En 1942, pour soulager Staline qui affronte le IIIe Reich à l’Est, les Alliés tentent l’ouverture d’un second front en débarquant à Dieppe. Mais face au « Mur de l’Atlantique » (bâti sur les ordres d’Hitler par l’ingénieur allemand Todt puis l’architecte Speer et dirigé par Rommel) qui aligne sur les plages barbelés, bunkers avec mitraillettes et canons, l’échec est cuisant. Cependant, forts de la libération de l’Afrique du Nord (13 mai 1943), les Alliés tentent l’opération « Husky » en Sicile (9/10 juillet-17 août 1943) qui est un succès. L’Italie capitule, le IIIe Reich se retrouve seul. Trois conférences en 1943 réunissant tous les Alliés aboutissent à la création d’une structure pour libérer la France : le Supreme Headquarter Allied Expeditionary Force (SHAEF).
L’Américain Eisenhower dirige le SHAEF, et donc, avec son adjoint britannique Tedder, les opérations programmées pour le 4 juin. Les Allemands Rundstedt etRommel s’attendent à un débarquement dans le Pas-de-Calais. En effet, grâce à l’opération de dupe, « Fortitude », Patton positionne en Angleterre, face au Pas-de-Calais, de faux blindés pour tromper l’ennemi. La véritable opération, dénommée « Neptune », à savoir la traversée de la Manche par les troupes américaines, britanniques et canadiennes s’inscrit dans la grande opération « Overlord ».
La météo étant exécrable, l’opération, aéroportée tout d’abord, débute le 6 juin 1944 après minuit. Elle est baptisé D-Day, « le jour le plus long ». Après que les éclaireurs ont balisé les zones, des milliers de parachutistes pleuvent sur l’arrière-pays pour protéger les voies de communication et contrecarrer la défense allemande. Les 101e et 82e divisions américaines couvrent l’Ouest tandis que la 6e division britannique occupe l’Est. En raison des vents, de nombreux parachutistes n’atterrissent pas au bon endroit, et si beaucoup se font tuer, leur arrivée désorganisée désoriente les Allemands. Puis, l’aviation (dirigée par le commandant britannique Leigh-Mallory) bombarde les défenses allemandes avant que ne débute l’opération amphibie (conduite par l’amiral britannique Ramsay) sur les plages de Normandie codées Omaha, Utah, Juno, Gold et Sword, situées entre le sud-est de la presqu’île du Cotentin et l’embouchure de l’Orne.
Plus de 150 000 hommes et 20 000 véhicules participent au débarquement. Si celui sur Utah Beach est relativement aisé, à Omaha Beach, les pertes, colossales, font douter le général américain Bradley qui supervise l’arrivée des troupes. Les Canadiens, dirigés par le major-général Keller, se font surprendre par la marée sur Juno ; les Britanniques, dirigés par le général Montgomery, débarquent sur Gold et Sword (on trouve parmi eux un contingent français). Ces derniers atteignent Bayeux le 6 au soir. À l’intérieur du pays, la résistance française organise des opérations de sabotage – prévenue par la diffusion de « Chant d’Automne » de Verlaine sur la BBC. Cherbourg tombe le 27 juin. Mais les troupes, gênées par les bocages et les marécages, s’enlisent face à la Wehrmacht, qui résiste. Caen cède fin juillet, les maréchaux allemands von Kluge et Model demandent à Hitler de se replier. La bataille dite de Normandie s’achève avec la Libération de Paris le 25 août et celle du Havre le 12 septembre 1944.
Si le débarquement ne signe pas la fin de la guerre, il est considéré comme l’une des plus grandes batailles de l’Histoire et la clé de l’assaut final. En effet, avec la libération symbolique de la capitale, les Allemands savent que l’espoir n’est plus. Ce débarquement ainsi que celui de la Provence entraîneront la capitulation de l’Allemagne nazie par la signature de l’armistice le 8 mai 1945.