Sido, suivi de Les Vrilles de la vigne

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Introduction

La vie de Colette est marquée par une exceptionnelle liberté pour une femme ayant vécu au début du XXe siècle. Sur le plan personnel, elle se marie trois fois, assume ouvertement sa bisexualité, couche avec son beau-fils, se coiffe à la garçonne, a un enfant tard dans sa vie, etc. Autant de choix que la société condamne ouvertement à cette époque, surtout s’ils sont faits par une femme. Sur le plan professionnel, sa carrière étonne parce qu’elle réussit à atteindre des fonctions importantes qui sont normalement réservées aux hommes. À côté de ses activités de mime, de comédienne ou de danseuse, elle est aussi une écrivaine prolifique, une journaliste, et elle devient même membre, puis présidente, de l’académie Goncourt, un célèbre cercle littéraire. Ce parcours la rend très populaire, et à sa mort en 1954 elle est la première femme de l’histoire de France à recevoir des funérailles nationales. Porter attention à ce genre d’informations biographiques est indispensable pour comprendre Sido et Les Vrilles de la vigne, car Colette écrit à partir de son expérience personnelle. Sa vie et son œuvre sont intimement liées, notamment dans ces deux recueils de souvenirs qui décrivent, pour partie, son enfance.
Les Vrilles de la vigne est un recueil de nouvelles publiées d’abord dans la presse puis rassemblées en 1908. Le titre évoque la première nouvelle, dans laquelle un rossignol se libère, grâce à son chant, des vrilles d’une vigne qui le retient prisonnier. En 1929 et 1930 paraît Sido, le dernier volet d’une trilogie composée par ailleurs de La Maison de Claudine et de La Naissance du jour, et dans laquelle il est question du pays natal de l’autrice : Saint-Sauveur-en-Puisaye, en Bourgogne. Le titre désigne sa mère, Sidonie Landoy. Ces deux titres annoncent donc deux thèmes récurrents dans l’œuvre de Colette : les relations familiales et les rapports de l’humanité à la nature. Pour elle, il n’est pas question de faire de grands discours sur ces sujets. Nous voudrions montrer ici qu’elle cherche plutôt à en avoir une connaissance intime et sensuelle qui fait toute la beauté de son langage.

Le récit d’une relation entre une mère et sa fille

Il y a très peu d’action dans Les Vrilles de la vigne et dans Sido. Colette cherche à décrire des instants, des anecdotes, des paysages ou des expressions, mais elle n’essaie pas d’embarquer son lecteur dans une grande aventure rythmée par de nombreuses péripéties. Il faut penser la composition de ces recueils comme un album photographique. Chaque section est une nouvelle image, et il n’y a pas forcément de lien chronologique entre elles.
Par exemple, Sido est organisé comme un triptyque : « Sido », « Le Capitaine », « Les Sauvages ». Dans la première partie, il est question de la mère de la narratrice. Dans la seconde, il est question de son père. Dans la troisième, il est question de ses frères et sœurs. On pourrait très bien intervertir l’ordre des parties, cela ne changerait rien à la compréhension du texte. Ce que ce classement révèle, c’est que Colette voulait surtout rendre hommage à celle qui l’a élevée, car tout tourne autour d’elle. Ce qui est paradoxal, c’est que cette déclaration d’amour est en même temps une dénonciation de l’emprise que Sido avait sur les membres de sa famille. Reine toute puissante dans son jardin bucolique, elle s’impose à la fois comme une protectrice et comme une geôlière.

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Définition

Triptyque :
Œuvre composée de trois parties complémentaires.

La protectrice

Les souvenirs que raconte la narratrice sont ceux de son enfance passée dans l’Yonne, un département de Bourgogne, quand elle a entre 8 et 12 ans. Les adultes ont souvent une perception parcellaire de cette période de l’existence. Colette se souvient de certains détails précis ou de scènes marquantes, mais n’a pas une vision globale de ces années. C’est pourquoi elle écrit par touches, par une succession de scènes. Cette méthode rend ce récit régionaliste plus réaliste.

