Crédit photo : Heinrich Hoffman, vers 1933
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- L’Allemagne, depuis la dernière année du conflit mondial, est plongée dans un climat insurrectionnel dû aux privations de la guerre, à l’humiliation de la défaite, mais aussi à des luttes révolutionnaires poussées par l’influence communiste venue de l’Est.
- En 1923, la crise économique et l’hyperinflation accentuent la misère du peuple. L’Allemagne – offensée par l’invasion de la Ruhr et le diktat de Versailles – est de plus en plus réceptive au discours nationaliste, raciste et anti-communiste d’Adolf Hitler, qui tente un putsch, avorté, en 1923. Neuf ans plus tard, en 1932, la population le propulse au second tour de la présidentielle, battu de peu par Hinderburg.
Pour le financier qui a redressé l’Allemagne de la crise économique, Hjalmar Schacht, le communisme reste un danger imminent. Aussi fait-il appel au leader du parti national-socialiste (NSDAP), Adolf Hitler, seul capable de le contenir. Il organise à cet égard une rencontre entre l’ex-chancelier Franz von Papen et Hitler, chez le banquier Kurt von Schröder. Von Papen, constatant la déroute du chancelier en fonction Kurt von Schleicher, promet de soutenir la candidature du leader nationaliste, à condition d’être élu vice-chancelier et qu’il y ait peu de nazis au gouvernement. Schröder lui, à l’instar de nombreux industriels comme Hugo Stinnes, pense que les nazis, en recul aux dernières élections, sont le meilleur rempart face à la révolution rouge, aussi mettent-ils de nombreux moyens à leur disposition.
Le 30 janvier 1933, après de nombreuses tractations, le président Hinderburg nomme Hitler chancelier. Ce dernier réclame la dissolution du Parlement, pour organiser de nouvelles élections, et instaure une dictature en toute légalité. Ainsi, l’incendie du Reichstag (27 février 1933) – officiellement causé par un Hollandais d’extrême gauche – permet à Goering d’arrêter 4000 communistes, d’accroître le pouvoir de la police, de suspendre de nombreuses libertés par le décret de la « protection du peuple et de l’État » et d’interdire l’existence du parti communiste (KPD). Le 23 mars, Hitler grâce aux centristes (Zentrum), obtient de l’Assemblée le décret de l’habilitation, lui donnant les pleins pouvoirs.
Il supprime, entre mars et juillet, les autres partis politiques, dont le parti social-démocrate (SPD). Désormais, la liberté d’expression n’est plus, comme l’atteste le terrible autodafé du 10 mai 1933 qui réduit en cendres des milliers d’ouvrages rédigés par des Juifs (Zweig, Einstein, Freud…) et de nombreux chefs-d’œuvre (Picasso, Dix, Van Gogh…) relevant d’un art dit « dégénéré ». Il n’hésite pas à réaliser des purges au sein de son propre camp (nuit des Longs Couteaux, 29-30 juin 1934). Le 2 août, Hitler profite du décès d’Hinderburg pour cumuler les fonctions de président et chancelier et devenir le Führer.
- L’accession d’Hitler au pouvoir signe la fin de la démocratie allemande et l’instauration d’un empire dictatorial : le IIIe Reich.
- Hitler va transformer l’Allemagne en une véritable machine de guerre afin de marcher sur l’Europe, ce qui provoquera la Seconde Guerre mondiale.