Paru en 1854, Les Filles du feu est un recueil qui regroupe huit nouvelles : « Angélique », « Sylvie », « Chansons et légendes du Valois », « Jemmy », « Octavie », « Isis », « Corilla » et « Émilie » ; ainsi que « Les Chimères », un ensemble de douze sonnets. Ces femmes représentent pour Nerval une facette de l’amour idéal.
« Sylvie » est publiée pour la première en 1853 dans la Revue des deux Mondes, deux ans avant le suicide de l’auteur. Le récit est sous-titré « Souvenirs du Valois ».
Nerval la considère comme la meilleure de ses nouvelles.
Le narrateur : Jeune homme du Valois qui est parti vivre à Paris. Adrienne : Ancien amour du narrateur qui devient religieuse. Elle meurt en 1832. Sylvie : Amie d’enfance du narrateur, elle en est amoureuse. Elle épousera néanmoins un autre homme, le « grand frisé ». Aurélie : Actrice de théâtre. Le narrateur en est amoureux.
L’autobiographie : Nerval utilise de nombreux éléments de sa vie personnelle (comme son enfance dans le Valois), qu’il sublime dans sa nouvelle. Les personnages seraient également inspirés par des personnes connues de Nerval. La quête : L’auteur effectue une quête intérieure en retournant sur les lieux de son enfance. Il cherche l’origine de ses obsessions en se plongeant dans ses rêves et ses souvenirs. La quête : Elle est représentée par Sylvie, Adrienne et Aurélie, trois femmes qui hantent l’esprit de Nerval. La fuite du temps et la nostalgie : Le narrateur ne cesse de se plonger dans ses souvenirs en se rappelant son enfance.
Sylvie est une œuvre complexe dans laquelle le narrateur se promène dans des songes de différentes époques.
À environ 12 ans | À environ 16 ans | À environ 22/23 ans | Entre 40 et 50 ans | |
Nuit perdue | X | |||
Adrienne | X | |||
Résolution | X | |||
Voyage à Cythère | X | |||
Le village | X | |||
Othys | X | |||
Châalis | X | X | ||
Le bal de Loisy | X | |||
Ermenonville | X | |||
Le grand frisé | X | |||
Retour | X | |||
Le père Dodu | X | |||
Aurélie | X | |||
Dernier feuillet | X |
Nuit perdue
Nuit perdue
Le narrateur, amoureux d’une actrice, Aurélie, qu’il va voir jouer tous les soirs au théâtre, passe le reste de ses soirées en compagnie de ses amis. Un soir, il apprend que l’un de ses amis fréquente l’actrice qu’il aime.
Adrienne
Adrienne
Le narrateur, de retour chez lui, se souvient de sa jeunesse dans la campagne du Valois. Il se souvient d’une jeune fille, Sylvie, qui lui plaisait beaucoup. Il a embrassé pourtant une autre fille, Adrienne, laissant Sylvie dans le chagrin. Il était ensuite parti à Paris. Adrienne devint religieuse plus tard.
Révolution
Révolution
Le narrateur comprend que l’actrice qu’il aime est une sorte de réincarnation d’Adrienne. Il se demande pourquoi il a délaissé Sylvie.
Un voyage à Cythère
Un voyage à Cythère
Nouveau retour en arrière. Le narrateur retrouve Sylvie qui boude encore le narrateur. Elle est devenue belle. Ils se rappellent alors leurs souvenirs. Le frère de Sylvie vient interrompre ces retrouvailles.
Le village
Le village
Le narrateur raccompagne Sylvie et son frère jusque chez eux, puis va à Montagny dans la maison de son oncle. Il pense alors à Sylvie, mais à Adrienne aussi. Au réveil, le narrateur retrouve Sylvie qui lui propose alors d'aller à Othys, rendre visite à sa grand-tante.
Othys
Othys
Quand ils arrivent chez la grand-tante, Sylvie présente le narrateur comme son amoureux. Les deux vont à l’étage et retrouvent des souvenirs de la tante dont des habits de mariage. Ils descendent vêtus de ces vêtements de noce. La tante raconte son mariage.
