- En 1858, les Français pénètrent en Indochine. Presque 30 ans plus tard est formée l’Union indochinoise, colonie française constituée du Vietnam, du Cambodge et du Laos. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes japonaises occupent l’Indochine, mais à la libération en 1945, de Gaulle est déterminé à la récupérer. Il y envoie donc l’amiral d’Argenlieu, à la tête du Corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient (CEFEO).
- Sitôt après la capitulation du Japon, Hô Chi Minh, le chef du parti communiste vietnamien, proclame la République démocratique du Viêt-Nam. Les négociations sont difficiles et en novembre 1946, le bombardement d’Haiphong par les Français pousse Hô Chi Minh à se lancer dans la guérilla.
L’Armée populaire vietnamienne (APV) s’organise rapidement grâce au général Giap, fin stratège. Elle a le soutien des populations locales et connaît le terrain, contrairement à la CEFEO, mais elle est mal armée et n’a pas de soutiens étrangers.
En 1949, après 3 ans de guerre, Hô Chi Min tient le Tonkin. La France place l’ex empereur Bao Dai à la tête des deux autres régions du Vietnam, mais la corruption s’y installe rapidement, et Bao Dai manque de légitimité. Sur le front, la France perd des batailles.
En 1949, après la victoire de Mao en Chine, Hô Chi Min obtient un soutien matériel chinois : la guerre devient plus violente. En métropole, la guerre devient de plus en plus impopulaire, et l’on dénonce la corruption.
En 1950, le général de Lattre est envoyé en Indochine : il remporte de grands succès militaires mais meurt en 1952. Hô Chi Min parvient alors à faire une grande percée jusqu’au Laos, et le CEFEO ne fera que reculer à partir de cette date.
En 1953, Navarre, le nouveau chef du CEFEO veut attirer Giap dans un piège à Ðiện Biên Phủ ; il y place 14 000 hommes dans un camp retranché extrêmement bien armé. Giap relève le défi.
Le 7 mai 1954, c’est la défaite de Ðiện Biên Phủ : le CEFEO avait sous-estimé la force de l’APV, on compte 2 000 morts français et 11 000 prisonniers.
Cette défaite lance le processus de paix qui aboutit aux accords de Genève les 20 et 21 juillet 1954. L’Indochine éclate, et le Vietnam est divisé entre le Nord communiste d’Hô Chi Min et le Sud dictatorial de Bao Dai.
- Le conflit aura fait 600 000 morts, dont 30 000 français.
- Symbole du processus de décolonisation d’après guerre, la perte de l’Indochine renforcera d’autant la volonté française de conserver l’Algérie.
- Le désengagement français ne signifie pas la fin de la guerre : les États-Unis soutiennent le Sud afin de pallier à l’expansion communiste dans le contexte de la guerre froide, et moins de dix ans plus tard débute la guerre du Vietnam.