Crédit image : La mort de César, Vincenzo Camuccini, entre 1804 et 1805
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Jules César a gravi les marches du pouvoir en une ascension fulgurante ; très vite le Sénat le nomme « dictateur à vie ». Dans l’Antiquité, un dictateur était celui qui recevait par l’Assemblée les pleins pouvoirs pour mener à bien une mission spécifique en un temps donné. Mais lui se les arroge à vie.
Pour autant, il manque à César un titre royal pour passer définitivement à la postérité. Aussi, se murmure-t-il en coulisse qu’il pourrait être couronné roi de Rome juste avant de guerroyer contre les Parthes. En effet, depuis 45 avant J.-C., il a failli être couronné plusieurs fois.
Marc-Antoine, qui est co-consul avec le dictateur, tente ainsi, lors des Lupercales (fête romaine) le 15 février 44 avant J.-C, de déposer le diadème des rois grecs sur la tête de César ; mais devant les huées de la foule, ce dernier décide de le porter au temple de Jupiter.
Les sénateurs, qui craignent une tyrannie (un tyran est un homme qui détient les pleins pouvoirs après les avoir obtenus de façon illégitime), décident donc de supprimer César. La rumeur d’un complot court. L’aruspice (devin) Spurinna prédit, par le sacrifice d’un animal, un mauvais présage et conseille à Jules César de se méfier du 15 mars ; son épouse, la veille, rêve de sa mort. Le jour-même, un proche lui aurait donné la liste des membres du complot, mais César n’y prête guère attention.
La fameuse séance du Sénat se déroule donc le jour des Ides, le 15 mars avant J.-C. Marc-Antoine et ses hommes sont attirés, sous un faux prétexte, en dehors de l’hémicycle. César se place sous la statue de Pompée, son ennemi de toujours qu’il a vaincu. À peine installé, il se fait provoquer par le sénateur Tullius Cimbre qui lui arrache sa toge : c’est le signal. César reçoit, à cet instant, 23 coups de couteau par les sénateurs venus l’encercler soudainement. Au 24e coup de couteau, César s’écroule non sans s’adresser, en grec, à celui qui lui porte le coup de grâce : « Kai su teknon » que l’on traduit par la célèbre phrase latine « Tu quoque mi fili » (« Toi aussi, mon fils »). Celui qui vient de l’achever n’est autre que Brutus, le fils de sa maîtresse Servilia, en qui César plaçait toute sa confiance. Sitôt le méfait accompli, la soixantaine de coupables disparaît, laissant le corps se vider de son sang.
Connu pour sa stabilité et pour le respect de ses institutions, le monde romain est transpercé par cet assassinat qui demeure longtemps dans les mémoires. En effet, Jules César a réformé et modernisé en profondeur l’Empire romain. Aussi, de nombreuses instabilités secouent le monde romain lorsque le dictateur décède. La guerre civile des Liberatores (conjurés) éclate, et il faudra attendre qu’Octave, le futur Auguste, que César désignait comme son successeur légitime, soit sur le trône, pour apaiser enfin le royaume.