Evénement historique
Génocide arménien – avril 1915 - juillet 1916
Contexte

Crédit photo : Camps de réfugiés arméniens en Syrie, Comité américain pour l’aide au Proche-Orient, entre 1915 et 1916

Dès la fin du XIXe siècle, l’empire Ottoman s’effrite avec le réveil des nationalismes turcs et grecs. Pour lutter contre cela, l’Empire agit sur les minorités qu’il estime responsables de cette agitation. À partir de 1908, le mouvement nationaliste des Jeunes-Turcs arrive au pouvoir. Ceux-ci veulent que toutes les personnes à l’intérieur de l’Empire deviennent turques et délaissent leur nationalité d’origine. La minorité arménienne constitue une cible de choix pour les Jeunes-Turcs : elle a souvent fait l’objet de menaces ou de massacres tout au long du XIXe siècle, et en 1909, près de 30 000 arméniens sont massacrés dans la région de la Cilicie.

Déroulement

Le génocide commence dans la nuit du 24 avril 1915 : 270 notables arméniens (médecins, journalistes, artistes, enseignants, etc.) sont arrêtés, déportés puis massacrés. On les accuse de collaborer avec la Russie, ennemie de l’Empire ottoman. Le lendemain, 550 arméniens subissent le même sort. Ils sont ensuite interrogés sur leur éventuelle complicité avec l’ennemi, puis torturés et déportés. Si les hommes sont systématiquement massacrés, certaines femmes et enfants ont pu être revendus en tant qu’esclaves.

Le gouvernement ottoman justifie ces massacres, si bien que les fonctionnaires qui désapprouvent le génocide sont radiés de la fonction publique. Le ministre de l’Intérieur, Talaat Pacha déclare que « les scrupules de conscience n’ont pas leur place ici ».

En plus des Arméniens, les autres minorités chrétiennes du pays ont été ciblées.

Ceux qui ne sont pas tués sur le moment se voient expropriés de tous leurs biens.

Conséquences
  • Le 24 mai 1915, les Alliés reconnaissent ce génocide comme crime contre l’humanité.
  • Un million et demi de femmes, d’hommes et d’enfants appartenant à la minorité arménienne de l’Empire ottoman ont perdu la vie, de même que 250 000 chrétiens d’Orient.
  • On estimait la population arménienne à 2,5 millions avant ce génocide.
  • Le peu de survivants qui échappe aux massacres s’exile en Perse (Iran). D’autres restent, sous protection française.