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Définition

Réalisme :
Idée esthétique qui considère que le créateur doit décrire objectivement la réalité.

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Définition

Régionalisme :
Penchant d’un écrivain à décrire les particularités d’une région.

Le souvenir le plus intense est celui de Sido au milieu de son jardin. L’autrice nous invite à imaginer une matrone bavarde, active et curieuse qui se déplace au milieu de la végétation comme une souveraine dans son royaume. Le sous-titre de « Sido » dans sa première publication de 1929 est explicite : Sido ou les points cardinaux. Autrement dit, la mère est montrée comme le point central de l’univers, et le jardin luxuriant serait un endroit où le monde entier converge.

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Définition

Matrone : Femme d’âge mûr, mère de famille, dont l’aspect est digne, sage et respectable.

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Définition

Luxuriant :
Se dit d’une végétation qui pousse en abondance et avec vivacité.

Le jardin de la maison de Colette aujourd’hui Le jardin de la maison de Colette aujourd’hui ©Memnom – CC BY-SA 4.0

Ce paradis terrestre est aussi un ventre maternel puisque le lecteur imagine bien que, pour la petite fille, rien n’existe au-delà de ses murs. Elle y trouve la paix, le repos et la nourriture, en somme tout ce qu’il lui faut pour survivre, comme le fœtus à l’intérieur du ventre de sa mère.

Colette ne fait pas mystère de l’admiration qu’elle porte à celle qui l’a mise au monde, et le projet de ce livre est clairement lié à sa volonté de lui rendre un hommage vibrant : « Je la chante, de mon mieux ». D’entrée de jeu, l’apocope du titre témoigne d’une certaine affection, puisque c’est un acte tendre de donner un petit surnom à sa mère. Ce surnom, c’est également celui que le père de Colette, qui lui est surnommé « le Capitaine », donnait à sa femme.

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Définition

Apocope :
Figure de style qui consiste à couper la fin d’un mot.

Le spécialiste Maurice Delcroix écrit que ce livre est une « commémoration poétique » de la mère de Colette. Commémoration parce qu’il s’agit de montrer l’importance de Sido dans la construction personnelle de la jeune fille, et poétique parce qu’il s’agit de le faire à travers une œuvre la plus belle possible. Ainsi on découvre la « petite » perdre la parole de joie quand elle voit sa mère rentrer à la maison, Sido en train d’analyser le fonctionnement de son jardin, Sido racontant de belles histoires, etc.

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Exemple

Au cri de sa mère qu’il l’invite à se jeter dans le jardin pour observer l’orage, la « petite » répond avec joie, comme en témoignent les adjectifs « exalté » et « enthousiasmée » :
« Mousse exalté du navire natal, je m’élançais, claquant des sabots, enthousiasmée si du fond de la mêlée blanche et bleu noir, sifflante, un vif éclair, un bref roulement de foudre, enfants d’Ouest et de Février, comblaient tous deux un des abîmes du ciel… Je tâchais de trembler, de croire à la fin du monde. »

Mais ce qui semble compter le plus aux yeux de Colette, c’est de rendre compte du verbe merveilleux qu’employait sa mère : « Ainsi parlait ma mère ». Ce langage de provinciale qui connaît bien Paris, incomparable, apparaît comme la marque évidente de son charisme et comme une des influences qui ont fait de sa fille une femme de lettres.

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Exemple

Dès l’incipit du recueil le lecteur peut découvrir la parole vive de Sido :
« — Et pourquoi cesserais-je d’être de mon village ? Il n’y faut pas compter. Te voilà bien fière, mon pauvre Minet-Chéri, parce que tu habites Paris depuis ton mariage. Je ne peux pas m’empêcher de rire en constatant combien tous les Parisiens sont fiers d’habiter Paris, les vrais parce qu’ils assimilent cela à un titre nobiliaire, les faux parce qu’ils s’imaginent avoir monté en grade. À ce compte-là, je pourrais me vanter que ma mère est née boulevard Bonne-Nouvelle ! »

La geôlière

Cependant, le jardin merveilleux est aussi une prison. Dès lors, Sido n’est pas seulement à voir comme une mère protectrice, mais aussi comme une geôlière qui tient prisonnier autour d’elle les membres de sa famille.

