Evénement historique
Monarchie de Juillet
Contexte

Crédit image : Franz Xaver Winterhalter, 1841

Napoléon a bâti l’Empire sur les affres de la Révolution et s’attire les foudres des cours royales européennes, menacées par les idéaux révolutionnaires. La défaite de l’Empereur lors de la Campagne de France signe la fin de l’Empire en 1814 et la restauration de la Monarchie par Monsieur, frère de Louis XVI, dit Louis XVIII. Celui-ci, héritant d’une situation explosive, concilie l’Ancien Régime avec les libertés nouvellement acquises en ajoutant une charte constitutionnelle.

La Monarchie absolue, en France, n’est plus. Mais le retour en force de Napoléon lors des Cent-Jours (dernière période du règne de Napoléon) et l’exil du roi écornent l’image de la royauté. Louis XVIII rétablit la Restauration suite à la défaite de Waterloo et à l’exil définitif de Napoléon en 1815, mais est fragilisé par son image de fuyard suite à son exil. Les ultras royalistes deviennent de plus en plus puissants auprès du comte d’Artois. À la mort de Louis XVIII en 1824, ce dernier prend le pouvoir et se fait baptiser Charles X. Il est à la tête des ultras royalistes et supprime les libertés nouvellement acquises. Ces répressions engendrent une insurrection. Les Trois Glorieuses, qui s’étirent sur trois jours, les 27, 28 et 29 juillet 1830, renversent dès lors le pouvoir en place. Charles X abdique le 2 août et est contraint à l’exil.

Déroulement

Appelé par la chambre des députés, dont fait partie Adolphe Thiers, Louis Philippe d’Orléans, cousin de Charles X, monte, dès lors, sur le trône. Cette Monarchie constitutionnelle, dite de Juillet, opte pour un gouvernement modéré. Le drapeau tricolore est définitivement adopté par rapport au blanc de la Restauration, et Louis Philippe 1er devient roi des Français et non plus roi de France (sous-entendu de tous les Français). Le cens (impôt), qui est la base du suffrage, est abaissé. Cette monarchie devient celle de la bourgeoisie libérale, qui a le pouvoir économique et peut voter.

Mais les écarts se creusent entre les différentes classes sociales, et la révolte gronde (révolte à Lyon des Canuts, massacre de la rue Transnonain). En 1840, le gouvernement dirigé par Adolphe Thiers est contraint à la démission, remplacé par le ministère Soult. Le roi s’entoure alors des hommes politiques Casimir Périer, Jacques Laffitte et François Guizot, que le peuple juge plus conservateurs. Les esprits s’échauffent d’autant que la situation économique est difficile, le chômage augmente et les salaires baissent. Les Républicains organisent alors des banquets dès 1847 et, autour de ces réunions, souhaitent modifier le régime et notamment faire abolir le suffrage censitaire au profit de l’universel. Guizot, devenu président du Conseil en 1847, fait interdire le banquet du 14 février 1848. Le 22, la foule manifeste son mécontentement. Bien que le roi renvoie Guizot, la révolte prend de l’ampleur et se transforme en véritable révolution, dite de février 1848. Le roi abdique le 24 février 1848 et s’exile en Angleterre, signant ainsi la fin de la Monarchie.

Conséquences

L’échec de la monarchie de Juillet entérine définitivement le pouvoir de la monarchie en France et engendre la fondation de la IIe République.