L’Œuvre est un roman faisant partie d’une série intitulée Les Rougon-Macquart. Cette série comporte 20 romans écrits par Émile Zola, durant la période allant de 1871 à 1893. L’Œuvre est le quatorzième volume de la série dont les plus connus sont L’Assommoir et Germinal.
L’Œuvre a pour principal sujet la peinture. Le contexte historique est celui du Second Empire (régime politique ayant duré de 1852 à 1870 et fondé par Napoléon III).
Les personnages s’inscrivent globalement dans le mouvement de l’impressionnisme.
L’impressionnisme est un courant pictural qui est né au milieu du XIXe siècle. Il constitue une fracture de l’art moderne tel qu’il était connu jusqu’à présent. Des tableaux comme Impression, soleil levant (Claude Monet, 1872) et Le berceau (Berthe Morisot, 1872) sont représentatifs de ce mouvement.
Claude Lantier : Il s’agit du fils de Gervaise Macquart et d’Auguste Lantier. Né à Plassans (ville fictive), il rejoindra plus tard Paris. Ses amis proches sont Pierre Sandoz, Louis Dubuche et Bongrand. Claude est caractériel et ne vit que pour sa peinture. Il y consacre d’ailleurs beaucoup de temps, jusqu’à atteindre un état d’épuisement. L’acharnement de Claude est d’autant plus grand que le succès de ses peintures n’est plus au rendez-vous. Bongrand : Cet homme âgé soutient son ami Claude dans sa passion pour la peinture. Également très attiré par ce domaine artistique, Bongrand a peint une œuvre d’art intitulée La Noce au village, exposée dans un célèbre musée du Luxembourg. Après avoir réalisé ce chef-d’œuvre, il manque malheureusement d’inspiration. Bongrand, accompagné de Sandoz (un autre ami), a été le seul à se rendre aux funérailles de son ami Claude. Il est amoureux de Christine. Christine : C’est la fille du capitaine Hallegrain (décédé lorsqu’elle n’avait que 12 ans) et d’une femme parisienne. Les parents de Christine sont d’une catégorie sociale modeste : la mère élève sa fille à l’aide d’une pension et elle peint quelques éventails qui lui rapportent un peu d’argent. Après le décès de sa mère, Christine se rend au couvent de la Visitation : elle y restera vivre plus d’une année. À cette occasion, la mère supérieure du couvent lui déniche un poste de lectrice afin de rendre service à Madame Vanzade, une veuve fortunée malvoyante. Elle épousera Claude Lantier et aura un fils, Jacques. Henri Fagerolles : Ce peintre a du talent. Il admire le travail pictural de Claude et s’inspire même de certaines de ses techniques de peinture. Irma Bécot : Cette femme embourgeoisée possède un certain charme, grâce auquel elle attire de nombreux hommes très différents, comme par exemple un malfrat de la rue ou un riche propriétaire d’un hôtel. Elle entretient une liaison amoureuse avec Henri Fagerolles, mais elle est ensuite attirée par Claude car il la repousse, ce qui stimule ses sentiments envers lui. Ils passent tous deux une nuit ensemble et Claude, mortifié par les remords, avoue sa nuit secrète à sa femme Christine. Louis Dubuche : C’est un ami d’enfance de Claude. Il grandit à Plassans. Il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de Paris et souhaite devenir architecte, un projet ambitieux qu’il espère réussir en s’en donnant les moyens. Attiré par la réussite sociale, il se marie avec la fille d’un riche maçon. Celle-ci est souvent fébrile mais n’empêche pas Louis d’avoir d’elle deux enfants : Alice et Gaston. Malgré une situation financière en chute, il sera pour ses enfants un père remarquable. Madame Vanzade : C’est une veuve fortunée atteinte de cécité, auprès de qui Christine fait la lecture. Mahoudeau : Il est sculpteur et ami de Claude. Il est amoureux de Mathilde, une herboriste à la réputation de femme facile. Mahoudeau a pour projet de sculpter une magnifique statue en position debout mais le manque de moyens l’en privera. Il utilisera à la place un simple manche à balai en bois. La sculpture terminée ne tiendra pas longtemps en raison du bois endommagé par le gel hivernal. Après l’effondrement de la sculpture, Mahoudeau connaîtra un chagrin aussi terrible que s’il avait perdu un être aimé. Pierre Sandoz : Il est le romancier de L’Œuvre de Zola. En effet, Émile Zola a choisi de faire parler son double explicite dans son texte. Il glisse quelques faits autobiographiques dans le roman, comme par exemple la rue de Batignolles où vit un personnage et où Zola a lui-même vécu.
