Alors qu’il a déjà beaucoup voyagé et pratiqué différents métiers, Jack London part en Alaska en juillet 1897 accompagné de son beau-frère avec lequel il monte une expédition de prospection. C’est en effet la grande époque de la ruée vers l’or, et les aventuriers affluent au Klondike.
Jack London, rapidement seul car son beau-frère ne supporte pas les conditions de vie difficiles, prospecte peu, mais les très nombreuses rencontres qu’il fait en Alaska, les histoires qu’il entend et les paysage dont il s’imprègne fourniront la matière à plusieurs de ses livres, notamment à L’Appel de la forêt.
Atteint de scorbut, il lui faudra rentrer prématurément. Il se consacrera alors à l’écriture de ce roman, qui connaîtra un immense succès, lançant ainsi sa carrière littéraire.
Buck : Buck est un chien, croisement de saint-bernard et de colley, ce qui fait de lui un animal très grand et très fort. Par ailleurs, il est courageux et plein de caractère. Il vivait en Californie dans une famille sans histoire où il était aimé et qu’il aimait en retour. La vie auprès des chercheurs d’or lui apprendra la méfiance et la haine envers les hommes et ses congénères. John Thornton : John Thornton contraste avec les hommes du Grand Nord. Il n’est ni injuste ni cruel, et il refuse de tuer inutilement. Plus ouvert que les autres, il fait confiance à Buck, dans lequel il ne voit pas un simple outil mais un autre être vivant.
Le Grand Nord : Le Grand Nord canadien, la nature sauvage, les étendues glacées forment la toile de fond de ce roman. Jack London décrit avec précision et poésie cette nature qu’il a connue, dure et cruelle mais également magnifique. La cruauté : La vraie cruauté cependant est celle des hommes, dont la violence, à l’égard des animaux comme à l’égard de leurs semblables, est constante. Seul semble compter pour eux l’or, qu’ils cherchent passionnément. La loi du plus fort : De cette violence découle une loi inflexible, celle de la survie. L’idée de fond dans L’Appel de la forêt est que la méfiance et l’attaque sont indispensables pour survivre dans un monde, naturel ou humain, gouverné par la loi du plus fort. On lit ici nettement une inspiration darwinienne (de Darwin) de la part de Jack London.
Chapitre 1
Chapitre 1
Buck vit une vie de chien aimé au sein d’un foyer tranquille.
Mais c’est l’époque de la ruée vers l’or, et les chiens sont précieux car ils servent de chiens de traineau, surtout les chiens grands et forts comme Buck.
Pour cette raison, Buck est enlevé par Manuel et vendu à un homme qui le bat pour le soumettre. Il est ensuite revendu à François et Perrault.
Chapitre 2
Chapitre 2
Buck découvre la cruauté des autres chiens de traineaux, qui tuent Curly, la chienne avec laquelle il a été vendu.
Buck apprend lui aussi cette cruauté et, à son tour, tue un chien.
Chapitre 3
Chapitre 3
Buck devient chef de fil des chiens de traineau. Sa vie est difficile, il doit se méfier des hommes comme des chiens.
Chapitre 4
Chapitre 4
Le traineau change de propriétaire.
Buck est violemment battu et un matin, il ne se relève plus. Ses nouveaux maîtres veulent le tuer, mais un homme, John Thornton, les en empêche. Buck est seulement abandonné.
Le traineau, qui vient de partir, disparaît sous la glace qui vient de se briser : hommes et chiens meurent.
Chapitre 5
Chapitre 5
Buck sauve John Thornton de la noyade. Celui-ci croit dans les capacités de ce grand chien. Buck apprend à connaître Thornton et se prend d’un amour profond pour cet homme, qu’il aidera et sauvera à plusieurs reprises.
Chapitre 6
Chapitre 6
Thornton et Buck voyagent en traineau jusqu’à parvenir à une mine d’or.
Buck est attiré par la forêt, il entend des hurlements qu’il croit lui être destinés. Il rencontre un loup, qu’il revoit régulièrement.
Un jour, il part chasser un cerf. À son retour, il découvre que le campement a été attaqué par des indiens et que son maître est mort. Il le venge en tuant les indiens.
N’étant plus retenu par l’amour de Thornton, il cède à l’appel de la forêt. Il est accueilli par une meute de loup dont il devient le chef.
« Buck ne lisait pas les journaux et était loin de savoir ce qui se tramait vers la fin de 1897, non seulement contre lui, mais contre tous ses congénères. En effet, dans toute la région qui s’étend du détroit de Puget à la baie de San Diego on traquait les grands chiens à longs poils, aussi habiles à se tirer d’affaire dans l’eau que sur la terre ferme… Les hommes, en creusant la terre obscure, y avaient trouvé un métal jaune, enfoncé dans le sol glacé des régions arctiques, et les compagnies de transport ayant répandu la nouvelle à grand renfort de réclame, les gens se ruaient en foule vers le nord. Et il leur fallait des chiens, de ces grands chiens robustes aux muscles forts pour travailler, et à l’épaisse fourrure pour se protéger contre le froid. »« Il devait dominer ou être dominé; toute manifestation de pitié était signe de faiblesse. Dans la vie des origines, la pitié n’existait pas. On la prenait par erreur pour de la crainte, et de tels malentendus menaient à la mort. Tuer ou se faire tuer, manger ou se faire manger : telle était la loi ; et il obéissait à ce commandement issu des profondeurs du Temps. »« Dans la profondeur de la forêt résonnait un appel, et chaque fois qu’il l’entendait, mystérieusement excitant et attirant, il se sentait forcé de tourner le dos au feu et à la terre battue qui l’entourait, et de plonger au coeur de cette forêt toujours plus avant, il ne savait où ni pourquoi ; il ne se posait pas la question mais l’appel résonnait impérieusement dans la profondeur des bois. »« Chaque nuit, à neuf heures, à minuit, à trois heures du matin, ils faisaient entendre un chant nocturne, étrange et fantastique, auquel Buck était heureux de se joindre. Quand l’aurore boréale brillait froide et calme au firmament, que les étoiles scintillaient avec la gelée, et que la terre demeurait engourdie et glacée sous son linceul de neige, ce chant morne, lugubre et modulé sur le ton mineur, avait quelque chose de puissamment suggestif, évocateur d’images et de rumeurs antiques. C’était la plainte immémoriale de la vie même, avec ses terreurs et ses mystères, son éternel labeur d’enfantement et sa perpétuelle angoisse de mort ; lamentation vieille comme le monde, gémissement de la terre à son berceau ; et Buck, en s’associant à cette plainte, en mêlant fraternellement sa vois aux sanglots de ces demi-fauves, Buck franchissait d’un bond le gouffre des siècles, revenait à ses aïeux, touchait à l’origine même des choses. »