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Définition

Geôlière :
Gardienne de prison.

Sido n’est pas dénuée d’une certaine sévérité, liée à son autorité naturelle. C’est une donneuse de leçons : « Elle savait tout », explique Colette. Son ton est définitif, dans le sens où elle affirme beaucoup de choses avec une confiance en elle déconcertante. Mais si ses remarques sont parfois justes, ce genre d’attitude ne connote pas un caractère bienveillant et empathique.

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Définition

Connotation :
Tout ce qu’évoque un mot ou une attitude au-delà de sa signification évidente.

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Définition

Empathie :
Sentiment qui fait que l’on parvient à s’identifier aux autres.

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Exemple

La petite fille ne peut être qu’impressionnée par les jugements sans nuances de sa mère :
« Mon enfance avait retenu des sentences, excommunicatoires le plus souvent, qu’elle lançait avec une force d’accent singulière. […] D’où lui venait le don de définir, de pénétrer, et cette forme décrétale de l’observation ? »

Mais le plus grand défaut de Sido, et qui se fait le plus ressentir sur son entourage, c’est sa jalousie excessive. La première victime de ses remarques, c’est sa belle-fille, la femme de son fils Achille. Sido lui en veut de s’être mariée avec lui car elle ne supporte pas que son fils lui échappe. De surcroit, elle va aussi se montrer très jalouse envers Adrienne, pourtant sa meilleure amie, parce qu’elle constate que Colette adore aller chez elle.

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Exemple

La terreur qu’inspire Sido à ses proches ne passe pas seulement par les mots, mais aussi par les silences qu’elle impose :
« “— Si longtemps chez Adrienne ?”
Pas un mot de plus, mais quel accent ! Tant de clairvoyance et de jalousie en “Sido”, tant de confusion en moi refroidirent, à mesure que je grandissais, l’amitié des deux femmes. »

Pourtant, cette froideur passagère n’empêche pas la narratrice d’avoir une admiration sans limites pour sa mère. D’ailleurs, elle est jalouse de ne pas se sentir l’enfant préféré de la fratrie. C’est l’autre versant de l’emprise exercée par Sido : elle couvre tant ses enfants d’amour qu’ils ne peuvent pas voler de leurs propres ailes. Cette omniprésence explique également la soumission résolue du père, le Capitaine, à sa femme. Lui qui accepte tout, subit aussi la mauvaise foi de celle qu’il aime quand elle raconte que son mari l’a ruinée, alors que, très probablement, elle est tout aussi responsable des difficultés financières du ménage.
On comprend mieux pourquoi l’entreprise de Sido est double. D’une part, Colette veut ressusciter une mère fascinante, mais d’autre part, elle lui tourne le dos pour mieux passer à autre chose et pour donner davantage de visibilité au Capitaine et aux Sauvages. C’est pourquoi elle tente de brosser le portrait de ce père un peu pitoyable qu’elle a mal connu et dont elle connaît le parcours surtout grâce à la parole des autres. C’est aussi pourquoi elle multiplie les petites histoires sur ses frères et sœurs.

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Attention

Même si Sido est loin d’être le personnage unique de Sido, son ombre plane en permanence sur les récits de Colette. Parler des autres c’est encore parler d’elle, dans le sens où il a fallu que ces autres réussissent à exister sans elle.

