Avec Georges Feydeau, Georges Courteline fut, à la Belle Époque, le maître incontesté du théâtre de boulevard et du vaudeville. Il tira cette pièce de théâtre en deux actes, intitulée Boubouroche, d’une nouvelle qu’il avait publié une dizaine d’années avant, en 1882.
Boubouroche : C’est le personnage principal. Adèle : Adèle est la maîtresse de Boubouroche. André : André est l’amant d’Adèle. Un monsieur : Il apprend à Boubouroche qu’Adèle le trompe.
Une authentique vérité humaine : Le talent de Courteline est celui du caricaturiste qui sait relever et exploiter le trait marquant et en faire le caractère déterminant d’un personnage. Ici, il dépeint en Boubouroche, sur le ton de la satire, le personnage de la « bonne poire ». La maîtrise de l’art dramatique : Courteline est un dialoguiste inégalable qui fait s’affronter les personnages dans des échanges de répliques aussi violents que subtils et pertinents. L’effet comique est particulièrement efficace.
Boubouroche, un bourgeois à la fois pitoyable et vulgaire, apprend qu’il est trompé par sa maîtresse, Adèle. Furieux, il va lui demander des explications, mais la jeune femme parvient à retourner la situation en s’offusquant des soupçons de Boubouroche. Malgré la découverte d’un homme, André, caché dans l’appartement, elle parvient à lui faire croire qu’elle ne l’a jamais trompé et à se faire passer pour victime. C’est finalement Boubouroche qui réclame le pardon à sa maîtresse volage.
« POTASSE :
Je te dis que tu es une poire.
BOUBOUROCHE :
Tu répètes toujours la même chose.
POTASSE :
Oh ! une bonne poire, ça, je te l’accorde, savoureuse et juteuse à souhait. Mais une poire, pour en finir. »
Acte I, scène 2
« BOUBOUROCHE, vaguement inquiet :
Soit ! Il est en effet exact que cette dame est… mon amie.
LE MONSIEUR :
C’est tout ce que je voulais savoir. (Très aimable). Eh bien monsieur, elle vous trompe. »
Acte I, scène 3
« LE MONSIEUR :
J’estime qu’on ne saurait sans crime sacrifier la dignité d’un honnête homme à la fourberie d’une petite farceuse qui lui carotte son argent, lui gâche en injustes querelles le peu de jeunesse qui lui reste, et se fiche, outrageusement de lui, si j’ose parler un tel langage. »
Acte I, scène 3
« ADÈLE :
Comme, au fond, tu es plus naïf que méchant, il est possible - pas sûr, pourtant - que je perde, moi, un jour, le souvenir de l’odieuse injure que tu m’as faite. »
Acte II, scène 2