ans. Ainsi, la Petite Sirène, étant sortie victorieuse des épreuves qu’elle a connues sur la terre, accède au monde des esprits de l’air et pourra un jour, par ses bonnes actions, avoir une âme immortelle.

Citation

Description du monde aquatique et du château du roi de la mer au début du conte :
« Bien loin dans la mer, l’eau est bleue comme les feuilles des bluets, pure comme le verre le plus transparent, mais si profonde qu’il serait inutile d’y jeter l’ancre, et qu’il faudrait y entasser une quantité infinie de tours d’églises les unes sur les autres pour mesurer la distance du fond à la surface.
C’est là que demeure le peuple de la mer. Mais n’allez pas croire que ce fond se compose seulement de sable blanc ; non, il y croît des plantes et des arbres bizarres, et si souples, que le moindre mouvement de l’eau les fait s’agiter comme s’ils étaient vivants. Tous les poissons, grands et petits, vont et viennent entre les branches comme les oiseaux dans l’air. À l’endroit le plus profond se trouve le château du roi de la mer, dont les murs sont de corail, les fenêtres de bel ambre jaune, et le toit de coquillages qui s’ouvrent et se ferment pour recevoir l’eau ou pour la rejeter. Chacun de ces coquillages referme des perles brillantes dont la moindre ferait honneur à la couronne d’une reine. »
Le désir de la Petite Sirène de faire partie du monde terrestre :
« Son affection pour les hommes croissait de jour en jour, de jour en jour aussi elle désirait davantage s’élever jusqu’à eux. Leur monde lui semblait bien plus vaste que le sien ; ils savaient franchir la mer avec des navires, grimper sur les hautes montagnes au-delà des nues ; ils jouissaient d’immenses forêts et de champs verdoyants. »
Les sentiments de la Petite Sirène le soir du mariage du prince, alors qu’elle est promise à une mort prochaine :
« Mais il est impossible d’exprimer ce qui se passait dans son cœur ; au milieu de la danse elle pensait à celui pour qui elle avait quitté sa famille et sa patrie, sacrifié sa voix merveilleuse et subi des tourments inouïs. Cette nuit était la dernière où elle respirait le même air que lui, où elle pouvait regarder la mer profonde et le ciel étoilé. Une nuit éternelle, une nuit sans rêve l’attendait, puisqu’elle n’avait pas une âme immortelle. Jusqu’à minuit la joie et la gaieté régnèrent autour d’elle ; elle-même riait et dansait, la mort dans le cœur. »
L’accueil de la Petite Sirène parmi les filles de l’air :
«  - Chez les filles de l’air, répondirent les autres. La sirène n’a point d’âme immortelle, et elle ne peut en acquérir une que par l’amour d’un homme ; sa vie éternelle dépend d’un pouvoir étranger. Comme la sirène, les filles de l’air n’ont pas une âme immortelle, mais elles peuvent en gagner une par leurs bonnes actions. Nous volons dans les pays chauds, où l’air pestilentiel tue les hommes, pour y ramener la fraîcheur ; nous répandons dans l’atmosphère le parfum des fleurs ; partout où nous passons, nous apportons des secours et nous ramenons la santé. Lorsque nous avons fait le bien pendant trois cents ans, nous recevons une âme immortelle, afin de participer à l’éternelle félicité des hommes. Pauvre petite sirène, tu as fait de tout ton cœur les mêmes efforts que nous ; comme nous tu as souffert, et, sortie victorieuse de tes épreuves, tu t’es élevée jusqu’au monde des esprits de l’air, où il ne dépend que de toi de gagner une âme immortelle par tes bonnes actions. »