La peinture : La peinture est l’élément-clef du roman. Lorsque Zola écrit L’Œuvre, l’impressionnisme domine et des peintres célèbres comme Monet, Renoir, Cézanne, Degas et Morisot font l’effet d’un rebondissement spectaculaire dans le domaine pictural. C’est cette révolution artistique que Zola met en relief, à travers des personnages en quête de renouveau.
L’amour : L’amour fait doublement partie de l’histoire. Il y a l’amour qu’éprouve Claude pour sa peinture et l’amour qu’il voue à Christine, bien que leur relation s’étiole tout doucement au fil du récit.
Concernant la peinture, cet amour peut être aisément qualifié de destructeur, puisque Claude se pendra finalement devant une de ses toiles (qui d’ailleurs n’était pas encore achevée).
Ce personnage reconnaît ne vivre que pour sa passion mais celle-ci se révèle plus néfaste que bénéfique : il finira obsédé et tiraillé à l’idée de ne plus jamais connaître le succès qu’il avait eu autrefois. Il cherchera à atteindre à nouveau cet état de grâce, où sa peinture était vénérée et reconnue.
Concernant Christine, son couple aura certes tenu sur la durée, mais dans des conditions plus que défavorables. Rappelons que vers la fin du roman Claude se cloître dans son hangar afin d’assouvir sa passion sanguine, au détriment de la femme qu’il a autrefois tant aimée.
L’amitié : L’amitié existe dans le texte de Zola et est mise en valeur de manière douce et positive. Bien que les amis de Claude ne le comprennent pas toujours dans ses choix de peinture, ils resteront à ses côtés lors des moments difficiles. Cependant, seuls Bongrand et Pierre Sandoz assistent à l’enterrement de leur ami Claude.
Claude Lantier est le fils de Gervaise Macquart et d’Auguste Lantier. La peinture constitue une véritable passion pour lui. Entouré d’amis peintres et sculpteurs, il essaie de convertir le grand public à un nouveau style de peinture, en décalage avec ce qui se faisait à l’époque du XIXe siècle. Lantier connaît un échec cuisant avec ses toiles, tandis que ses amis jouissent d’une modeste réussite. Victime de l’incompréhension du public et de ses amis, le peintre se renferme quelque peu sur lui-même.
Claude tombe follement amoureux de Christine, la fille d’une Parisienne et du capitaine Hallegrain. Le couple s’échappe de la ville tonitruante pour se rendre à la campagne, à Bennecourt. Ils louent une petite maison confortable. Christine attend par la suite un enfant, Jacques, dont elle et son mari ne s’occupent pas vraiment. Claude est si absorbé par son art qu’il considère son propre fils comme un banal modèle de peinture, tandis que Christine ne possède visiblement pas la fibre maternelle.
Survient un drame lorsqu’à l’âge de 12 ans, Jacques meurt d’une hydrocéphalie (maladie du cerveau). Les parents retournent à Paris et Claude dédie une toile à son défunt fils (L’enfant mort) qui n’obtiendra aucun succès.
Les relations entre Claude et Christine sont de plus en plus tendues : Christine se sent délaissée par son mari, qui voue un réel acharnement à son activité. Claude trouve refuge dans une sorte de hangar où il ne fait que peindre. Il se pendra finalement devant la toile qu’il était en train de créer.
« Elle eut, malgré elle, un regard autour de l’atelier, sur les esquisses terrifiantes, dont les murs flambaient ; et, dans ses yeux clairs, un trouble reparut, l’étonnement inquiet de cette peinture brutale. De loin, elle voyait à l’envers l’étude que le peintre avait ébauchée d’après elle, si consternée des tons violents, des grands traits de pastel sabrant les ombres, qu’elle n’osait demander à la regarder de près. »
Chapitre 1
« Mais Fagerolles n’avait pas desserré les dents. Il examinait toujours la toile, il jetait des coups d’œil sur le public. Avec son flair de Parisien et sa conscience souple de gaillard adroit, il se rendait compte du malentendu ; et, vaguement, il sentait déjà ce qu’il faudrait pour que cette peinture fît la conquête de tous, quelques tricheries peut-être, des atténuations, un arrangement du sujet, un adoucissement de la facture. »
Chapitre 5
« Et pourtant elle ne se trompait pas, elle sentait bien qu’il préférait sa copie à elle-même, que cette copie était l’adorée, la préoccupation unique, la tendresse de toutes les heures. »
Chapitre IX
« Je ne veux pas m’en aller avec toi, je ne veux pas être heureux, je veux peindre. »
Chapitre XII