Colette vers 1910 Colette vers 1910

Apprendre les secrets de la nature

Si Sido ressemble à un culte païen dressé à la gloire de la mère, il n’en reste pas moins que la nature aussi est un temple sacré dont il s’agit de s’émerveiller à chaque instant. Sido invite tout le temps sa fille à être curieuse de ce qui l’entoure, en lui donnant des consignes à l’impératif : « Chut !… Regarde… ». En s’adressant à son amie Missy et en lui disant « Écoute » pour lui parler d’un chemin boisé de chez elle, Colette répète le geste de pédagogue de sa mère qui la poussait à rester attentive au spectacle de la nature. Cet épisode de la nouvelle « Jour gris » nous confirme que les textes des Vrilles de la vigne, parus d’abord dans le Mercure musical et dans La Vie parisienne, sont déjà des appels à développer son sens de l’observation par les sens. Et ce qu’il y a à observer ce n’est rien de moins que tout ce qui vit, y compris les bêtes.

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Définition

Paganisme :
Comportement religieux qui ne s’inspire pas des grandes religions monothéistes.

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Définition

Pédagogue :
Personne qui maîtrise des techniques d’enseignement, d’éducation.

S’adresser aux sens

Les deux recueils de Colette rejouent la vieille lutte de Paris contre la province. Les rues de la capitale et le village de la campagne bourguignonne sont évoqués alternativement. Il s’agit de mettre en avant le pays natal de l’auteure en montrant que ce paysage rude est un endroit merveilleux, même s’il ne crée pas la même fascination que les grandes villes. Cette ode à la province se fait par la magie de la littérature qui réveille les sens du lecteur.

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Exemple

Colette s’attache à décrire les couleurs, les sons, les odeurs, les textures de la nature qui l’entoure :
« Tes verdures éternelles, palmiers et cactus, aloès et rosiers hivernants, blessent la main, déchirent la robe… Enfin, Midi menteur, tu fleuris et n’embaumes pas. Vainement, sous le banal parfum de tes fleurs, mon âme forestière quémande ici même l’odeur de la terre, la souveraine odeur du sol vivant, fertile, humide… Le geste amoureux qui me penche, narines ouvertes, vers un pré arrosé de pluie tiède, n’a point ici sa récompense ; et tu n’es que poudre blanche et que rocs fleuris. »

Vue de Saint-Sauveur-en-Puisaye Vue de Saint-Sauveur-en-Puisaye ©Tybo2 – CC BY-SA 3.0

Il y a quelque chose de primitif dans ce rapport à la terre, dans le sens où passer du temps dans la nature passe pour être une forme de retour à l’enfance, de retour à l’origine. De fait, quand elle était petite, Colette se réveillait en pleine nuit pour aller se gaver de « fraises », de « cassis » et de « groseilles barbues ». Il y a là la description d’une abondance qui ne se retrouve guère ailleurs que dans le jardin d’Eden de la Bible.

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Définition

Primitif :
Relatif aux premiers groupes humains qui sont apparus sur la Terre

Dans ces détails d’un décor champêtre, le monde entier semble pouvoir être nommé. Dès lors, l’œuvre de Colette est à lire comme une invitation à dialoguer avec les fleurs, les fruits, les plantes, les arbres ou encore avec les animaux. En effet, dans de nombreux passages la nature est personnifiée, c’est-à-dire que le lecteur a l’impression qu’elle répond quand on s’adresse à elle.

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Exemple

Le dialogue avec les violettes dans « Le Dernier feu » provoque un puissant effet de nostalgie chez la narratrice car les fleurs semblent avoir le pouvoir d’abolir le temps, de tout ramener au souvenir d’une jeunesse perdue, de tout ressusciter :
« Et les violettes elles-mêmes, écloses par magie dans l’herbe, cette nuit, les reconnais-tu ? Tu te penches, et comme moi tu t’étonnes ; ne sont-elles pas, ce printemps-ci, plus bleues ? Non, non, tu te trompes, l’an dernier je les ai vues moins obscures, d’un mauve azuré, ne te souviens-tu pas ?… Tu protestes, tu hoches la tête avec ton rire grave, le vert de l’herbe neuve décolore l’eau mordorée de ton regard… Plus mauves… non, plus bleues… Cesse cette taquinerie ! Porte plutôt à tes narines le parfum invariable de ces violettes changeantes et regarde, en respirant le philtre qui abolit les années, regarde comme moi ressusciter et grandir devant toi les printemps de ton enfance !… »