Châalis
Châalis
Le narrateur sort de son souvenir de la visite chez la tante à Othys pour se rappeler celui de l'abbaye de Châalis. Il y est allé dans sa jeunesse avec Sylvie et le frère de cette dernière. Il a eu alors une apparition divine d’Adrienne.
La voiture s’arrête, le narrateur est tiré de ses songes. Il doit encore marcher quinze minutes pour rejoindre Loisy.
Le bal de Loisy
Le bal de Loisy
Le narrateur arrive à Loisy et rejoint Sylvie. Il la raccompagne jusque chez elle et discute avec elle. Il la trouve changée, la jeunesse est terminée. Quand son frère arrive, Sylvie rentre chez elle.
Ermenonville
Ermenonville
Le narrateur n’a pas envie de dormir et part à Montagny pour revoir la maison de son oncle mort. Puis, il va à Ermenonville. Il est pris de nostalgie, se souvient de sa jeunesse et de Sylvie.
Le grand frisé
Le grand frisé
Arrivé à Loisy, il retrouve Sylvie. Ils discutent quelques instants dans la chambre de la jeune femme. La pièce a changé, il est pressé de partir. Ils font une promenade et se souviennent encore du passé (du grand frisé qui a sauvé le narrateur tombé dans l’eau), mais aussi de la vie actuelle du narrateur.
Retour
Retour
Ils arrivent près de l’abbaye de Châalis. Il se souvient d’Adrienne et pense aussi à la comédienne.
Le père Dodu
Le père Dodu
Ils arrivent chez Sylvie pour le souper. Le père Dodu, un voisin, raconte sa relation avec Rousseau qu’il a connu. Le grand frisé est là. Il est question d’un mariage avec Sylvie. Le narrateur repart dès le lendemain à Paris, à cause de cette nouvelle.
Aurélie
Aurélie
À Paris, le narrateur retourne au théâtre pour admirer Aurélie. Il lui offre des fleurs.
Le lendemain matin, il part pour l’Allemagne. Il écrit une pièce de théâtre dont Aurélie accepte le premier rôle. Ils entament alors une correspondance amoureuse.
Lors d’une tournée, le narrateur emmène Aurélie là où il a vu Adrienne la première fois. Elle comprend qu’à travers elle il recherche la religieuse perdue.
Dernier feuillet
Dernier feuillet
Présent du narrateur lorsqu’il raconte son histoire. Il a perdu Sylvie et Adrienne. On apprend que Sylvie s’est mariée avec le grand frisé.
Dernier retour dans le passé : il emmène Sylvie voir la pièce de théâtre et lui dit qu’Aurélie ressemble à Adrienne. Sylvie lui apprend qu’Adrienne est morte vers 1832.
« Quelquefois j'ai besoin de revoir ces lieux de solitude et de rêverie. J'y relève tristement en moi-même les traces fugitives d'une époque où le naturel était affecté. »
« Dernier feuillet »« Voici les peupliers de l'île, et la tombe de Rousseau, vide de ses cendres. Ô sage ! tu nous avais donné le lait des forts, et nous étions trop faibles pour qu'il pût nous profiter. Nous avons oublié tes leçons que savaient nos pères, et nous avons perdu le sens de ta parole, dernier écho des sagesses antiques. Pourtant ne désespérons pas, et comme tu fis à ton suprême instant, tournons nos yeux vers le soleil ! »
« Ermenonville »« Plus loin que Louvre est un chemin bordé de pommiers dont j'ai vu bien des fois les fleurs éclater dans la nuit comme des étoiles de la terre. »
« Résolution »« Parfois nous rencontrions sous nos pas les pervenches si chères à Rousseau, ouvrant leurs corolles bleues parmi ces longs rameaux de feuilles accouplées, lianes modestes qui arrêtaient les pieds furtifs de ma compagne. »
« Le village »