Avec cet ouvrage, Hume simplifie son œuvre précédente intitulée Traité de la nature humaine publiée sans nom à Londres vers 1739-1740. Mais le Traité ne reçoit pas l’accueil escompté. Selon les termes de Hume, il « tombe mort-né dans la presse ». Déçu, Hume décide d’écrire un ouvrage plus court et plus polémique afin de diffuser ses idées et d’obtenir la reconnaissance du public.
Hume se concentre sur la version épistémologique de la science de l’homme : Comment comprenons-nous ? Comment raisonnons-nous ? Quelle est l’origine de nos idées ? Dans cet ouvrage, les thèses humiennes sont expliquées avec plus de clarté et deviennent ainsi plus accessibles. Le projet de Hume est de construire une science de l’homme, c’est-à-dire de rechercher les principes qui règlent les opérations de la pensée. Il conçoit cette science de la nature humaine à l’image de la science de la nature physique telle que Newton l’a constituée.
Dans cette enquête, Hume reprend les principales théories du livre I du Traité : la théorie des idées, la probabilité, la causalité et la comparaison entre sa philosophie, qui consiste en un scepticisme modéré, et celle des autres, notamment celle de Pyrrhon qu’il critique. Hume est empiriste. Pour lui, l’origine des idées s’enracine dans l’expérience. Hume divise les perceptions en deux catégories : les impressions et les idées, copies ou traces mentales des impressions sensibles à l’origine de notre connaissance. Ainsi, toute connaissance procède des sens.
Après cette analyse, Hume s’intéresse à la causalité, qui n’est rien d’autre qu’une association d’idées. C’est à partir de l’habitude et de la répétition de l’expérience que l’idée de causalité se trouve acquise. Ainsi, si je n’avais jamais observé la conjonction constante entre le soleil et la chaleur, la perception du premier n’aurait jamais entraîné l’attente de la seconde. Hume en vient à une critique de la métaphysique : Dieu, le monde et l’âme échappent à la connaissance.
« Aucun philosophe, raisonnable et modeste, n’a jamais prétendu assigner la cause dernière d’une opération naturelle, ni montrer distinctement l’action du pouvoir qui produit un seul effet dans l’univers. »