La place particulière accordée aux animaux

Ce dialogue avec la végétation se développe aussi avec les bêtes. Sido et Les Vrilles de la vigne mettent en scène des humains qui parlent à des animaux, mais aussi des animaux qui se parlent entre eux. Ce goût de mettre en avant la parole animale apparaît très tôt chez Colette, déjà dans Dialogues de bêtes en 1904 et dans La Retraite sentimentale en 1907. Par un geste anthropomorphique, Les Vrilles de la vigne ne font que confirmer cette tendance, en prêtant un caractère et une intelligence à Kiki-la-Doucette la chatte, mais aussi, voir surtout, à Toby-chien le pit-bull.

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Définition

Anthropomorphe :
Qui évoque un être humain par sa forme ou son attitude.

Illustration de « Tobby-chien parle », René Lelong, Éditions Kra, 1930 Illustration de « Tobby-chien parle », René Lelong, Éditions Kra, 1930

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Attention

Colette était surnommée la « dame aux chats » parce qu’elle a fini sa vie entourée de félins. Toutefois, ce sont surtout les oiseaux et les chiens qui apparaissent le plus dans Sido et Les Vrilles de la vigne.

Colette et ses chats avant 1947, photographie par Henri Manuel Colette et ses chats avant 1947, photographie par Henri Manuel

Pour Colette, faire parler des animaux ne sert pas seulement à sensibiliser les gens à la cause animale. C’est surtout un moyen de prendre du recul sur l’humanité. En présentant des animaux de compagnie comme des observateurs de nos comportements, elle pose un regard neuf sur notre société. Ainsi le rossignol coincé dans les vrilles de la vigne est une métaphore de l’autrice qui cherche à se libérer des chaînes que les hommes et les conventions sociales lui imposent. En outre, le dialogue entre Kiki et Toby est un moyen astucieux, qu’on retrouve habituellement dans les fables ou dans les contes, de restituer indirectement ses propres états d’âme.

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Exemple

Au lieu de se lancer dans un long texte accusateur contre les mœurs de celles et ceux qui l’entourent, le discours du chien qui rapporte les paroles de sa maîtresse permet de mieux se rendre compte de sa révolte :
« Alors, voilà ! je veux faire ce que je veux. Je ne porterai pas des manches courtes en hiver, ni de cols hauts en été. Je ne mettrai pas mes chapeaux sens devant derrière, et je n’irai plus prendre le thé chez Rimmels’s, non… Redelsperger, non… Chose, enfin. Et je n’irai plus aux vernissages. […] Tu m’entends, s’écria-t-Elle, tu m’entends, crapaud bringé, excessif petit bull cardiaque ! je n’irai plus aux premières, – sinon de l’autre côté de la rampe. Car je danserai encore sur la scène, je danserai nue ou habillée, pour le seul plaisir de danser, d’accorder mes gestes au rythme de la musique, de virer, brûlée de lumière, aveuglée comme une mouche dans un rayon… »

Conclusion

Sido est l’une des œuvres les plus célèbres de Colette. Des Vrilles de la vigne, le journal La Vie parisienne disait que c’était « le livre dont tout Paris parle ». D’où vient ce succès pour des œuvres qui ne sont que des successions de tableaux contemplatifs, et qui racontent des souvenirs très personnels ? Le talent de l’auteure tient dans sa capacité à faire en sorte que le lecteur se retrouve à l’intérieur de ces petites anecdotes descriptives. À propos de Sido, Robert Brasillach écrivait que « par la magie d’un art incomparable, ces souvenirs deviennent les nôtres ».
De fait, il y a quelque chose d’universel dans la façon dont Colette parle de sa mère ou de la nature. Cela tient probablement au fait qu’elle décrit les effets psychiques et physiques qu’elle ressent à leur contact, et cela fait de ces textes une sorte de catalogue d’émotions que chacun d’entre nous peut être amené à ressentir un jour ou l’autre.

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