Crédit image : Luther et ses 95 thèses en 1517, Ferdinand Pauwels, 1872
- L’Église romaine s’est déjà séparé au XIe siècle de l’Église d’Orient. Elle a su s’imposer en Europe en combattant avec succès de nombreuses hérésies. Mais depuis le Grand Schisme d’Occident, à la fin du XIVe siècle, l’Église est en pleine décadence.
- Les critiques fusent au XVIe siècle : les grandes propriétés et richesses de l’Église contredisent l’idéal de pauvreté des textes, et celle-ci tend à confondre le spirituel et le matériel, par exemple en vendant des indulgences afin d’éviter des années de purgatoire.
- Parallèlement, l’humanisme de la Renaissance a timidement développé une vision plus libre de la religion et vivement critiqué les contradictions de l’Église : le poids de la Tradition qui dépasserait presque celui de la Révélation, et un clergé riche qui intrigue en politique.
- Ainsi, de nombreux courants réformateurs se développent au sein de l’Église, notamment avec les écrits de John Wyclif ou des ultramontains. Mais la réelle scission intervient avec le moine Martin Luther.
Le 31 octobre 1517, le moine Martin Luther de la ville de Wittenberg en Allemagne publie ses 95 thèses dans lesquelles il dénonce l’Église et la pratique des indulgences.
Plus généralement, Luther est profondément anticlérical et souhaite un retour à la religion des textes : pour lui, le salut est individuel et nul intermédiaire n’est nécessaire dans la relation avec Dieu.
Ses écrits causent une immédiate effervescence en Allemagne mais en 1520, ils sont condamnés par le pape Léon X, et Luther lui-même est excommunié.
Luther participe à l’organisation de la première messe célébrée dans la langue nationale et non en latin. Le succès populaire de la Réforme en Allemagne gagne finalement l’Empire germanique. Dans les dix années à venir, la Réforme atteint l’Allemagne, le Danemark, l’ouest Français et de nombreuses villes d’Europe de l’Est qui se détachent peu à peu de Rome.
En 1530, lors de la diète d’Augsbourg, les princes de l’Empire germanique présentent une confession à Charles Quint dans laquelle ils se proclament Réformistes. Charles Quint condamne formellement le Réformisme au nom de l’Église.
En 1531, Charles Quint est proche de déclarer la guerre aux Réformistes ; ceux-ci s’unissent alors dans la Ligue de Smalkalde.
En 1534, l’Angleterre d’Henri VIII devient anglicane.
En 1545, en réponse à Luther, l’Église lance la Contre-Réforme avec le concile de Trente.
La paix d’Augsbourg de 1555 proclame finalement la liberté religieuse dans les États luthériens.
- La réforme de Luther a rapidement donné lieu à des courants divers. On distingue généralement deux branches d’inspiration différente : les luthériens, puis à partir de 1580 les calvinistes.
- D’autres mouvements, comme l’anglicanisme ou l’anabaptisme, peuvent se développer grâce à la Réforme.
- Elle entraîne partout en Europe des guerres de religion, guerres civiles ou entre puissances.
- L’Église lance la Contre-Réforme en opposition à Luther, et parvient enfin à se restructurer et à regagner une influence en Europe. Mais l’Europe est déjà divisée selon une nouvelle frontière religieuse : les pays du Nord à majorité réformiste, et les pays du Sud à majorité catholique.